143 pays ont voté vendredi 10 mai 2024, la résolution accordant à la Palestine « à titre exceptionnel » des droits et privilèges supplémentaires « liés à la participation de l'Etat de Palestine aux travaux de l'ONU ». Un vote massif donc, même s'il reste symbolique, la reconnaissance de l'Etat de la Palestine devant être préalablement approuvée par le Conseil de sécurité et les Etats-Unis ayant imposé leur véto. Le texte adopté par l'Assemblée générale, composée de 193 membres, où aucune nation n'a de droit de veto, « recommande » que le Conseil de sécurité réexamine favorablement la question de l'adhésion de la Palestine, conformément à l'article 4 de la Charte des Nations Unies concernant l'adhésion et à l'avis consultatif émis par la Cour internationale de Justice. Le texte comprend également une annexe qui, à titre exceptionnel et sans créer de précédent, énumère les changements importants apportés au statut de l'Etat de Palestine lors des réunions et conférences de l'Assemblée générale, y compris son ordre dans la liste des orateurs et la disposition des sièges. Ces mesures n'ont pas seulement une importance symbolique mais signalent un changement dans le poids diplomatique de la Palestine au sein de l'ensemble du système des Nations Unies. Le texte note également qu'en tant qu'Etat observateur, la Palestine n'a pas le droit de voter à l'Assemblée générale ni de présenter sa candidature aux organes de l'ONU tels que le Conseil de sécurité ou le Conseil économique et social. Dans son communiqué, l'ONU a énuméré quelques-uns des changements de statut auxquels la Palestine aura droit plus tard cette année : * Siéger parmi les Etats membres par ordre alphabétique ; * Faire des déclarations au nom d'un groupe ; * Soumettre des propositions et des amendements et les présenter ; * Coparrainer des propositions et des amendements, y compris au nom d'un groupe ; * Proposer des points à inscrire à l'ordre du jour provisoire des sessions ordinaires ou extraordinaires et le droit de demander l'inscription de points supplémentaires ou additionnels à l'ordre du jour des sessions ordinaires ou extraordinaires ; * Droit des membres de la délégation de l'Etat de Palestine d'être élus membres du bureau de la plénière et des grandes commissions de l'Assemblée générale ; * Participation pleine et effective aux conférences des Nations Unies et aux conférences et réunions internationales convoquées sous les auspices de l'Assemblée générale ou, le cas échéant, sous les auspices d'autres organes des Nations Unies. Après l'adoption de cette résolution par l'Assemblée générale, l'ensemble de la question du statut de la Palestine reviendra au Conseil de sécurité pour un examen plus approfondi, où tout effort visant à devenir membre à part entière risque d'être à nouveau bloqué par le membre permanent, les Etats-Unis. La résolution présentée par les Emirats arabes unis, a recueilli 143 voix pour, 9 contre et 25 abstentions. Ci-après le détail du vote :