Le dirigeant du mouvement Echâab, Haykel Mekki, a réaffirmé, mardi 24 octobre 2023, son appui au processus du 25-Juillet et son soutien indifectible du président de la République, Kaïs Saïed. Invité de la Matinale de Shems FM, il a souligné, au micro de Wissal Kasraoui, que le chef de l'Etat était l'homme de la situation notant que sa position et son appui à la cause palestinienne en sont la preuve. Le président de la République a été des premiers à condamner fermement les bombardements israéliens sur la bande de Gaza. Il a, également, ordonné l'acheminement des aides nécessaires pour soutenir les Gazaouis meurtris. Dans cette même interview, Haykel Mekki, s'est exprimé au sujet de la proposition de loi sur la criminalisation de la normalisation avec Israël, actuellement en examen au Parlement. « J'espère que cette loi aura un effet rétroactif », a-t-il lancé. Rappelant le principe de non-rétroactivité de la loi, selon lequel la loi ne dispose que pour l'avenir, il a avancé qu'en dépit de cela, plusieurs lois ont eu des effets rétroactifs. Il a cité à titre d'exemple les lois promulguées en France après sa libération de l'occupation nazie pour sanctionner les « traîtres et les collabos ». Il convient de noter qu'une loi ne peut avoir d'effet rétroactif sauf si le législateur s'exprime expressément sur ce point. En d'autres termes, le Parlement devrait inclure le principe d'effet rétroactif à la proposition de loi sur la criminalisation de la normalisation. Revenant sur cette initiative législative présentée par le bloc « La ligne nationale souveraine », Haykel Mekki, a précisé que quelques articles avaient été peaufinés après des discussions au sein de la Commission parlementaire des droits et libertés. Selon le politicien, les peines qui seront infligées aux auteurs de crimes de normalisation seront comprises entre six et douze ans de réclusion. La proposition de loi sera soumise au vote en plénière le 30 octobre, a-t-il indiqué. La criminalisation de la normalisation avec Israël a été proposée au Parlement, il y a de cela quelques mois. Le draft de ce texte de loi compte sept articles. Le premier définit ce qu'est l'entité sioniste, le deuxième ce qu'on entend par crime de normalisation dont l'auteur est toute personne ayant participé ou commis certains actes punissables dans le cadre de ce projet de loi y compris la participation à des activités ou manifestations politiques, économiques, scientifiques, culturelles ou sportives organisées sur les territoires contrôlés par les autorités de l'entité sioniste. L'examen de cette proposition de loi intervient alors que la situation à Gaza, l'enclave palestinienne non contrôlée par Israël, prend une tournure dramatique. Un hôpital a été bombardé, dans la soirée de mardi 17 octobre 2023, par l'armée israélienne faisant plus de 500 morts. Les 2,3 millions de Gazaouis bombardés depuis le 7 octobre 2023 sont sans électricité, sans eau, sans gaz, sans nourriture et sans aide humanitaire. Les convois d'aides sont bloqués à la frontière avec l'Egypte au poste-frontière de Rafah. Ce seul point de passage où la circulation s'est arrêtée, a été bombardé à plusieurs reprises par l'armée israélienne. Le dernier bilan du ministère gazaoui de la Santé fait état de 15.273 blessés et 5.087morts, dont 2.055 enfants et 1.119 femmes à Gaza au 18e jour depuis le lancement de l'opération « Déluge d'Al-Aqsa » par le bras armé du Hamas, les Brigades Al-Qassam, et d'autres factions palestiniennes, en réponse aux attaques de l'armée israélienne. Celle-ci a riposté en lançant l'opération « Epée de fer ». Les combats sont toujours en cours.