L'avocat et ancien membre d'Ennahdha, Samir Dilou, est revenu, mardi 30 mai 2023, sur l'affaire de complot cotre la sûreté de l'Etat. Qualifiant l'affaire de « mascarade », il a évoqué plusieurs détails farfelus, notamment le présumé informateur dont le témoignage a été à l'origine de l'instruction. Invité de Borhen Bsaies dans la matinale de radio IFM, il a indiqué que le statut de cette personne dont l'identité demeure méconnue avait changé au cours de l'instruction passant d'informateur à témoin. « Cela est très important d'un point de vue juridique car le témoin prête serment », a-t-il avancé notant que les informations collectées auprès de ce présumé informateur ont été mises à jour durant l'instruction après l'audition des prévenus arrêtés dans le cadre de cette affaire.
Plusieurs figures de l'opposition, des politiciens, et des hommes d'affaires ont été interpellés il y a de cela deux mois. Ils sont accusés de « complot conte la sûreté de l'Etat ». La défense assure, elle, que le dossier est vide et qu'aucune preuve n'a été avancée pour appuyer les accusations.
« (En bref on nous dit que) la sécurité nationale et les services de renseignements n'ont pas été capables d'intercepter ce complot et qu'une dame qui habite en Angleterre et dont le nom n'a pas été communiqué était au courant de ce plan et l'a raconté à un homme qui vit en Belgique et un supposé informateur dont le statut a changé pour devenir témoin. Celui-ci a évoqué les noms de personnes décédées et a lui-même passé des mois à se faire traiter contre une maladie pour ensuite mourir. Il a donc lui-même été complice de ce complot depuis bien avant l'élection de Kaïs Saïed », a déclaré Samir Dilou sur un ton sarcastique précisant que le présumé informateur a, entre autres, cité des personnes qui n'ont en commun que leur opposition au pouvoir en place.
Il a ajouté, dans ce sens, que le dossier avait été constitué sur la base d'informations communiquées par deux personnes placées sous X et d'informations extraites du procès-verbal de l'homme d'affaires Chafik Jarraya dans le cadre de plaintes qu'il a lui-même déposées. « Nous avons demandé de révéler l'identité de XX et XXX mais cela été rejeté car une fois l'identité de ces personnes dévoilées le dossier tombe à l'eau », a soutenu Samir Dilou.
Le comité de défense des prisonniers politiques a, rappelons-le, dénoncé la vacuité du dossier et une falsification de documents. Il a, d'ailleurs, déposé une plainte, dans ce sens, contre la ministre de la Justice, Leïla Jaffel et le représentant du ministère public, afin d'ouvrir une enquête sérieuse sur les circonstances du lancement de l'affaire.