Le Parti destourien libre (PDL) a annoncé, lundi 19 février 2024, le dépôt d'une plainte auprès de la présidence du gouvernement dénonçant une entrave à ses activités après l'interdiction de la manifestation qui était prévue dimanche. Soulignant la nécessité de respecter les dispositions de la constitution et des conventions internationales, il a indiqué son intention de se plaindre aussi auprès du Conseil des droits de l'Homme des Nations unies.
Le PDL a dénoncé une interdiction abusive de ses activités sur le terrain et une répression systématique de ses manifestations organisées en solidarité avec sa présidente pour exiger sa libération.
Abir Moussi a, rappelons-le, été placée en détention depuis le 3 octobre 2023 alors qu'elle se trouvait devant le bureau d'ordre du palais de Carthage. Elle a été conduite au poste de police de la Goulette où ses avocats n'ont pas pu l'assister. Après son audition, le lendemain, un mandat de dépôt a été émis à son encontre.
La politicienne faisait face, initialement, à trois chefs d'accusation : attentat ayant pour but de provoquer le désordre, traitement des données à caractère personnel sans l'autorisation de la personne concernée, et entrave à la liberté du travail. L'accusation a ensuite modifié le chef d'accusation prenant en considération l'ensemble de l'article 72 du Code pénal sur les attentats contre la sûreté intérieure de l'Etat.
Le PDL a réitéré, dans son communiqué, son rejet de ce qu'il a qualifié de politique de deux poids deux mesures et a condamné la violation du principe d'égalité entre les citoyens notant que certains partis sont autorisés à manifester alors que le parti d'Abir Moussi est empêché d'exercer ses activités en dépit du respect de toutes les procédures légales.
« Le parti tient à rappeler le pouvoir en place que ses membres et ses partisans sont des Tunisiens et non des citoyens de seconde zone, et qu'ils n'accepteront pas la violation de leurs droits, ne succomberont pas aux pratiques répressives, ne resteront pas muets face à cette injustice historique que subit Me Abir Moussi est exposé, et ne permettront pas son exclusion de la participation à l'élection présidentielle », a réaffirmé le PDL.
Samedi dernier, le PDL a annoncé que sa manifestation avait été interdite sans motif.