Mohamed Jamali, président du groupement des boulangeries modernes relevant de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect), s'est engagé, mercredi 2 août 2023, à vendre la baguette à 0,15 dinar, si l'Etat leur fournit de la farine compensée. Rappelons que le groupement des boulangeries modernes relevant de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect) avait annoncé, lundi 31 juillet 2023, dans un communiqué, l'arrêt de l'activité de fabrication de pain de toutes sortes dans toutes les boulangeries qui lui sont affiliées, sur l'ensemble du territoire, à compter du 1er août 2023. Plus de 1.500 boulangeries seraient concernées par cette suspension.
Au micro de Jihene Ben Abdallah dans l'émission Maa Ness sur IFM, le responsable a ainsi indiqué que c'est par contrainte que les professionnels ont pris cette décision. Il a rappelé que le président de la République a décidé de faire arrêter la vente du pain non compensé. Et d'expliquer qu'ils s'attendaient à un communiqué explicatif et à ce qu'ils aient un quota de farine compensée pour poursuivre leurs activités. Face au silence des autorités, les boulangeries modernes ont tout simplement décidé de se conformer à la loi et d'arrêter la fabrication du pain. Résultat des courses, plus de 1.500 boulangeries ont été condamnées à mort et 18.000 employés sont au chômage, sans compter les emplois indirects, selon ses dires.
Mohamed Jamali a mis en relief la non-équité de la situation car il existe deux systèmes de production du pain : un système complètement compensé et un système relativement compensé. Il a rappelé que les boulangeries modernes achètent la farine industrielle chère et que les dernières hausses de prix décidées étaient dues à une hausse du prix qui est passé de 512 dinars à 655 dinars. Et de rappeler que l'Etat doit aux boulangeries classées près de 300 millions de dinars et zéro dinar aux boulangeries modernes, alors que les deux catégories ont les mêmes coûts, en dénonçant une inégalité de traitement. En plus, les boulangeries modernes ont subi, la veille, des descentes de contrôle, où on leur a saisi la matière première alors qu'ils avaient toutes les factures et justificatifs nécessaires. Et d'affirmer que les autorités les avaient menacé, pendant ces contrôles : soient ils travaillent avec leurs conditions, soient elles saisissent leur matière première.