Amnesty International a appelé, mercredi 13 décembre 2023, à l'annulation du jugement prononcé contre la membre du Front de salut national Chaima Issa par la justice militaire. L'opposante a été condamnée dans la matinée à un an de prison avec sursis dont six mois pour incitation des militaires à désobéir aux ordres, quatre mois pour offense au chef de l'Etat et deux mois pour propagation de fausses informations et de rumeurs dans le but de nuire à la sécurité publique et à la défense nationale. Commentant cette condamnation, Fida Hammami, chargée de recherche et de plaidoyer à Amnesty International, a avancé, selon un communiqué de l'organisation, que Chaima Issa ne faisait qu'exprimer son opinion et n'aurait pas dû être trainée en justice. Elle a ajouté qu'il était inacceptable de juger des civils devant des tribunaux militaires notant que la comparution de l'opposante politique devant la justice militaire ne ferait qu'exacerber les injustices qu'elle subit. Chaima Issa a comparu libre hier devant le Tribunal militaire de Tunis. Son avocat Samir Dilou a signalé que l'affaire avait été montée après une correspondance envoyée par l'ancien ministre de l'Intérieur à son homologue de la Défense pour attirer l'attention de ce dernier sur une déclaration médiatique de Chaima Issa. Mme Issa avait, rappelons-le, critiqué le déroulement des législatives anticipées de 2022 et a évoqué lors d'un passage radio le rôle de l'armée dans l'organisation des élections.