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Moez Laâbidi : la Tunisie fera face à des taux d'intérêt supérieurs à 22%
Publié dans Business News le 22 - 04 - 2022

Le professeur en sciences économiques et membre du conseil d'administration de la Banque centrale, Moez Laâbidi, a considéré que l'élément commun entre la Tunisie, le Sri Lanka et l'Egypte était le poids de l'endettement. « La dette peut devenir étouffante à l'économie et limiter les marges de manœuvre », a-t-il ajouté.
Invité le 22 avril 2022 par Wassim Belarbi sur les ondes de la radio Express Fm, Moez Laâbidi a expliqué que l'Egypte avait négocié 35 emprunts contre seulement cinq pour la Tunisie. Ce pays avait contracté ces prêts conformément aux instructions du Fonds monétaire international (FMI) afin de renforcer son stock de réserves.
« Il y a un phénomène de normalisation d'une politique monétaire mondiale d'augmentation des taux d'intérêts… L'armée égyptienne commence à voir un poids économique… Elle est présente dans plusieurs secteurs… En Egypte, on parle de PPPM, c'est-à-dire, partenariat privé-public-militaire… Il y a un problème de transparence concernant le rôle de l'armée dans l'économie égyptienne… La guerre entre l'Ukraine et la Russie et la hausse des prix des produits alimentaires a fortement impacté la situation », a-t-il poursuivi.
Moez Laâbidi a expliqué que le taux d'intérêt applicable à un emprunt contracté en dollar par la Tunisie sera égal à 22% contre 7,4% pour l'Egypte, de 2,5% pour le Maroc et de 38% pour le Sri Lanka. En Euro, le taux d'intérêt atteindra les 31%. Il a expliqué que la différence entre les taux d'intérêts en dollar et en euro résultait de la différence au niveau de la demande.
Il a expliqué que les obligations relatives à un prêt contracté par la Tunisie en 2015 étaient revendues à seulement 70% de leurs véritables valeurs. Les obligations, selon lui, perdent de leur valeur suite à la hausse de l'offre. Il a, également, estimé que le taux d'intérêts pour les prêts contractés dans le futur par la Tunisie pourrait atteindre les 24 et 25%.
Evoquant l'absence d'impact des réformes économiques entamées par l'Egypte, Moez Laâbidi a souligné l'absence de transparence. Il a précisé que le manque de transparence faussait les indicateurs économiques. De plus, l'Egypte a eu accès à plusieurs emprunts en parallèle grâce à ses relations avec certains pays ce qui a aggravé l'endettement.
Le professeur en sciences économiques a estimé que les amnisties devaient s'inscrire dans le cadre d'une dynamique de réformes. Il a expliqué que les amnisties fiscales et de changes étaient des solutions faciles pour créer un effet de stock, mais ayant un impact sur seulement une année fiscale. Il a, également, mis l'accent sur le message reflété par ces mesures : une inégalité entre les personnes responsables de dépassements et les bons contribuables.
« On aurait pu ne pas avoir recours à un accord avec le FMI en 2018… Actuellement, nous sommes en situation de blocage… Aux yeux du FMI, nous sommes des récidivistes. Nous n'avions pas pu réaliser deux programmes de réformes… Actuellement, la dette de l'Etat représente 90% du PIB et dépasse les 110% si on prend en compte la situation des entreprises étatiques… Les institutions financières ne cherchent pas un système démocratique, mais une vision économique claire… Nous sommes une démocratie fragile et nous sommes dans le flou et l'incertitude… Le FMI cherche des garanties. Or, il y a une hésitation du côté de la présidence de la République par rapport à la mise en place des réformes. Le FMI est une étape obligatoire, mais nous devons nous munir d'une vision dans plusieurs secteurs tels que l'éducation, la transition énergétique et la sécurité alimentaire », a-t-il déclaré.
Moez Laâbidi a rappelé que le taux d'inflation ne résultait pas simplement des importations, mais qu'il y a un tsunami des produits étrangers. Il a souligné l'importance de renégocier les accords commerciaux afin d'introduire des clauses de sauvegarde. Il a, également, expliqué que la hausse du taux d'inflation ne conduisait pas automatiquement à une augmentation du taux d'intérêt. Il a insisté sur l'introduction de réformes et le contrôle du budget afin d'éviter le recours systématique aux réserves en devises ou à des accords avec les institutions financières.
« Nous avons considéré pendant des années que la Tunisie ne procédera pas à un rééchelonnement de la dette… Ceci n'est pas possible pour les emprunts multilatéraux tels que ceux contractés auprès du FMI et de la Banque mondiale… La restructuration de la dette bilatérale dépend des relations diplomatiques. Néanmoins, cette dette ne représente pas grand-chose pour la Tunisie… Pour ce qui est des dettes contractées sur les marchés internationaux, l'impact de la restructuration impactera l'économie tunisienne… Nous pouvons penser à une restructuration de la dette interne… Nous pouvons gérer la situation puisqu'il s'agit de sommes en dinars », a-t-il dit.
Moez Laâbidi a insisté sur le soutien politique au programme de réformes présenté au FMI. Il a évoqué l'absence d'engagement dans la chose de la part de la présidence de la République. Il a appelé à adhérer dans un projet économique émanant d'une vision claire permettant d'améliorer la situation. Il a cité à titre d'exemple l'obligation de construire des immeubles en prenant en considération la question du stress hydrique à travers la construction de châteaux d'eau et de l'énergie solaire.
« Ceci encourage l'investissement tout en gérant des problématiques plus dangereuses que l'endettement. Il a mis en garde contre l'instabilité sociale. Elle aura, selon lui, plus de conséquences néfastes que l'insoutenabilité de la dette… Les réformes doivent avoir un impact sur le moyen et long termes. Nous devons avoir une vision portant sur la période d'après l'accord avec le FMI... Nous devons faire un effort collectif néanmoins, le citoyen doit sentir que son sacrifice mènera à une situation meilleure », a-t-il assuré.


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