La Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme à Mahdia est revenue, dans un communiqué publié le 1er mars, sur l'existence d'écoles publiques dans des localités de la région de Chorbane, qui adoptent l'idéologie obscurantiste et l'imposent aux élèves et révélées par une enquête menée par des journalistes de Radio Monastir. La Ligue, qui s'est rendue sur place le 24 février dernier, a pu constater les faits qui lui ont été rapportés et qui sont les suivants :
* Les filles et les garçons sont dans des classes séparées * Les enseignants portent l'habit afghan. * La prière se fait à l'école et durant les horaires de cours * Les programmes scientifiques et pédagogiques du ministère de l'Education ne sont pas enseignés * La quête continue d'imprégner l'esprit des élèves d'idées extrémistes étrangères à la culture tunisienne * Les images pédagogiques sont interdites, elles ne sont pas accrochées et les élèves n'ont pas le droit d'en regarder * Les directeurs de ces écoles sont laxistes envers ces transgressions et n'en ont pas informé les autorités de tutelle
La LTDH a fait porter la responsabilité de ce qui se passe dans ces écoles au ministère, à la délégation de protection de l'enfance et toutes les autorités régionales et centrales concernées, appelant les autorités à l'ouverture d'une enquête administrative sérieuse sur ces violations dangereuses des droits des enfants, des lois et de la constitution.
Hier, mardi 2 mars 2021, l'Observatoire national pour la défense du caractère civil de l'Etat, a mis en garde contre la propagation de la pensée daechienne par des obscurantistes qui tentent de s'emparer des institutions de l'Etat et répandre les idéologies médiévales dans la société tunisienne sans être inquiétés par des gouvernants trop pris dans leurs luttes internes.
L'Observatoire a cité l'exemple des deux écoles de Chorbane mais aussi celui d'un imam à Gafsa qui a lancé une campagne d'incitation à l'encontre de deux filles car elles appartiennent à une équipe féminine de football, décrivant leur activité d'immorale.
Il a souligné que ces évènements entrent dans le cadre du coup d'Etat idéologique réactionnaire imposé à la société tunisienne, appelant aussi les autorités, en particulier les ministères de l'Education et des Affaires religieuses, à enquêter en profondeur sur les auteurs de ces pratiques et les partis politiques qui les soutiennent.