2021 a été une année difficile pour l'économie nationale avec la poursuite des répercussions du Covid-19. Malgré cette situation, l'Amen Bank a poursuivi sa dynamique de progression commerciale, le tout en continuant à consolider ses fondamentaux et la mise en place de son programme de transformation Next, réalisant une hausse notable de son résultat net. C'est ce qui ressort de l'assemblée générale ordinaire de l'Amen Bank pour l'exercice 2021, tenue jeudi 28 avril 2022 au siège de la banque, sous l'égide du président de son conseil de surveillance, Rached Fourati, et du président du directoire, Néji Ghandri.
« 2021 était une bonne année pour l'Amen Bank. En effet, les résultats enregistrés sont en ligne avec notre business plan, ce qui a permis le renforcement des fondamentaux de la banque et de ses ratios », a affirmé Néji Ghandri en ajoutant « les performances de la banque ont été très positives avec une évolution remarquable de 30% du résultat comparé à l'année 2020 ». La banque a en effet achevé 2021 avec un résultat net de 129,65 millions de dinars contre 99,66 millions de dinars un an auparavant, en hausse de 30,09%. Certains éléments exceptionnels notamment l'augmentation des frais du personnel de 13,63 millions de dinars, outre un don de 11,99 millions de dinars pour le soutien de l'effort national de lutte contre le Covid-19 et pour le développement de l'éducation, ont impacté le bénéfice. En effet, fin juillet 2021 une augmentation salariale sectorielle de 5,3% au titre de 2020 et de 6,7% au titre 2021 dans le secteur bancaire et financier a été conclue outre le doublement des pensions de retraite des agents du secteur, ayant été révisées sur la base de 17,5 mois. Résultat des courses, une hausse importante des frais du personnel de 12,64% a été enregistrée. Par ailleurs, la banque a dû se conformer à la nouvelle méthodologie de calcul des provisions collectives en respect de la circulaire de la BCT n°2022-02 du 4 mars 2022, ce qui a engendré la constitution de provisions collectives additionnelles de 15,05 millions de dinars au titre de l'exercice 2021 compte tenu d'une reprise de 5,52 millions de dinars sur Carthage Cement. Malgré le durcissement par la Banque centrale de Tunisie des conditions de distribution des dividendes, l'établissement bancaire distribuera un dividende de près de 38,4 millions de dinars (dont plus de 26,82 MD en franchise de retenue à la source), soit 1,45 dinar par action. Le dividende sera mis en payement le 16 mai 2022.
Le président du directoire a assuré : « La banque continue à adopter une gestion prudente des risques, notamment dans un contexte économique difficile d'ailleurs la banque a affecté 159 millions de dinars comme couverture aux risques entre provisions et agios réservées, afin de couvrir les risques avérés mais aussi les risques latents ». En 2021, les dépôts et avoirs de la clientèle ont enregistré une évolution de 8,24% (avec une hausse des dépôts d'épargne de +9,1% et des dépôts à terme de +12,3%, ndlr), pour se situer à près de 6.343,82 MD et les créances nettes à la clientèle ont augmenté de 4,04%, atteignant les 6.245,66 millions de dinars. Le Produit net bancaire (PNB) a atteint 454,23 millions de dinars fin décembre 2021 contre 400,47 millions de dinars fin décembre 2020, en évolution de 13,42%, grâce notamment à la maitrise des charges d'exploitation qui ont baissé de 8%. Le résultat de base par action est passé de 3,763 dinars en 2020 à 4,896 dinars en 2021. Le coefficient d'exploitation s'est établi à 40,68% contre 41,48% au 31 Décembre 2020. M. Ghandri a précisé que les ratios de gestion et de rentabilité de la banque sont en conformité et demeurent à un niveau confortable. L'Amen Bank termine son exercice 2021 un ratio Tier 1 de plus de 11,99%, un taux de créances classées (CDL) de 13,48% et un taux de couverture des créances classées de 71,20%. Le ratio de solvabilité se situe à 16,61% alors que le ratio liquidité (LCR) passe à 132,22%. Le ratio crédit/dépôts descend pour sa part à 100,09%.
Pour sa part, le groupe Amen Bank a terminé 2021 avec un résultat consolidé de 136,69 MD, en progression de 37,89%. Le PNB consolidé réalisé augmente, quant à lui, de 12,82% pour se situer à 453,16 millions de dinars.
En 2021, la banque a poursuivi son projet de transformation Next, en embarquant tout le réseau d'agences dans le programme. Le niveau de réalisation a dépassé les 80% en moyenne. En 2022, le projet se focalisera sur la partie pilotage, la mise en place des indicateurs de performance ou KPI et l'optimisation des parcours clients. Notons que l'avancement du programme de transformation Next respecte la feuille de route stratégique convenue en 2019 avec le cabinet international Oliver Wymann et dont la mise la œuvre a été cadrée par le cabinet international Capgemini Invent.
Au niveau du débat, le président de l'Association des actionnaires minoritaires "ADAM", Khaled Ahres a fustigé la décision de la Banque centrale qui a imposé aux banques de nouvelles règles pour la distribution de dividendes, considérant que c'est une décision « illégale » et « injuste envers les petits porteurs ». A ceci, Rached Fourati a répondu que l'Amen Bank était large en termes de respect des normes prudentielles de l'autorité monétaire et a pu donc distribuer un dividende à ses actionnaires. Ahmed Bouzgenda, le représentant des petits-porteurs au Conseil d'administration, en réponse à des interrogations de Mustapha Chouaïb et de Khaled Ahres, a spécifié que sa nomination a précédé les nouvelles règles imposées par le Conseil du marché financier. Il a aussi souligné que le rôle du représentant des actionnaires minoritaires au sein d'un Conseil d'administration est de s'assurer que leurs épargnes sont entre de bonnes mains.
Interrogé sur les normes IFRS et leur application, le président du directoire a indiqué que le management a anticipé depuis 7 ou 8 ans avec le développement du système de notation interne et depuis deux ans avec le calcul de la perte en cas de défaut. « Nous avons des modèles assez stabilisés. Avec l'appui de deux cabinets (un big four et un spécialiste au niveau de la modélisation), on pourra avoir d'ici trois à quatre mois l'impact sur les capitaux propres de la banque et sur l'effort de provisionnement », a-t-il indiqué. Et de rassurer : « Globalement, on a fait des pas très intéressants au niveau des IFRS, il y a des points positifs notamment au niveau évaluation des immobilisations qui vont donner un avantage pour la banque. Au niveau IFRS 9, éventuellement, il y aura une augmentation du provisionnement, je pense que d'ici quelques mois, l'impact précis sera estimé d'ici fin de l'année 2022 ».
L'actionnaire minoritaire Sonia Ben Gaied a réclamé, pour sa part, un aperçu sur les prévisions à moyen et long terme. A ceci, Néji Ghandri a répondu : « Par rapport aux prévisions et selon le business plan communiqué au CMF, l'Amen Bank table en 2022 sur un résultat de 178,2 millions de dinars et un PNB de 532,9 millions de dinars. Mais vu que la conjoncture est relativement difficile, avec des projets structurants, les IFRS, etc., la banque va faire une mise à jour de son business plan, en essayant d'être dans la même évolution. Au premier trimestre, il y a une évolution de 7% du PNB avec un décalage de certains revenus, mais nous aurons une évolution à deux chiffres en 2022 ». Ainsi, les efforts de la banque se poursuivront en 2022 pour le rééquilibrage de l'activité commerciale entre corporate et retail et la diversification des revenus à travers l'élargissement de l'offre de la banque digitale, l'enrichissement des produits de la bancassurance, le développement des activités Banque d'affaires et Banque de détail et le lancement d'une branche de finance islamique et d'une branche de Private banking, tout en suivant des pratique de gestion saine et prudente et ce par le renforcement du système de maitrise des risques.
L'exercice 2021 a été un bon cru pour l'Amen Bank. La banque a su réaliser de bonnes performances tout en consolidant ses fondamentaux et en respectant les ratios de bonne gouvernance. En 2022, la banque ambitionne de réaliser des performances sur la même lignée.