Le président de la République, Kaïs Saïed, a reçu, mardi 22 février 2022 au palais de Carthage, la ministre de la Justice, Leila Jaffel. La discussion a porté sur plusieurs questions en lien avec le fonctionnement de la justice tunisienne, lit-on dans un communiqué de la présidence de la République. Le chef de l'Etat a, dans ce sens, fait part à sa ministre de sa volonté de « débarrasser tous les palais de justice de la Tunisie des lacunes qui les hantent depuis des décennies » soulignant que les juges sont , uniquement, tenus d'appliquer la loi et ne pourraient se substituer au législateur. L'organe législateur est, rappelons-le, suspendu depuis le 25 juillet 2021, date à laquelle le chef de l'Etat a ordonné le gel des prérogatives du Parlement et a scellé ses portes interdisant tout accès aux représentants du peuple élus en 2019 pour un mandat de cinq ans.
Rappelant, comme à chaque fois, que la souveraineté est au peuple, Kaïs Saïed, a indiqué que les pouvoirs en place n'existaient que par la volonté populaire et ne s'exerçaient que dans le cadre de la loi.
Le locataire de Carthage est, également, revenu sur le conseil supérieur de la magistrature provisoire qu'il avait lui-même mis en place après avoir dissous l'ancien conseil par décret présidentiel. Il a noté, à ce sujet, que ce conseil avait été composé de magistrats seulement afin d'écarter toute tentative d'infiltration, d'ingérence et tout éventuel dépassement. L'ancien conseil supérieur de la magistrature était, rappelons-le, composé de magistrats, d'avocats, de huissiers de justice, de professeurs de droit et d'experts comptables.
Kaïs Saïed a signalé, enfin, qu'assainir le pays nécessitait une épuration de la justice rappelant que personne n'est au-dessus de la loi. Il a ajouté, dans ce sens, que le Parquet devrait se mobiliser de façon spontanée dès qu'il y a infraction à la loi.