Le président du Front de salut national, Ahmed Nejib Chebbi a publié, jeudi 25 avril 2024, un post sur les réseaux sociaux, où il exprime sa solidarité avec les journalistes poursuivis par le pouvoir et où il dénonce la volonté manifeste de museler les voix libres et indépendantes. « Zied El Heni, Haythem El Mekki, Mohamed Boughalleb, Sonia Dahmani, Khouloud Mabrouk et la liste s'allonge des personnalités médiatiques les plus influentes qui comparaissent aujourd'hui devant les unités sécuritaires ou les juges d'instruction de divers tribunaux. Un même crime, celui d'exprimer une opinion libre et un même objectif celui de museler toute voix indépendante et détruire les acquis de la liberté d'opinion, d'expression, de la presse et des médias » a écrit Ahmed Nejib Chebbi, réagissant notamment à l'audition de l'animatrice de IFM Khouloud Mabrouk. « En parallèle, le pouvoir s'apprête à juger les dirigeants politiques détenus derrière les barreaux depuis plus de quatorze mois (…) le juge d'instruction a achevé son travail dans cette affaire et a cousu un tissu de crimes terroristes et de conspiration contre la sécurité intérieure et extérieure de l'Etat à partir de leurs activités publiques et pacifiques. Il n'y a plus à en douter, cette mise en scène reflète une volonté d'éliminer tous ceux qui évoluent dans l'espace politique et de détruire les acquis du pays sur le chemin de la liberté et de la construction des institutions démocratiques et de le ramener au silence des catacombes » a-t-il ajouté. « Tout cela se déroule alors que le pays se prépare, d'ici quelques mois, voire quelques semaines, à des élections dont l'intégrité et la validité des résultats sont conditionnées par la création d'un climat de liberté : liberté d'expression et d'activité politique, l'indépendance du pouvoir judiciaire et l'impartialité de l'autorité supervisant les élections. L'adage dit que ce qui a atteint son extrême s'est transformé en son contraire, et la Tunisie semble aujourd'hui se précipiter vers une explosion inéluctable, à laquelle les autorités la poussent. Est aussi naïf celui qui ne retient pas les leçons de ce que nous avons vécu maintes fois dans notre histoire récente » a conclu Ahmed Nejib Chebbi.
