L'avocate et membre du comité de défense des accusés dans l'affaire de complot contre la sûreté de l'Etat, Dalila Ben Mbarek Msaddek a indiqué que ces derniers ont entamé une grève de la faim ouverte. « Il ne s'agit pas d'un geste symbolique, mais d'un acte de colère », a-t-elle dit. S'exprimant le 12 février 2024 durant « Emission impossible » de Borhen Bssais sur IFM, Dalila Ben Mbarek Msaddek a expliqué que plusieurs détenus ont entamé la grève en assurant être prêts à aller jusqu'au bout. Ils sont détenus depuis presque une année entière. Il s'agit de Khayam Turki, Ridha Belhaj, Ghazi Chaouachi, Jaouhar Ben Mbarek, Issam Chebbi et Abdelhamid Jelassi. Ils ont été emprisonnés à la suite des mandats de dépôt émis le 25 février 2023. La liste des accusés comprend, également Lazhar Akremi et Chayma Issa. Ces derniers ont été arrêtés dans le cadre de la même affaire puis laissés en liberté à la date du 13 juillet 2023. D'après l'avocate Dalila Ben Mbarek Msaddek, les détenus considèrent être injustement détenus et faire l'objet d'une injustice. « Il s'agit de 365 jours de détention… 365 jours d'injustice… Jusqu'à maintenant, il n'y a eu aucune preuve de crime ou d'acte inculpant l'un de ces détenus… Ils sont en prison alors qu'ils n'ont pas été auditionnés par le juge depuis un an… Nous avons trois revendications : la libération immédiate des détenus, ne plus exercer de pression sur la justice et mettre fin aux harcèlements visant le comité de défense… Il y a des personnes injustement emprisonnées, la justice a été enchaînée et les avocats sont harcelés… Si on s'exprime librement, on se retrouve en prison ! Si mon avocat s'exprime librement, il se retrouvera en prison… Les juges nous affirment qu'ils ne peuvent rien faire », a-t-elle ajouté. Dalila Ben Mbarek Msaddek a expliqué que le comité de défense déposait automatiquement et de façon mensuelle des demandes de libération. D'après l'avocate, les accusés devraient logiquement être laissés en liberté. Elle a considéré qu'il n'y avait pas lieu de parler d'innocence, car le dossier ne comporte même pas d'actes criminels. « Il comporte des accusations à la pelle… On les a accusés d'avoir des armes et des munitions ! Où sont-elles ? On les a accusés d'avoir menacé notre sécurité alimentaire ! Comment cela a-t-il eu lieu ? Ils sont coupables de spéculations ! Où sont, donc, leurs entrepôts ? Où ont-ils caché les marchandises ? Ils sont accusés de tentative d'assassinat ! Qu'on nous communique donc leur plan… La loi ne permet pas d'emprisonner une personne sans preuve », a-t-elle poursuivi. Dalila Ben Mbarek Msaddek a considéré que les détenus dans l'affaire de complot n'ont pas été auditionnés jusqu'à maintenant en raison de l'absence de preuves et de faits. Elle a assuré que les rapports n'ont pas apporté de preuves de la culpabilité des accusés. L'avocate a, aussi, indiqué que l'état de santé de certains détenus était préoccupant.
Pour rappel, les dirigeants politiques détenus dans le cadre de l'affaire dite de complot contre la sûreté de l'Etat ont rendu public un communiqué, dimanche 11 février 2024, pour annoncer qu'ils allaient entamer une grève de la faim à partir de demain, 12 février, pour protester contre leur incarcération durant un an, sans crime commis.