Des enseignants en voyage en Algérie ont dénoncé, dans une déclaration à Mosaïque Fm relayée dans le bulletin d'information de 13h, des insultes et humiliations subies de la part de la gendarmerie algérienne, après avoir été conduits à une caserne et avoir été dépouillés de tous leurs achats outre le fait d'avoir été retenus seize heures. Ils ont affirmé avoir été menacés et interdits de filmer ce qui leur arrive, au risque de fracasser leurs smartphones. Ci-après, le témoignage de certains d'entre eux.
« Nous avons fait une tournée en Algérie, entre Constantine, Béjaïa et Alger. En rentrant et suite à un incident diplomatique survenu entre les deux pays, à El Kala, on a voulu nous rabaisser. Nous avons été conduits vers une caserne où on nous a pris nos affaires, et nous a avertis : "Comme vous êtes entrés avec vos guenilles tunisiennes vous repartirez avec vos guenilles tunisiennes. Tout ce qui est produit algérien que vous avez acheté ici, vous allez le laisser ici !" », a rapporté l'un d'eux. Un autre a expliqué : « Nous ne sommes pas des commerçants, nous avons acheté quelques cadeaux à nos familles pour un montant ne dépassant les 500 dinars par personne. Or, la gendarmerie a même pris les habits neufs qu'elle a trouvés et qu'on avait rapportés avec nous de Tunisie ». Une enseignante raconte : « L'un des gendarmes nous a dit si je vois un téléphone sortir de vos sacs, le téléphone sera fracassé et je l'ai déjà fait avec un bus avant vous ». Un autre poursuit : « Lorsque nous avons demandé les raisons de cette attitude, un gendarme nous a répondu qu'il s'agit de directives du plus haut niveau de la pyramide du pouvoir ».
Rappelons que l'Algérie est remontée contre la Tunisie, qui a permis à la militante franco-algérienne Amira Bouraoui de s'envoler pour la France, le 6 février dernier. Elle considère l'affaire comme un incident diplomatique et même le limogeage du ministre des Affaires étrangères, Othman Jerandi, le jour suivant, par le président de la République Kaïs Saïed, et son remplacement par Nabil Ammar, n'a pas atténué la colère des Algériens.