Le ministère des Finances vient de publier les résultats provisoires de l'exécution du budget de l'Etat à fin juin 2023. Des chiffres qui font état d'un excédent budgétaire. Selon les données communiquées, le résultat budgétaire s'est multiplié par plus de douze fois sur le premier semestre de 2023 comparativement à un an auparavant, passant d'un déficit de 687,2 millions de dinars (MD) fin juin 2022 à un excédent budgétaire de 58,8 millions de dinars fin juin 2023. Les recettes de l'Etat ont augmenté de 6,56% pour cette période, évoluant de 19,31 milliards de dinars à 20,58 milliards de dinars, dont 1,67 milliard de dinars de revenus non fiscaux et 18,91 milliards de dinars de revenus fiscaux, 7,92 milliards de dinars d'impôts directs (+12%) et 10,99 milliards de dinars d'impôts indirects (+5,8%). Au cours de cette période, l'Etat n'a reçu aucun don.
Les dépenses se sont accrues de 7% atteignant 20,52 milliards de dinars contre 19,18 milliards de dinars pour la même période un an auparavant, mais elles ne reflètent toujours pas la situation économique du pays, car plusieurs créanciers de l'Etat ne sont pas encore payés. Selon des sources dignes de foi, au total, on parle de 965 millions de dinars d'impayés en termes de compensation, jusqu'à fin juillet 2023. En ce qui concerne les boulangers, l'Etat n'a pas honoré ses dus pendant quatorze mois en comptabilisant le mois de juillet 2023 qui s'élèvent à 262 millions de dinars. 3.317 boulangeries sont concernées. Pour leur part, les meuniers n'ont pas été payés depuis mai 2022 (quatorze mois) pour un montant total de 91 millions de dinars. Les industriels des pâtes alimentaires et couscous n'ont pas été payés, non plus, depuis août 2021 (22 mois) pour un montant de 172,5 MD. Notons dans ce cadre que la rubrique consacrée au détail de la compensation a été retirée du tableau explicatif. Seuls les taux demeurent : on ne connaît pas le montant dépensé par l'Etat en termes de compensation, mais on sait que 77,2% du montant a été consacré aux carburants, 11,2% au transport et 11% aux produits de base.
La plus grosse rubrique demeure la masse salariale avec plus de 10,84 milliards de dinars dédiés (près de la moitié des ressources collectées pour cette période) et en hausse de 2,8%. Les charges de financement relatives à l'intérêt de la dette ont augmenté de 10,5% passant de 2,17 milliards de dinars fin juin 2022 à 2,40 milliards de dinars fin juin 2023, 1,41 milliard de dinars relatifs à la dette intérieure et de 994.700 dinars relatifs à la dette extérieure. Le principal de la dette s'est situé à 5,13 milliards de dinars (-12,2%), dont 3,53 milliards de dinars de la dette intérieure (-8%) et 1,78 milliard de dinars de la dette extérieure (-19,1%).