L'organisme de notation financière Standard & Poor's vient de publier un nouveau rapport sur le système bancaire tunisien. Un rapport pas vraiment élogieux et estimant que le système bancaire tunisien est faible, en dépit de sa stabilité et de son recours limité aux marchés extérieurs. Les produits offerts par les banques tunisiennes sont relativement simples. La croissance modérée du système bancaire tunisien et sa dépendance limitée aux marchés internationaux ont aidé les banques tunisiennes à se maintenir face à la récession économique mondiale. Mais les conditions économiques difficiles créent de nouveaux risques pour la Tunisie, indique ainsi le nouveau rapport "Banking Industry Country Risk Assessment : Tunisia", de Standard & Poor's Ratings Services, publié lundi 19 octobre 2009. Standard & Poor's classe le secteur bancaire tunisien dans le groupe 8 sur 10. Le groupe 1 étant le plus fort. Mohamed Damak analyste crédit à Standard & Poor's affirme : "Ce classement reflète notre opinion sur la faiblesse du système bancaire. Bien que la qualité des actifs se soit améliorée, ses faiblesses résident dans son exposition aux secteurs cycliques au milieu d'un ralentissement économique et dans la concurrence intense. Compensant en partie ces facteurs négatifs, notre avis est que le système bancaire a un bon bilan de la stabilité et un recours limité sur les marchés internationaux. La Tunisie possède un marché ouvert et une économie assez diversifiée. " Standard & Poor's prend également en compte la méthode de soutien des autorités tunisiennes envers le système bancaire. Bien qu'elles aient une flexibilité financière limitée par rapport à celle d'autres pays dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, l'approche pratique de la Banque Centrale de Tunisie est facile pour prendre les mesures nécessaires en cas de besoin. Cependant, la structure du système bancaire - qui comprend 20 banques commerciales - pourrait conduire à une approche sélective dans le cas d'une crise systémique. Le contrôle strict de la Banque Centrale de Tunisie améliore la stabilité du système, explique l'organisme. Cependant, le système bancaire tunisien n'est pas à l'abri des risques. Standard & Poor's s'attend à ce que le ralentissement économique fasse pression sur les banques et sur les actifs de faible qualité en particulier. L'exposition de certains secteurs exportateurs, comme l'industrie mécanique et électronique et le secteur du tourisme, sont les principales sources de risque, étant donné le climat de dépression économique dans l'UE, qui est un client majeur des sociétés évoluant dans ces secteurs. D'autre part, les recettes touristiques ont augmenté en 2009, plus que la même période en 2008. Le gouvernement est intervenu pour soutenir les entreprises, ce qui a plus ou moins atténué la pression sur la qualité des actifs. Le système bancaire tunisien est l'un des plus faibles de l'Afrique du Nord au point de vue des actifs. A la fin de l'année 2008, le secteur public contrôle un tiers du total des actifs. Les investisseurs étrangers, principalement des établissements financiers français, contrôlent un quart. Les investisseurs tunisiens détenant le reste. Par ailleurs, le prix de la concurrence exerce une pression sur la rentabilité des banques. Leurs grands besoins en provisionnement contribuent à leur rentabilité relativement faible. Lorsque la qualité des actifs est prise en compte, les banques tunisiennes ont un niveau à peine suffisant de capitalisation, indique le rapport.