Le secrétaire général de la Fédération générale de l'enseignement secondaire relevant de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Mohamed Safi a annoncé que les enseignants envisageaient le boycott de la plateforme dédiée aux notes des élèves. S'exprimant le 1er avril 2024 durant « Expresso » de Wassim Ben Larbi sur Express Fm, Mohamed Safi a assuré que la fédération ne s'était pas opposée à la numérisation. Il a expliqué que la décision de boycott résultait de plusieurs facteurs. « La plateforme est un ancien sujet abordé depuis 2018 et 2019… Nous avions émis des réserves quant à la sécurisation des données personnelles », a-t-il dit. Mohamed Safi a, aussi, considéré que l'utilisation de la plateforme n'a pas fait l'objet d'une décision commune prise par la fédération et l'autorité de tutelle. Il a considéré que l'enseignant avait un rôle pédagogique se limitant à l'enseignement. D'après lui, la question de la saisie des notes sur la plateforme était une fonction purement administrative. « Techniquement, la plateforme n'atteint pas ses objectifs en ce qui concerne la notification des parents des absences et des attitudes de leurs enfants… On garde le silence face à cela… Nous considérons que la Fédération générale de l'enseignement secondaire aurait dû être appelée à négocier au sujet des points concernant les établissements publics », a-t-il ajouté. Mohamed Safi a considéré qu'on essayait d'éviter certains sujets, à savoir le nombre de postes vacants, l'infrastructure et l'état des écoles et des lycées. Il a considéré que chaque corps était tenu de faire correctement son travail. Il a, aussi, assuré qu'on cherchait à exclure l'UGTT et a mis l'accent sur l'importance de la consulter. Le responsable syndical a pointé du doigt une hausse du taux de décrochage et une propagation de la violence et de la consommation de drogues au sein des établissements scolaires. Mohamed Safi a rappelé avoir proposé au ministère de l'Education à trois reprises d'entamer une session de négociation. Ce dernier n'a pas réagi à la chose ce qui a poussé l'instance administrative sectorielle à envisager un rassemblement de protestation d'ici fin avril devant le siège du ministère.
Pour rappel, Mohamed Ali Boughdiri a déclaré, à la date du 15 mars 2024, l'entame d'un processus de numérisation marqué par la création de la plateforme « La Tunisie du futur » ayant pour slogan « une école moderne au-dessus de chaque colline ». Ces écoles seront, d'après lui, connectées à la fibre optique et équipées de panneaux photovoltaïques. Chaque élève et enseignant auront leur propre identifiant leur permettant d'accéder à cette plateforme. Chaque parent pourra suivre le cursus éducatif de son enfant et consulter ses notes et ses absences.