C'est dans le dénigrement que l'ancien président de la République, Moncef Marzouki, a choisi de riposter au mandat d'amener international émis à son encontre. Dans un post publié jeudi 4 novembre 2021 sur sa page Facebook, il a assuré que Kaïs Saïed finirait en prison ou à l'asile. L'ancien locataire de Carthage n'a, vraisemblablement, pas pu digérer la décision de Kaïs Saïed de lui retirer son passeport diplomatique et d'ordonner une enquête à la lumière des déclarations accordées à des médias étrangers au sujet des développements politiques en Tunisie après le 25 juillet et son présumé rôle dans le report du Sommet de la Francophonie qui devait se tenir en Tunisie au mois de novembre. Rappelant qu'il avait quitté Carthage avec les « honneurs », Moncef Marzouki a qualifié Kaïs Saïed de « dictateur qui a osé l'accuser de trahison ». « Il n'y a d'autre traître que celui qui a rompu son serment et renversé la Constitution qui l'a hissé au pouvoir (…) C'est pourquoi il ne quittera Carthage ni pour une résidence surveillée comme (Habib) Bourguiba, ni pour l'exil comme (Zine El Abidine) Ben Ali mais probablement pour la prison ou l'asile psychiatrique ».
Un groupe d'avocats a, rappelons-le, déposé, le 14 octobre 2021, une plainte contre Moncef Marzouki, l'accusant d'atteinte à la sûreté extérieure de l'Etat. Les avocats ont, en effet, rebondi sur une interview de Moncef Marzouki accordée à France 24 et dans laquelle il avait avoué avec fierté avoir œuvré au report du Sommet de la Francophonie. A la même date, le président de la République, Kaïs Saïed, a annoncé sa décision de retirer le passeport diplomatique de toute personnalité qui a sollicité une intervention étrangère dans les affaires internes du pays la qualifiant d'atteinte à la sûreté nationale. Sans le nommer, le chef de l'Etat visait l'ancien président, Moncef Marzouki.