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Autour de Kaïs Saïed, il n'y a que des ennemis… Partout, des ennemis !
Publié dans Business News le 28 - 04 - 2022

Théoriquement, l'islam est la religion de la tolérance et du pardon. Théoriquement aussi, la veille sacrée du 27 ramadan est meilleure que mille mois. C'est ce qui est, du moins, indiqué dans le Coran. Sauf qu'on peut faire dire au Coran tout et son contraire, en fonction des interprétations.
Celle de Kaïs Saïed semble être à l'opposé de ce qui est indiqué dans le Coran. Pour lui, il n'y a ni tolérance, ni pardon à l'égard de « tous ces traîtres et ennemis qui veulent du mal à la Tunisie. »
C'est la conclusion que l'on tire de son discours d'un quart d'heure prononcé au soir du mercredi 27 avril (coïncidant avec la nuit sacrée) devant un parterre de familles de martyrs et de blessés des forces de l'ordre, invités pour un dîner d'iftar au palais de Carthage.

Comme d'habitude, et c'est le cas de 90% de ses discours, le président de la République dévie de l'ordre du jour de la réunion pour prononcer un discours politique dans lequel il épingle ses adversaires et ses ennemis. Et en l'écoutant, force est de constater que ces ennemis sont nombreux, très nombreux. C'est comme si le président est persécuté de partout, depuis la Tunisie et l'étranger.

Théoriquement, les adversaires de Kaïs Saïed sont des opposants qui usent de leur droit le plus légitime de s'opposer au pouvoir d'un président qui s'est accaparé les pleins pouvoirs depuis neuf mois.
Mais ce n'est pas l'avis du président. A l'entendre, et pas qu'hier, ces opposants sont des traîtres à la nation et des ennemis du peuple. « Celui qui a choisi de faire tomber l'Etat de l'intérieur, il n'est pas des nôtres ! », a déclaré le président.
Théoriquement, on ne dialogue qu'avec ses adversaires et ennemis, afin d'aboutir à la paix et la réconciliation. Mais, d'après le président, il ne saurait y avoir de dialogue avec quiconque qui veut atteindre l'Etat. « Le dialogue n'aura lieu qu'avec les personnes sincères et honnêtes. Nous ne reconnaitrons que les patriotes qui préfèrent l'Etat à leur propre personne, nous ne reconnaitrons pas ceux qui cherchent à vendre la patrie. Aucune réconciliation avec ceux-là ! Il n'y aura ni de réconciliation, ni de dialogue ! »
Théoriquement, les opposants politiques font partie du peuple. Pas du point de vue de Kaïs Saïed qui les invite à rejoindre les rangs du peuple.
Théoriquement, la consultation nationale organisée par Kaïs Saïed n'est pas représentative du peuple puisqu'elle n'a attiré que 535.000 personnes et qu'elle est entachée de suspicion de fraude, vu que plusieurs personnes ont pu y participer plus d'une fois. La consultation ne répond pas, non plus, aux critères scientifiques basiques au vu de ses questions qui sont fortement orientées.
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Théoriquement encore, les opposants politiques sont représentatifs d'une partie du peuple, soit-elle minoritaire.
Sauf que Kaïs Saïed voit les choses autrement. Pour lui, ses ennemis ont peur du référendum et de la consultation, parce qu'ils ont peur de la volonté populaire.
Théoriquement, les différentes conférences organisées par l'opposition ces derniers mois, ont pour objectif de rétablir la démocratie, le droit et la Constitution et de sauver la Tunisie.
Kaïs Saïed y voit cependant des réunions pour diviser la Tunisie en plusieurs petits Etats. « Ils parlent de sauvetage, alors que la Tunisie cherche à se sauver d'eux. »
Théoriquement, les alliances politiques se font et se défont en fonction des circonstances. Mais pour Kaïs Saïed, ceux qui étaient ennemis en 2013 ne peuvent pas devenir alliés en 2022.
Théoriquement, le dîner d'iftar offert hier, est une rencontre ordinaire comme Carthage en organise chaque année depuis des décennies. À écouter le président, il s'agit d'un moment historique comme on n'en a jamais vécu. « L'Histoire enregistrera ce moment, comme un départ vers un lendemain meilleur pour atteindre les objectifs du peuple. C'est un tournant dans l'Histoire. »

Il n'y a pas que sur le plan national que Kaïs Saïed voit des ennemis partout, les partenaires étrangers en ont eu, aussi, pour leur grade durant ce dîner d'iftar.
Plusieurs partenaires de la Tunisie, notamment les Etats-Unis et l'Union européenne, ont fait part de leurs inquiétudes par rapport à ce qui se passe dans le pays. Ils ont ainsi épinglé la dissolution du parlement, la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature et la modification de la loi relative à l'Instance supérieure indépendante pour les élections. Avec son nouveau décret-loi, le président sabote les prochains rendez-vous électoraux puisqu'il va nommer lui-même les membres de cette instance. En un mot, il a décidé d'être juge et partie et tout le monde doit se taire, sous peine d'être taxé de traître et d'ennemi.
Théoriquement, ces partenaires que la Tunisie sollicite un peu trop ces dix dernières années, ont le droit de manifester leurs inquiétudes.
Mais ceci n'est pas du goût de Kaïs Saïed qui voit en ces inquiétudes des partenaires étrangers une ingérence inacceptable. « De quoi s'inquiètent-ils ? Est-ce que nous avons manifesté nos inquiétudes pour leurs choix ? On a présenté toutes les garanties pour les prochains rendez-vous électoraux, et malgré ça, ils manifestent leurs inquiétudes ! Mais de quoi se mêlent-ils ? »
Le président se permet même de ridiculiser ses partenaires qui veulent lui envoyer des experts. « Non, c'est nous qui pouvons vous envoyer des experts. De vrais experts sincères, pas ces faux sachants de la télé qui se présentent comme de grands savants, alors qu'ils n'ont rien à voir avec la science et avec le peuple ! ».

En clair, et si on devait résumer le discours de Kaïs Saïed de ce mercredi 27 mai, le président de la République voit partout des gens qui lui veulent du mal, y compris les partenaires de la Tunisie que son gouvernement sollicite pour obtenir un énième prêt du FMI.
Opposants politiques, magistrats, médias et pays étrangers ne trouvent plus grâce à ses yeux, dès lors qu'ils lui font entendre un son de cloche différent de ce qu'il pense être la vérité.
On pourra rire de la situation ou pousser un soupir. Mais il y a un grand souci, que le président semble occulter, c'est que son gouvernement est en ce moment même en train de négocier avec le FMI.
Or parmi les conditions du FMI pour octroyer le financement du budget de l'Etat est que le gouvernement obtienne une adhésion générale des politiques et des syndicats. Evidemment, le FMI ne donnera rien du tout si les Etats-Unis ou l'Union européenne émettent des réserves.
Avec un président qui se met à dos, gratuitement, toutes ces parties influentes qu'il traite publiquement de tous les noms, on voit mal comment le gouvernement pourrait négocier quoi que ce soit avec quiconque.

Raouf Ben Hédi
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