« Chaima Issa est punie…à cause de la manifestation de soutien », a écrit l'avocat Samir Dilou sur sa page Facebook ce soir, mercredi 8 mars 2023. L'avocat explique qu'après une longue attente qu'il a observée devant le bureau de visite des avocats, l'adjointe de la prison de la Manouba l'a informé qu'il ne pourra rendre visite à sa cliente, la membre du Front de salut national, Chaima Issa, « qu'après le retour au calme devant la prison ». Une mesure qu'il juge « répressive et punitive » étant donné que, selon lui, la manifestation observée devant la prison n'est qu'un « prétexte pour faire pression sur les soutiens [de Mme Issa] ». « Le pouvoir fête le 8-Mars à sa manière », s'indigne-t-il.
Cet après-midi, le mouvement Femmes contre la tyrannie a organisé une manifestation de solidarité avec Chaima Issa, détenue dans le cadre de l'affaire de complot contre la sûreté de l'Etat. Les membres du mouvement, avec en tête l'ancienne vice-présidente du Parlement, Samira Chaouachi, ont manifesté devant le Palais de la justice scandant des slogans de solidarité avec Chaima Issa ainsi que d'autres slogans hostiles contre la cheffe du gouvernement et la ministre de la Justice.
Le 25 février 2023, un mandat de dépôt a été émis par le juge d'instruction auprès du pôle antiterroriste à l'encontre de Chaima Issa, arrêtée le 23 février. Les autorités ont lancé depuis deux semaines une série d'arrestations visant des personnalités politiques qui s'opposent ouvertement au régime en place. Ces personnalités sont entre autres accusées de complot contre l'Etat.