Le leader du mouvement Ennahdha, Ajmi Lourimi a considéré que certains médias adoptaient une ligne éditoriale qui excluent son parti ou qui sont en confrontation avec lui. Il a affirmé que l'absence d'invité nahdhaoui dans les émissions de la Télévision nationale ne résultait pas d'une pression ou d'une instruction de la part de la présidence de la République. Il a déploré l'attitude de ceux ayant fait partie des gouvernements précédents. Invité le 24 octobre 2022 de l'émission "Politika" animée par Zouheir El Jiss et diffusée sur les ondes de Jawhara Fm, Ajmi Lourimi a réitéré son soutien au président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi. Néanmoins, il a considéré que plusieurs erreurs avaient été commises. Il a affirmé que le report du congrès d'Ennahdha résultait de la propagation du Coronavirus suivie de l'annonce des mesures exceptionnelles du 25 juillet 2021. Il a, aussi, considéré que l'absence d'une cour constitutionnelle, d'un consensus autour d'un candidat à la présidentielle, de mesures visant les jeunes au sein du parti ainsi qu'à l'échelle nationale et le soutien continu du gouvernement Mechichi représentaient les principales erreurs d'Ennahdha. « Nous avons échoué à intégrer le Parti Destourien Libre et la Coalition Al Karama au processus de gouvernance du pays... Nous étions dans l'obligation de soutenir le gouvernement formé par Hichem Mechichi... Le président de la République (Kaïs Saïed) a demandé de ne pas soutenir Hichem Mechichi après l'annonce de la composition... Nous n'avions pas choisi ce gouvernement... Il a voulu changer la composition avant la prestation de serment devant l'Assemblée des représentants du peuple... Mechichi a été proposé par le président alors qu'aucun bloc parlementaire n'avait évoqué son nom », a-t-il ajouté. Concernant l'ancien chef de gouvernement Elyes Fakhfakh, Ajmi Lourimi a expliqué que la prise de position par le mouvement Ennahdha envers ce dernier résultait de la polémique. Il a expliqué que Chawki Tabib avait été auditionné par la commission parlementaire de la réforme administrative, de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption. Les réponses de ce dernier avaient accentué les suspicions. M.Fakhfakh avait même perdu le soutien du président de la République. Il a rappelé que la commission en question était présidée par un membre du mouvement Echaâb.
Ajmi Lourimi a assuré que le mouvement Ennahdha s'était préparé à limoger Hichem Mechichi. Rached Ghannouchi avait évoqué lors d'une réunion du bureau exécutif la nécessité de se préparer à l'étape d'après Mechichi. Tout ceci avait eu lieu avant le 25 juillet. Il a affirmé que l'annonce des mesures exceptionnelles par le président de la République résultait d'un plan bien étudié et préparé d'avance. Par ailleurs, M.Lourimi a assuré que le mouvement Ennahdha boycottait les élections du 17 décembre 2022. Il a assuré que tous ceux ne se conformant pas à la décision adoptée par le parti et par le Front de salut national pouvaient faire face à des sanctions.