Le Conseil de sécurité a rejeté, vendredi 8 décembre 2023, un projet de résolution exigeant notamment un cessez-le-feu humanitaire immédiat en raison du veto des Etats-Unis, membre permanent du Conseil. Le texte présenté par les Emirats arabes unis a reçu treize votes pour, un vote contre (Etats-Unis) et une abstention (Royaume-Uni). Le projet de résolution se déclarait gravement préoccupé par la « situation humanitaire catastrophique qui règne dans la bande de Gaza » et par « les souffrances de la population civile palestinienne ». Il exigeait « un cessez-le-feu humanitaire immédiat », que « toutes les parties s'acquittent des obligations que leur impose le droit international, y compris le droit international humanitaire, notamment pour ce qui est de la protection des civils », et exigeait « la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages ainsi que l'assurance d'un accès humanitaire ». Après le vote, le représentant permanent adjoint des Etats-Unis auprès de l'ONU, Robert A. Wood, a expliqué que son pays s'est engagé de bonne foi sur un texte qui augmenterait les possibilités de libération d'otages et davantage d'aide pour atteindre Gaza. « Malheureusement, presque toutes nos recommandations ont été ignorées », ce qui a conduit à une « résolution déséquilibrée, déconnectée de la réalité, qui ne ferait pas avancer les choses sur le terrain de manière concrète. C'est pourquoi nous n'avons malheureusement pas pu la soutenir », a-t-il dit. Il a déclaré que les Etats-Unis ne comprenaient toujours pas pourquoi les auteurs de la résolution avaient refusé d'inclure des termes condamnant « l'horrible attaque terroriste du Hamas » contre Israël, le 7 octobre. Expliquant l'abstention du Royaume-Uni sur le projet de résolution, l'ambassadrice Barbara Woodward a déclaré que son pays ne pouvait pas voter en faveur d'une résolution qui ne condamne pas les atrocités commises par le Hamas contre des civils israéliens innocents le 7 octobre. « Appeler à un cessez-le-feu ignore le fait que le Hamas a commis des actes de terreur et tient toujours des civils en otage », a-t-elle dit, notant qu'Israël doit être en mesure de faire face à la menace posée par le Hamas et il doit le faire d'une manière qui respecte le droit international humanitaire. Le représentant permanent de la France, Nicolas de Rivière, a déclaré que le chef de l'ONU avait eu raison de tirer la sonnette d'alarme sur la tragédie humanitaire qui se déroule à Gaza. « C'est pour cette raison que la France a voté en faveur de cette résolution et c'est pour cette raison que nous plaidons pour une trêve humanitaire immédiate et durable », a-t-il ajouté. « Pour notre part, nous ne voyons aucune contradiction dans la lutte contre le terrorisme et la protection des civils, dans le strict respect du droit international humanitaire », a-t-il dit, ajoutant : « nous aurions souhaité que ce Conseil puisse enfin condamner les attaques du Hamas et celles d'autres groupes terroristes du 7 octobre ».