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Ites : Agriculture et IAA à consolider face à la crise du Covid-19
Publié dans Business News le 28 - 10 - 2020

Le secteur de l'agriculture et des industries agroalimentaires a joué un rôle central lors du confinement sanitaire général. Il a permis l'approvisionnement des marchés, alors que tout ou presque était à l'arrêt. Ceci démontre un point important : l'approvisionnement ne doit souffrir d'aucun dysfonctionnement afin d'éviter toute pénurie susceptible de provoquer des troubles sociaux et de garantir une maîtrise des prix sur la longue durée. Diagnostiquer ainsi l'impact du Covid-19 sur ce secteur vital et les scénarios d'évolution à l'horizon début 2021 devient important. Un travail auquel que s'est attelée à réaliser l'Ites.

L'Institut tunisien des études stratégiques (Ites) vient de publier une étude consacrée au pilier de l'agriculture et aux industries agroalimentaires et qui fait suite à sa série "La Tunisie face au Covid-19 à l'horizon 2025".
Le secteur de l'agriculture et des industries agroalimentaires (IAA) a toujours eu un poids prépondérant, dans l'économie tunisienne, que ça soit par sa contribution au PIB du pays ou par son soutien à la croissance économique ainsi que par les actifs qu'il mobilise. Pendant cette crise, ce secteur stratégique a été un pilier qui a permis l'approvisionnement du pays en denrées essentielles et en assurant sa sécurité alimentaire.

Etat des lieux
L'Ites explique qu'au cours de la première vague du Covid-19 qui a eu lieu en Tunisie entre les mois de mars et de juin 2020, les agriculteurs, les pêcheurs et certains industriels ont été autorisés par les ministères concernés à travailler et à se déplacer en dépit des mesures de confinement et de dé-confinement qui ont été appliquées. Le but de cette autorisation exceptionnelle était d'assurer le bon fonctionnement des filières agricoles et agroalimentaires et d'atténuer les risques d'altération de la sécurité alimentaire, d'aggravation de la pauvreté et de la vulnérabilité des couches sociales non aisées, de dégradation des revenus des agriculteurs, des pêcheurs, des industriels et des salariés en situation de chômage obligatoire.
Les informations disponibles révèlent que l'impact de la crise Covid-19 et des mesures de confinement a été constatées essentiellement en amont (approvisionnement en intrants et en facteurs de production) et en aval (distribution et commercialisation des produits agricoles et agroalimentaires) des unités de production agricoles et agroalimentaires et des unités de pêche.
La valeur ajoutée et le taux de croissance n'ont pas été affectés, mais le chômage a augmenté, les revenus des agriculteurs, des pêcheurs et des industriels ont baissé et la situation des personnes pauvres et vulnérables s'est dégradée malgré les aides qui ont été distribuées.
La satisfaction des besoins de consommation des ménages tunisiens a été globalement assurée avec des difficultés et ce du fait de la discontinuité de l'approvisionnement en produits de base comme les céréales, et du renchérissement des prix de certains fruits et légumes et des produits de la mer.
Pour certains facteurs et intrants de production et certains produits agricoles et agroalimentaires, les importations et les exportations ont été légèrement ralenties et, quelquefois, temporairement suspendues avec des impacts différents selon les produits. Pour d'autres produits, notamment l'huile d'olive et les céréales, la pandémie de Covid-19 n'a pas eu d'effet sur les flux des échanges.

L'Ites pense que l'avènement de la deuxième vague du Covid-19 depuis le début du mois d'août 2020, pourrait poser des difficultés sérieuses au bon fonctionnement de l'agriculture, de la pêche et des industries agroalimentaires au cours des quatre derniers mois de l'année 2020. D'où la nécessité de mettre en place des mesures urgentes et une stratégie opérationnelle à entreprendre afin d'anticiper la fin de la crise sanitaire, de se prémunir de ses dégâts éventuels attendus et assurer le redémarrage de l'économie nationale.
Dans ce cadre, l'institut a opté dans son étude pour deux scénarios : l'un normatif (souhaitable) et l'autre noir (à éviter).

Scénario souhaitable
Premier cas de figure, les autorités tunisiennes parviennent à contenir la propagation du Covid-19 durant la deuxième vague. Le taux de contagion dans les exploitations agricoles, les fermes aquacoles, les principaux ports de pêche et la majorité des sites industriels agroalimentaires est faible. Les agriculteurs, pêcheurs et industrielles assurent leurs activités d'approvisionnement en intrants, de production, de transformation et de commercialisation des produits agricoles et agroalimentaires.
De plus, l'impact du confinement général durant la première vague est à peine ressenti dans les domaines agricoles, de pêches, aquacoles et le fonctionnement des IAA. Seules quelques perturbations d'approvisionnement et de distribution ont été recensées.

En matière de production, de productivité et de constitution de stocks de réserves, le secteur agricole enregistre une stabilisation et une légère augmentation pour la plupart des produits.
Pour la pêche, le repos biologique de trois mois (juillet-septembre 2020), l'implémentation d'un plan d'action de lutte contre la pêche illicite et l'application du système de surveillance des navires par satellite, améliorent les rendements et la production.
La production et la productivité des IAA est relativement stable grâce à une organisation du travail alliant le respect des consignes de prévention contre le Covid 19, le maintien des performances industrielles et la stabilisation des intrants de production et de transformation.

Pour soutenir les agriculteurs, les éleveurs et les pêcheurs, l'Etat compense les pertes de production causées par des inondations et des changements climatiques à travers le fonds de calamité et réserve le financement nécessaire pour le stockage des excédents de productions périssables, l'arrêt obligatoire des activités de pêche et le repos biologique. Par ailleurs, toutes les dispositions nécessaires afin de réussir la récolte des dattes, des agrumes et la cueillette et la transformation des olives à huile et les préparatifs du lancement de la campagne agricole 2020/21, notamment quant aux céréales, sont prises en concertation avec les ministères concernés.

En matière d'échanges commerciaux, les principaux produits agricoles et agroalimentaires exportés sont l'huile d'olive, les dattes, les produits de la mer et les agrumes. Les principaux produits agricoles et alimentaires importés sont les céréales, notamment le blé tendre, le lait et dérivés, les huiles végétales, les pommes de terre et le sucre. Le taux de couverture de la balance commerciale agricole et agroalimentaire est de 87,2%.

En matière de satisfaction des besoins de consommation des ménages tunisiens tout en préservant leur pouvoir d'achat, notamment en produits de base, les besoins de consommation des ménages, notamment les produits de base, sont satisfaits tout en respectant et préservant leur pouvoir d'achat. Les disponibilités alimentaires (productions+ importations) sont systématiquement ajustées aux besoins.

Scénario catastrophe
Deuxième cas de figure, la défaillance des filières agricoles et agroalimentaires qui interviennent dans un contexte économique et social fortement perturbé.

En matière de production, de productivité et de constitution de stocks de réserves, le secteur agricole enregistre un dysfonctionnement au niveau de la récolte des dattes et des agrumes, de la cueillette et de la transformation des olives à huile, ce qui se traduit par des pertes importantes qui s'ajoutent aux pertes occasionnées par les inondations, les catastrophes naturelles et le vol. D'autres difficultés, notamment les perturbations dans l'approvisionnement en intrants et en facteurs de production, en semences et en plants et en produits de traitements, la faiblesse des moyens de financement, les difficultés d'accès aux moyens disponibles, notamment pour les petits exploitants, le renchérissement des prix des intrants et des facteurs de production, affectent sensiblement le lancement de la campagne agricole 2020/21 et l'investissement et causent des retards dans la mise en place des systèmes de culture en général et des céréales en particulier.
Les productions agricoles chutent, les coûts de production augmentent, les revenus baissent, les stocks de réserves s'épuisent et les importations des produits de base, notamment les céréales, ne sont plus possibles du fait de l'indisponibilité des moyens financiers et de la fermeture des frontières. Pour les productions périssables excédentaires pour lesquelles la demande a chuté, la constitution de stocks de réserves n'est plus possible.

Pour les produits de la pêche, la deuxième vague épidémiologique COVID-19 a coïncidé avec la reprise de l'activité des chalutiers, après un arrêt de trois mois de repos biologique dans le golfe de Gabès, le début des principales campagnes de pêche des crevettes et des poulpes et la suspension de l'activité des femmes collectrices des palourdes, en raison de l'état de surexploitation des ressources. Les mesures de prévention, de confinement des nombreux pêcheurs non déclarés (pas de sécurité sociale, absence de suivi et de sensibilisation sur la pandémie, les statistiques sur la population maritime ne sont pas suffisamment fiables, dans les principaux ports de pêche hauturiers), la surexploitation des ressources benthiques et la fluctuation des biomasses exploitables en petits pélagiques entraîne une régression de 30% de la production halieutique et le ratio global de productivité en termes quantitatifs et en valeurs par pêcheur.
Les obligations de distanciation sociale et la gouvernance inadéquate notamment le système de contrôle et de suivi des activités de pêche, conduisent à une prolifération des pêches prohibées (engins, zones, navires immatriculés) à cause de la faiblesse dans l'application des sanctions. Le système de surveillance des navires par satellite n'est pas réalisé car très contesté par les professionnels. La pêche illégale et de plaisance fausse les données relatives à la production et menace les ressources halieutiques surexploitées. De plus, l'annulation des événements publics et privés, le déclin des activités du tourisme, des restaurants et d'autres services et la diminution subséquente du pouvoir d'achat des consommateurs engendrent une baisse de la demande des produits aquacoles, les aquaculteurs ne pouvant pas vendre leur production et devant conserver de grandes quantités d'animaux vivants, qu'il faut nourrir pour une durée indéterminée. Les coûts, les dépenses et les risques augmentent en conséquence. La conchyliculture dans la lagune de Bizerte n'a pas repris, après les incidents du mois de novembre 2019. Avec la pandémie, les fermes sont confrontées à des difficultés financières.

L'IAA enregistre une perturbation et une baisse drastique de la production et de la productivité à cause de la propagation de la pandémie du COVID 19, de l'absentéisme, du confinement des cas suspects et de l'instabilité des intrants de production et de transformation. Cette baisse est accompagnée d'une part par une stagnation des investissements totaux et d'une diminution des investissements directs étrangers (IDE) d'environ 30% (100 millions de dinars en fin 2020 contre 150 millions de dinars en 2019) d'autre part.

En matière d'échanges commerciaux, les échanges sont perturbés et devenus très instables avec une nette chute des exportations en raison de la réduction importante du fret aérien et la hausse du coût due à l'annulation des vols de passagers, le dysfonctionnement de la logistique et des procédures administratives à l'export et à la baisse de la demande d'importation pour certains produits.

Concernant la satisfaction des besoins de consommation des ménages tunisiens tout en préservant leur pouvoir d'achat, notamment en produits de base, la fluctuation de l'offre agricole et alimentaire due à la propagation de la pandémie du Covid-19, de l'absentéisme au niveau des exploitations et d'un confinement prolongé entraîne un renchérissement des prix, passant du simple au double ou triple pour les fruits et légumes, les viandes ainsi que pour certains produits de base tels que l'huile de graines et la farine.
En effet, la difficulté d'approvisionnement des marchés intérieurs en produits frais, les ruptures fréquentes de stock des produits alimentaires notamment de base, associés au manque manifeste de contrôle et de sanctions, la défaillance des circuits de distribution à tous les niveaux notamment les marchés de gros et municipaux, conduit à une prolifération du commerce illicite sur tout le territoire. Ce circuit parallèle représentant 40% des flux de produits et accaparant plus de 70% du total des produits alimentaires est responsable de la hausse des prix (de deux à trois fois) avec une qualité qui n'est pas garantie pour le consommateur. Ce dernier souffre d'une baisse de son pouvoir d'achat estimée à 20% en milieu urbain et 50% en milieu rural. Compte tenu de l'importance des produits alimentaires (38% des dépenses totales expliquant plus de 28% de l'IPC), la volatilité de leur prix constitue un obstacle majeur, d'une part pour la consommation, notamment dans les régions pauvres et d'autre part pour l'accroissement de la production chez les petits agriculteurs avec des impacts tout le long de la chaîne alimentaire. Ces résultats confirment encore notre hypothèse de départ sur l'effet de la pandémie quant à la flambée des prix ressentie au niveau de tous les produits, à l'exception des produits subventionnés que l'Etat considère de première nécessité.
Pour les produits de la mer, la défaillance des circuits de distribution à tous les niveaux, notamment les marchés de gros et municipaux, la mainmise des intermédiaires « gacharas » sur les produits de la pêche et l'aquaculture et le commerce illicite induisent le renchérissement des prix et freinent l'approvisionnement des marchés intérieurs en produits de la mer frais. Les initiatives de e-commerce des produits de la mer demeurent très timides.
Quant aux produits transformés issus des IAA, face à l'instabilité de l'approvisionnement du marché local, les modalités et les circuits de distribution parallèles et frauduleux se sont installés peu à peu sur tout le territoire tunisien commercialisant ainsi des produits issus de la contre bande dont l'origine est inconnue.

En matière de soutien social pour les populations rurales vulnérables et les populations en situation de chômage obligatoire, des agriculteurs, pêcheurs et industriels en difficulté, les initiatives lancées dans le cadre de l'Economie Sociale et Solidaire ne sont pas renforcées du fait du manque manifeste de moyens financiers, des difficultés d'accès aux crédits et de l'absence de coordination entre les institutions techniques et financières en charge.
Par ailleurs, les fonds disponibles ne couvrent pas le montant des aides nécessaires aux populations rurales vulnérables et aux populations en situation de chômage obligatoire, aux agriculteurs, pêcheurs et industriels en difficulté.

Mesures indispensables à mettre en œuvre
L'Ites considère qu'il y a des prérequis à mettre en place pour réussir la stratégie et le plan d'actions ciblant le scénario souhaitable à l'horizon fin 2020, notamment :
* D'impliquer et de responsabiliser davantage les opérateurs privés dans la stratégie de l'Etat via une étroite collaboration avec les organisations interprofessionnelles, les organisations syndicales, les groupements professionnels et la société civile ;
* D'instaurer une solide capacité de veille et d'anticipation, à l'échelle de chaque ministère, de l'évolution de la situation sanitaire, économique et sociale afin de se prémunir contre tout impact négatif et de saisir les opportunités ;
* De créer une cellule interministérielle de gestion de la crise de la COVID-19 (ministères de l'agricultures, des ressources hydrauliques, et de la pêche, de l'intérieur, de finance, du transport, du commerce et de l'industrie) afin d'anticiper les actions nécessaires pour assurer le bon fonctionnement des filières, l'approvisionnement en intrants et en facteurs de production et la satisfaction des besoins de consommation en cas d'amplification de la pandémie et de la panique au cours des 3 prochains mois d'octobre, novembre, et décembre 2020 ;
* De créer un fonds Covid-19 pour financer la réalisation de la stratégie et du plan d'actions ciblant le scénario souhaitable à l'horizon fin 2020 à temps ;
* De faciliter l'intégration des nouvelles technologies, de la digitalisation et de l'intelligence artificielle et d'assurer leur diffusion à l'échelle de l'ensemble des maillons de l'agriculture, de la pêche et des industries agroalimentaires.

Mesures opérationnelles
Afin d'atteindre les objectifs stratégiques, l'institut recommande la mise en place d'un ensemble de mesures opérationnelles.
Dans le cadre de l'accroissement et stabilisation de l'offre et constitution de stocks de réserves des produits agricoles et agroalimentaires de base, il conseille :
* Créer des comités permanents pour la sensibilisation et l'encadrement en matière de bonnes pratiques de production, manutention, traçabilité et de transformation des produits agricoles, aquatiques et agroalimentaires.
* Extension des superficies des produits agricoles de base en irrigué, notamment les céréales et l'olivier à huile.
* Elaborer un programme national d'innovation des systèmes de cultures, de pisciculture marine et continentale, d'élevage et des systèmes de production et de transformation.
* Augmenter l'enveloppe budgétaire réservée aux crédits de campagne et d'investissement et en faciliter l'accès en allégeant les procédures administratives.
* Implémentation d'un plan d'action national de lutte contre la pêche illicite.
* Application de la majoration supplémentaire de 5 % de l'approvisionnement en carburant accordé en septembre 2019.
* Amélioration de la compétitivité des usines de fabrication des aliments pour poissons par la détaxation fiscale et douanière de la matière première, à l'instar des aliments importés pour augmenter l'autosuffisance en aliments.
* Confier la mise à jour du plan directeur d'aquaculture et des études d'impact d'élevage des crevettes et des poissons sur l'environnement à l'Institut National des Sciences et Technologie de la mer et le Centre Technique d'Aquaculture.
* Rédaction de protocoles sanitaires de lutte contre du Covid-19 prenant en compte les spécificités de chaque activité agricole et de transformation agroalimentaire (abattoir, unité de conditionnement de fruits, produits de la mer etc.).
* Renforcer la sécurité et la disponibilité du transport public vers les zones industrielles et les ports de pêche.
* Alléger les procédures administratives lors de l'importation d'intrants agricoles, des alevins de loups et de daurades et agroalimentaires.
* Inciter les nouveaux promoteurs à entreprendre des projets agricoles et agroalimentaires innovants à haute valeur ajoutée.
* Encourager les projets de stabilisation (séchage, conserves, fermentation) des excédents des produits agricoles, périssables et les sous-produits aquatiques et les rejets de pêche et des industries agroalimentaires.
* Diversifier et différencier davantage les produits agricoles et agroalimentaires.
* Réserver une enveloppe budgétaire et alléger les procédures administratives pour encourager la création d'unités de transformation des produits agricoles périssables.
* Minimiser les pertes au niveau de la récolte, du transport, du stockage et de la transformation.
* Mise à disposition et réquisition des moyens de l'Etat et du secteur privé pour assurer la collecte et la constitution des stocks stratégiques en produits de base.
* Elaborer un plan trimestriel prévisionnel de stockage compte tenu de la situation du marché (Urgent : ajuster les disponibilités à la demande).
* Elaborer un plan directeur d'extension des capacités de stockage des produits stratégiques de base avec révision de la répartition géographique.
* Réserver le financement nécessaire du plan prévisionnel de stockage et des investissements d'accroissement de la capacité projetée.

Dans le cadre du maintien et soutien à l'exportation et rationalisation des importations des produits agricoles et agroalimentaires, il préconise :
* Révision et assouplissement des modalités de contrôle officiel lors des opérations d'export des produits agricoles et agroalimentaires et publication du nouvel arrêté qui fixe les listes des produits soumis au contrôle technique à l'importation et à l'exportation.
* Réduction des délais d'expédition dans les ports tunisiens en accordant la priorité aux produits agricoles et agroalimentaires en mettant à niveau les installations portuaires et en implémentant le « passage vert » destiné aux produits périssables.
* Renforcement et mise en place de nouvelles lignes de fret maritime afin d'acheminer les produits agricoles et agroalimentaires tunisiens dans les meilleures conditions.
* Elaboration d'un programme trimestriel de travail pour la diplomatie économique afin de promouvoir les exportations, notamment des stocks actuellement disponibles.
* Amélioration des conditions et de la capacité de stockage des produits de pêche dans les aéroports.
* Création d'une cellule nationale de prospection des marchés d'exportation et d'importation et de marketing agroalimentaire
* Planifier et mettre en place des lignes aériennes de fret afin d'augmenter le taux de pénétration des produits agricoles et agroalimentaires tunisien dans les marchés non conventionnels.
* Mettre en place une capacité d'intelligence économique combinée à une diplomatie économique offensive axée sur les marchés d'exportation potentiels (huile d'olive, dattes, agrumes et produits de mer).
* Encadrement et encouragement des exportateurs de produits agricoles et agroalimentaires à travers des programmes et des dispositions spécifiques supervisés par le CEPEX (exonération partielle, avantages fiscaux, etc.).
* Accélérer et faciliter les missions d'audit, de contrôle des conditions de production et d'exportation des produits de la pêche vers la Russie, l'Arabie Saoudite et la Chine.
* Sensibiliser les opérateurs économiques pour exploiter les conventions bilatérales surtout avec les pays africains.
* Elaboration d'un programme trimestriel prévisionnel national d'importation en concertation avec les ministères concernés.
* Révision du cadre juridique et de l'organisation institutionnelle du système national d'importation des produits agricoles et agroalimentaires.
* Taxation des produits de la pêche importés en faveur du Fonds du repos biologique.

Dans le cadre de la satisfaction des besoins de consommation des ménages tunisiens tout en préservant leur pouvoir d'achat notamment en produits de base, il recommande :
* Ajustement systématique des disponibilités alimentaires aux besoins de la population
* Stock de régulation pour certains produits agricoles et alimentaires de grande consommation (lait, œufs, etc.).
* Lutte contre la contrebande et le commerce illicite.
* Assurer le suivi régulier des stocks disponibles chez les industriels et les circuits de distribution.
* Sensibiliser davantage le consommateur afin d'éviter le stockage excessif des produis de base chez eux.
* Création d'une marque commerciale, des incitations fiscales et un guide standard pour l'ouverture d'un réseau des poissonneries, assurant la qualité, la traçabilité et les meilleurs prix dans les communes rurales et les quartiers populaires.
* Développement des réseaux de vente directe partout dans le pays.
* Elargissement du réseau de vente de proximité pour les produits frais et produits de la mer.
* Réduction au minimum des intermédiaires au niveau du marché de gros et de détail.
* Fixation du prix des fruits et légumes en garantissant une marge convenable pour les producteurs.
* Révision des droits d'utilisation des marchés de gros.
* Conservation des subventions pour les produits alimentaires de base (farine, pâtes alimentaires, huiles alimentaires).
* Encadrer les prix et atténuer la monopolisation des produits par les intermédiaires.
* Création d'un observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires et révision des droits d'utilisation des marchés de gros.
* Contrôle intensifié des marchés parallèles

Dans le cadre du soutien social spécifique et exceptionnel pour les populations rurales vulnérables et les populations en situation de chômage obligatoire, des agriculteurs, pêcheurs et industriels en difficulté, il exhorte :
* Création d'une équipe de travail pluridisciplinaire chargée de l'ESS qui évoluera vers une direction générale au sein du ministère de l'agriculture.
* Création d'un Fonds spécial ESS.
* Elaboration d'un programme de travail triennal et d'une stratégie ESS dans le domaine agricole et agroalimentaire.
* Création d'une Base de données des populations rurales, des agriculteurs, femmes collectrices des palourdes, pêcheurs démunies et pauvres systématiquement actualisée.
* Elaboration de la liste des agriculteurs, femmes collectrices des palourdes, pêcheurs et industriels endommagés avec estimation des coûts.
* Engager les opérations de compensation.
* Identification de nouveaux projets agro-industriels innovants et rentables et élaboration des plans d'affaires.
* Préparation de la liste des plans d'affaires élaborés par l'API et les Centres d'Affaires, mais non réalisés du fait de l'indisponibilité de financement.
* Organisation d'une réunion avec les banquiers (BTS, BNA, BFPME, etc.) pour le financement des projets.
* Création d'une ligne de crédits à taux bonifié au profit des jeunes et des femmes dans les milieux ruraux pauvres et vulnérables.
* Organisation des journées d'investissement, de développement et de création d'emploi

Dans le cadre de la dématérialisation et digitalisation de l'agriculture, de l'activité de pêche et des industries agroalimentaires à tous les niveaux, il suggère :
* Facturation électronique dans les marchés de gros.
* Validation de la signature électronique des documents administratifs.
* Introduction du paiement digital.
* Création de plateformes et de bases de données digitales.
* Généralisation de l'utilisation des drones en agriculture et pêche en tenant compte du coût et de l'efficacité.
* Promouvoir la gestion des périmètres irrigués à distance.
* Mise en place du système d'information décisionnel de pêche et d'aquaculture (SID).
* Création des applications Smartphone e-commerce pour les poissonneries de proximité.
* Prise en charge de l'installation des infrastructures digitales nécessaires dans certaines régions (réseaux 4G, 5G réseau IOT et Cloud, etc.) et ajustement du cadre réglementaire.
* Logiciels, capteurs climats et applications d'alerte téléchargeables sur smartphone pour l'irrigation, la fertilisation, les traitements sanitaires, etc.
* Mise en place de solutions numériques facilitant la logistique, la traçabilité, la maîtrise de la qualité, le stockage, l'approvisionnement et la livraison des fournisseurs des IAA.


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