A Tunis, on attendait le retour de Kaïs Saïed d'Egypte de pieds fermes. Les uns lui ont déjà déballé le tapis rouge, ou plutôt bleu bordé d'épines. Aussitôt la conférence de presse Kaïs Said-Abdelfettah Sissi terminée, la cabale bleue était lancée. La convergence de vues entre les deux présidents et leur détermination à combattre le terrorisme et le radicalisme religieux, leur appui à la civilité de l'Etat et refus de toute ingérence étrangère dérangent manifestement. Les autres, c'est-à-dire les propres électeurs de Kaïs Saïed, les miettes de partis dit progressistes et le principal parti politique d'opposition, le PDL, attendaient aussi de pieds fermes le retour du président de la République à la mère patrie. Ses électeurs sont sans doute dans l'impatience d'y voir un peu plus clair avec leur idole. Majoritairement jeunes, ils ne manqueront pas, pour certains d'entre eux, les plus éclairés, de demander des éclaircissements au sujet de cet intime rapprochement Tunisie-Egypte. Quant à ceux parmi ce même électorat qui avaient été puisé dans la réserve électorale, il n'est pas interdit de penser qu'elle fera bientôt mouvement vers Ennahdha et affiliés. Pour ce qui est des miettes de partis dit progressistes, il ne faudra pas attendre de réaction. Ils sont dans l'opportunisme politique. Dans le wait and see. Reste, le PDL. Abir Moussi, sa présidente, a, dans une déclaration à une TV égyptienne, mis en relief l'importance de la visite au Caire du président. Elle s'était longuement arrêtée sur les questions majeures abordées lors de la conférence de presse. Elle s'était attardée sur un point en particulier : la lutte commune contre les islamistes. Beaucoup attendent Kaïs Saïed au tournant. De retour des terres des pharaons, le président Kais Saïd que rien n'impressionne et ne semble impressionner, a le temps, tout le temps de son côté. Reste l'essentiel, les fondamentaux Au delà des considérations conjoncturelles, il sied de souligner que notre pays a grandement intérêt à renforcer sa coopération multiforme plus que jamais avec les axes principaux du monde Arabe ; l'Egypte, l'Algérie et l'Arabie Saoudite. Toujours égale à elle même, jouissant d'un large consensus historique pour sa sagesse, sa modération et ses relations excellentes avec tous les pays, la Tunisie pourrait être une voix écoutée de ce nouveau monde Arabe sur l'échiquier international.