Le président de la République, Kaïs Saïed a reçu, lundi 25 octobre 2021, le ministre des Domaines de l'Etat et des Affaires foncières, Mohamed Rekik pour discuter d'une affaire de corruption impliquant une personne appartenant à un parti politique. S'adressant au ministre, le président de la République lui a affirmé qu'il avait déjà discuté avec le ministre de l'Intérieur à propos des biens de l'Etat : « Les biens de l'Etat sont à l'Etat et ne peuvent être cédés aux voleurs. Je détiens le dossier d'une affaire relative à la spoliation des biens de l'Etat, mais je ne pense pas qu'il s'agit d'une seule affaire, mais d'une dizaine. La personne concernée a plusieurs affaires, pour des pots-de-vin, la mainmise sur plusieurs marchés de plusieurs gouvernorats, notamment, Béja, Manouba, Bizerte, ainsi que des affaires de chèques sans provisions. Cette personne a pu exploiter un terrain en vertu d'un contrat datant du 30 juin 2020. Ce terrain d'une superficie de 147 ha lui a été cédé à 27 milles dinars par an ». Le président de la République a ajouté que la personne en question avait réussi à obtenir ce contrat, en versant un pot-de-vin de 80 milles dinars donné aux responsables d'une municipalité, pour pouvoir spolier, lui et son fils, les biens des Tunisiens. Kaïs Saïed a affirmé qu'il faudrait mettre un terme à ces pratiques soulignant la nécessité de l'intervention du ministère public dans cette affaire. Par ailleurs, il a indiqué que les lois devraient être révisées et permettre d'octroyer ces terrains aux jeunes afin qu'ils puissent créer des projets et bénéficier des biens qui leur reviennent de droit. Le président de la République a poursuivi en indiquant que la justice devrait jouer son rôle historique et poursuivre cette personne pour tous les dépassements qu'elle avait commise: « Cette personne a une affaire de chèque sans provisions datant de 2016 et qui traîne encore dans les tiroirs de la justice. Tout cela parce qu'elle appartient à un parti politique et le finance. Aucun parti n'est au-dessus de la loi et aucune organisation ne l'est aussi », martèle -t-il. Le chef de l'Etat a indiqué que ce dossier va être discuté en conseil de ministres, « après on vient me parler de dialogue national, de quel dialogue national parle-t-on. Le dialogue national nous le ferons avec le peuple tunisien, et non avec ceux qui l'ont volés ».