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La vraie chambre noire, c'est le palais de Carthage !
Publié dans Business News le 26 - 01 - 2022

Il est étrange de constater que le chantre de la transparence envers le peuple, de la droiture et de l'honnêteté – contrairement à tous les autres méchants politiciens- préside également l'une des institutions les plus opaques de cette demi-République. Le président Kaïs Saïed veut tout savoir, tout contrôler mais ne veut surtout pas que l'on sache ce qui se passe dans les couloirs d'une présidence au budget inflationniste.
La démission de sa fidèle collaboratrice en a surpris plus d'un. Don Quichotte a perdu son Sancho Panza ! Dans un acte d'ultime élégance, trait inexistant dans cette présidence, le Journal officiel fait état d'un limogeage, et non d'une démission. Il est clair que cette décision de l'obscure Nadia Akacha est le résultat d'une accumulation, de plusieurs péripéties.
Mais nous n'en saurons rien, en tant qu'opinion publique, car la présidence de Kaïs Saïed a mis un point d'honneur à ne pas considérer les Tunisiens comme des citoyens mais comme des sujets. En près de deux ans de présidence, le chef de l'Etat aura donné une seule interview à un média local. Sa cheffe du gouvernement, qui vient d'arriver au bout de ses 100 premiers jours à la Kasbah, n'a pas encore daigné s'adresser au peuple, ni même –hérésie suprême- donner une interview.

Depuis l'accession de Kaïs Saïed, le palais de Carthage est devenu une immense chambre noire d'où rien, ou presque, ne filtre. A longueur de discours, il a dénoncé les chambres noires où se complotent des choses terribles contre son illustre personne, mais sans se rendre compte qu'il est à la tête de la plus grande d'entre elles. Prenons un exemple. Il y a un an, presque jour pour jour, le 28 janvier 2021, un courrier suspect serait arrivé aux mains de Nadia Akacha quand elle était toute puissante. Ce courrier adressé au président de la République serait empoisonné. Près d'un an plus tard, nous n'en savons pas plus, du moins de la part de cette présidence de la République. Dans une autre envolée lyrique, Kaïs Saïed s'était tourné en plein conseil des ministres vers la ministre des Finances en lui ordonnant impérieusement de conduire un audit de la dette publique. C'était le 28 octobre 2021. Qu'en est-il ? Rien du tout.

Comme la démocratie, la transparence est facile à recommander aux autres mais difficile à appliquer à soi. La présidence de la République est entourée de secrets et d'histoires de clans et de famille. Nadia Akacha était au centre des rouages d'une présidence incompétente et opportuniste. Elle quitte aujourd'hui le navire pour laisser les vrais comploteurs comploter et déterminer l'avenir d'un pays qui souffre. Avec cette défection, bien malin celui qui pourrait prédire de quoi sera fait l'avenir. Mais ce qui est sûr, c'est qu'il sera tracé dans une chambre noire où il y aura beaucoup de confusion.
L'entourage proche de Kaïs Saïed, qui l'a accompagné au palais de Carthage, a quitté le bateau. Ceux qui ont cru en lui et l'ont accompagné à la présidence de la République, dans divers responsabilités, ont tous fini par abdiquer. La dernière en date est connue pour être une fidèle parmi les fidèles. Cela nous enseigne que l'homme a changé et qu'il n'a plus rien à voir avec l'homme idéaliste, un peu niais sur les bords, qui avait surpris son monde en accédant à la magistrature suprême. C'est devenu une machine dopée au pouvoir qui n'a d'autre but que d'en accumuler encore plus et de se battre contre toute tentative de remise en question de ce pouvoir. C'est un homme qui se voit une destinée nationale et même mondiale. Il dit s'adresser au « monde entier » et il voit des événements « historiques » dans les faits les plus petits. Il croit vraiment être un grand réformateur qui marquera l'histoire de la Tunisie à la manière d'un Kheireddine ou à celle, plus proche de son cœur, d'un Omar Ibn Al Khattab. Il a changé à tel point que ses amis ne le reconnaissent plus. Le pouvoir a cela de particulier qu'il permet à l'individu soit de se transcender, soit de laisser libre cours à ce qu'il a de pire.

La Tunisie est aujourd'hui l'otage d'une chambre noire qui est le palais de Carthage. Personne ne sait ce qui y est tracé comme plan, à tel point que l'on suppose que les protagonistes, eux-mêmes, n'en savent rien. L'ultra-président Kaïs Saïed donne l'impression d'improviser et de tâtonner au jour le jour. Le seul effort fourni par l'Etat durant sa prise de pouvoir a été consacré à la mise en place de sa vision, ou au moins à son début, avec cette arnaque de consultation nationale. Les couloirs de la chambre noire doivent, en tout cas, sonner vides car il n'y a plus personne.
Kaïs Saïed se retrouve seul ou presque alors que la Tunisie traverse l'une de ses plus mauvaises périodes sur tous les plans. Est-ce que cela le poussera à réfléchir, à mettre de l'eau dans son vin, et à se dire qu'il est temps de calmer les choses, ou bien cela le poussera-t-il encore plus loin dans ses retranchements et nourrira son délire de persécution ? Devinez, mais quelle que soit la réponse, nous en paierons le prix.


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