La décision du premier juge d'instruction du bureau n°36 près du Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme d'interdire le débat et le traitement médiatique concernant deux affaires de complot contre la sûreté de l'Etat a été fortement critiquée par les membres du comité de défense des détenus dans le cadre de cette affaire. L'avocat, Samir Dilou a rappelé que plusieurs personnes avaient demandé à avoir plus d'informations au sujet de l'enquête. Il a considéré que la décision du juge d'instruction était une forme de réponse à cette requête. Il a indiqué, dans une publication Facebook, que la justice a refusé de répondre et que toute personne abordant l'affaire dans les médias fera face à une détention de quinze jours. Il a accompagné sa publication de la photo d'une fermeture éclair sur une bouche et du hashtag « transparence ». L'avocate et sœur du détenu Jaouhar Ben Mbarek, Dalila Ben Mbarek Msaddek a indiqué que la décision du juge d'instruction était illégale. Elle a expliqué que ce magistrat n'était pas habilité à trancher dans ce genre de questions. Ses prérogatives ne lui octroient pas le droit de se prononcer contre la liberté d'expression qui est protégée par la Constitution et la loi. « Nous n'avons pas été informés de la transformation de la fonction judiciaire en une fonction législative. Dorénavant, chaque juge d'instruction a le droit d'interpréter la loi à sa façon », a-t-elle écrit sur son profil Facebook. L'avocat Faouzi Jaballah est lui aussi revenu sur la décision du juge d'instruction. Il a indiqué, dans une publication Facebook, que l'affaire de complot reposait sur des dossiers montés de toutes pièces et des arrestations injustifiées. Il a évoqué le harcèlement visant les membres du comité de défense. L'avocat a, par la suite, affirmé que la décision du juge d'instruction a eu lieu après que le récit du complot soit tombé à l'eau. L'avocat Karim Marzouki a, quant à lui, considéré que la justice tunisienne agissait de la même façon que la justice égyptienne. L'interdiction des débats et du traitement médiatique concernant l'affaire de complot contre la sûreté de l'Etat avait pour but de dissimuler un fiasco et un ciblage politique. Il s'agit d'une méthode utilisée pour faire taire les gens et dissimuler une vérité désormais connue par tous.