Neuf personnes ont été placées en garde à vue, samedi 11 février 2023, dans l'affaire du syndicat sécuritaire dont le local a été fermé fin septembre 2022 et où 600.000 dinars avaient été saisis, des faits qui avaient défrayé la chronique à cette époque. Selon les premiers résultats de l'enquête, des membres du bureau exécutif du Syndicat des forces de sécurité intérieure et certains de leurs proches sont impliqués dans l'affaire. C'est ce qu'a annoncé, le matin même le ministère de l'Intérieur dans un communiqué, qui est revenu, en outre, sur les résultats de l'audit financier et sur l'enquête menée par la première unité centrale d'enquête auprès de la Direction générale de la Garde nationale à l'Aouina, avec l'appui d'experts du Contrôle général des finances. L'enquête concerne les membres du bureau exécutif de l'un des syndicats sécuritaires. Elle a été ordonnée par le ministère public près le Pôle judiciaire financier et économique. Elle a révélé « des soupçons sur un usage illégal des cotisations des adhérents outre diverses pratiques d'escroquerie à grande échelle ainsi que la manipulation de 134 millions de dinars de fonds du syndicat », lit-on dans ce même communiqué. Et d'ajouter : « L'enquête a aussi montré des soupçons sur la création de demandes falsifiées, des actes de surfacturation, des transferts bancaires non justifiés ou suspects vers les comptes privés d'intermédiaires, de proches et connaissances des membres du bureau exécutif, pour justifier de fausses dépenses et les présenter en tant que services professionnels ou sociaux, outre des retraits en espèce de montants faramineux, dont l'usage demeure inconnu ».
Le ministère de l'Intérieur souligne dans son document qu'il poursuivra son soutien au travail syndical, qui garantit les droits et les intérêts des adhérents dans un cadre participatif et en respect des lois.
Le 26 septembre 2022, une descente sécuritaire a été opérée au local du Syndicat des forces de sécurité intérieure où une saisie de 600.000 dinars a été opérée. Une vidéo des faits avait été largement partagée sur la toile. À cette époque, le porte-parole du syndicat, Chokri Hamada, avait indiqué que l'importante somme saisie servait aux dépenses quotidiennes dont une partie allait être utilisée pour payer les employés et les avocats ainsi que pour financer les mouvements de protestation que le syndicat envisage de mener. Le responsable syndical avait aussi précisé que le montant en question avait été retiré de la banque peu de temps avant l'exécution de la décision de justice, notant que tous les justificatifs ont été présentés à l'huissier de justice. Pour sa part, le ministère de l'Intérieur avait indiqué le jour même pour revenir sur la fermeture du local qu'il s'agit de l'exécution d'une décision judiciaire ferme prononcée en faveur du propriétaire à la suite d'une plainte en référé déposée contre le syndicat afin d'évacuer les lieux pour absence de qualité.