MEMOIRE : Fatma Kilani JRAD    CONDOLEANCES : Feu Ammar ALAIMI    Nizar Ayed : ni Borhen Bssais ni Mourad Zeghidi ne sont coupables de diffamation ou de calomnie    AVIS D'APPEL D'OFFRES N° 06/2024    Utica : les entrepreneurs du bâtiment s'insurgent contre Samir Majoul    Abdelaziz Kacem: De «Genocide Joe» à Meyer Habib, dit «Le Phacochère»    Tunisie : l'AMA retire les sanctions, le sport reprend son souffle    Météo : Températures en hausse, atteignant les 44 degrés au sud    Interdiction de la pêche aux poulpes    Météo de ce mercredi: Des températures jusqu'à 44°C dans certaines régions    "Il faut imaginer Sisyphe heureux"    USA : Un milliard de dollars d'armes destinées à Israël en cours d'approbation du Congrès    Explication : Effondrement des bénéfices pour Alibaba malgré une hausse des revenus    L'Algérie rejette fermement l'endettement extérieur pour préserver son indépendance politique    Tunisie – « Raqaba » : les primes de 3000 DT perçues par les représentants du peuple sont illégales    Le Drapeau Tunisie de retour à l'intérnational avec la fin de l'affaire Antidopage    L'Agence mondiale antidopage lève les sanctions infligées à la Tunisie    Tunisie – Les douanes mettent en garde par rapport à l'importation des devises en Tunisie    Tunisie – L'ISIE s'attaque au financement occulte des campagnes électorales    Jaouhar Ben Mbarek lève sa grève de la faim    Sommet arabe de Bahreïn : Nabil Ammar à la tête de la délégation tunisienne    Arrestation de Sonia Dahmani : La diplomatie française publie un communiqué    Ouverture du 77e Festival de Cannes    Fethi Zouhair Nouri : la BCT s'est engagée dans un processus de réformes ambitieux    Forte croissance des exportations agro-alimentaires au premier trimestre 2024    Le Club Photo de Tunis et la Fédération des clubs photo turcs Foton organisent un PhotoMarathon    UNRWA: 450 mille personnes déplacées de Rafah en seulement 9 jours    RDC : Après les 4 milliards de dollars lâchés par la Chine Tshisekedi signe une 2e grande victoire    Des artistes Tunisiens au Québec en Tunisie dans une exposition conjointe à Montréal    Le site web d'Ennakl Automobiles fait peau neuve    10 mille billets pour les supporters de l'EST face à Al Ahly    Arrestation de l'avocat Mehdi Zagrouba-Le ministère de l'Intérieur précise : «L'interpellation fait suite à un délit d'entrave à un fonctionnaire lors de l'exercice de ses fonctions»    Démantèlement d'un vaste réseau de trafic de stupéfiants : Contre le trafic de drogue, la Tunisie emploie les grands moyens    L'IFT défend les artistes tunisiens victimes d'agression verbale et physique    Habib Touhami: La politique américaine au Moyen-Orient et le sionisme chrétien    Un joueur du Barça fait jouer son jumeau à sa place    Trophées UNFP : Kylian Mbappé élu meilleur joueur de Ligue 1    Kairouan: Prix au marché du mardi 14 mai 2024 [Vidéo]    Météo : Hausse des températures, entre 24 et 30 degrés    Tunisie : enquête ouverte sur l'incident du drapeau national    Le Chœur de l'Opéra de Tunis présente le spectacle "Sur cette terre, il y a ce qui mérite vie"    Tout ce qu'il faut savoir sur la tempête solaire    Tournoi KIA Tunis Open du 13 au 18 mai 2024 : Le sponsor officiel UBCI vous fait gagner des places!    Cérémonie d'ouverture de la 77e édition du Festival de Cannes, demain à L'Agora : Une soirée prestigieuse en perspective    «La Mémoire, un continent» au Musée Safia-Farhat : Réminiscences artistiques...    Avant-première de «Le Petit Prince», pièce de Taher Issa Ben Larbi : Un beau spectacle pour tous les âges    Décès du premier patient ayant subi une greffe de rein de porc    De la ligne de but à la ligne de conduite : Entraîneur de gardiens, un poste à part entière    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le protectionnisme algérien menace les exportateurs tunisiens
Publié dans Business News le 19 - 01 - 2010

"La Tunisie et l'Egypte sont les plus concernés par la décision algérienne quant à la suspension de l'importation de 1 141 produits de la zone arabe de libre-échange, du fait que 70% des importations algériennes proviennent de ces deux pays. Bien que cette procédure couvre tous les pays arabes sans exception, il y a lieu de s'interroger sur le sort de l'accord commercial préférentiel signé avec la Tunisie parallèlement avec notre adhésion à la Grande zone arabe de libre-échange arabe ". Telle était la déclaration de Slim Othmani, directeur général de la nouvelle conserverie algérienne (NCA) de Rouiba, au quotidien algérien "EL Khabar".
Voilà donc une déclaration qui résume tout pour ce qui est de la montée en puissance du protectionnisme algérien. Une autre mesure, après celles relatives à l'investissement étranger en Algérie, qui sème le doute sur le devenir des échanges bilatéraux entre la Tunisie et l'Algérie, alors même que les deux pays ont signé un accord commercial préférentiel, à Tunis le 4 décembre 2008. Certes, il ne faut pas s'aventurer à tirer des conclusions hâtives. Mais, du moins, la question brûlante qui repassera au premier plan est celle relative à la pertinence de la décision algérienne. En termes plus simples, est-ce réaliste, pour le gouvernement algérien, de prendre une telle mesure à l'heure où les dirigeants des deux pays ne cessent d'appeler à exploiter toutes les potentialités visant à parachever la construction de l'édifice maghrébin ?
Avant d'entrer dans le vif du sujet, il s'avère utile de revenir quelque peu en arrière. La Chambre algérienne de commerce et d'industrie vient d'établir récemment une liste de 1141 produits dont le ministère du Commerce veut obtenir l'interdiction d'importation auprès des pays membres de la Zone arabe de libre-échange (ZALE) pour une durée de 3 à 4 ans. Une liste, dite « négative », qui comprend entre autres les produits des secteurs agroalimentaire, agricole, textile ainsi que les produits électroménagers, le carton et le papier. Ce sont des produits relevant de filières considérées comme « prioritaires », d'où la nécessité de les protéger pour une durée déterminée.
D'après des sources algériennes, il s'agit bel et bien d'une période de trêve que les Algériens veulent utiliser à l'avantage de la production nationale. Vraisemblablement, les responsables algériens n'ont pas apprécié le fait que leur adhésion à la Grande zone arabe de libre-échange arabe (GZALE) ne joue pas en leur faveur. En effet, tout le discours algérien s'est focalisé sur la "détérioration" des termes d'échanges de l'Algérie. Les chiffres des échanges entre les pays de la ZALE et l'Algérie, publiés par l'Agence algérienne de promotion du commerce extérieur, ont amplement alimenté ce discours. D'après ces statistiques, les importations de l'Algérie ont augmenté de 28% alors que les exportations hors hydrocarbures ont régressé de 63 %. En effet, durant les dix premiers mois de 2009, les importations sont estimées à 1,37 milliard de dollars, elles ont été de 1,05 milliard de dollars pour l'ensemble de l'année 2008. Il est à préciser que 90% des importations arabes de l'Algérie sont dominés par 5 pays seulement : Tunisie (qui a occupé à plusieurs reprises la tête de classement), le Maroc, l'Arabie Saoudite, l'Egypte et la Jordanie.
Côté exportations, elles étaient de 1,04 milliard de dollars pour les dix premiers mois de 2009, alors qu'elles étaient de 2,18 milliards de dollars pour 2008 dans sa totalité. Selon le rapport de l'Algex, le marché de l'Algérie au sein de la ZALE est à 75 % dominé par la Tunisie, le Maroc, la Libye, le Koweït, la Syrie, et les Emirats Arabes Unis. Les exportations algériennes à destination de la Tunisie sont de l'ordre de 22,5%, devant le Maroc (14,4 %) et la Libye (14 %).
Pour les Algériens, cette adhésion risque de causer des dégâts. Ainsi, l'élaboration d'une liste, renfermant 1 141 produits dont l'importation sera suspendue, est la seule alternative pour garrotter cette hémorragie et stopper la descente aux enfers de leurs exportations. La trêve de 3 à 4 ans permettra, en conséquence, de protéger la production nationale. D'ailleurs, la liste qui couvre les produits agricoles, le textile, le papier et l'électroménager, appartenant à des filières jugées « prioritaires », a été élaborée par la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI) en partenariat avec les représentants des entreprises algériennes. Selon Redouane Allili, conseiller du ministre algérien du Commerce, les pays arabes ont déjà obtenu gain de cause concernant ce genre de liste, à savoir le Maroc et l'Egypte pour respectivement 804 et 709 produits. Suivent la Syrie et la Tunisie dans l'ordre de 255 et 161 produits. Enfin, le Liban et la Jordanie pour 41 et 35 produits.
Là encore, la décision algérienne place le diable dans le détail. Les pays les plus ciblés sont au nombre de trois : la Tunisie, l'Egypte et le Maroc. Pour ce qui est de la Tunisie, le "Black List" comprend l'huile de soja (100% des importations algériennes proviennent de la Tunisie), la margarine, l'eau minérale et les diverses boissons, le ciment, le coton, les vêtements et les chaussures, le verre et certains métaux. Une véritable problématique qui pointe à l'horizon, selon Slim Othmani, quant au devenir des échanges bilatéraux entre la Tunisie et l'Algérie. Il semble bien que cette nouvelle mesure, trop protectionniste, chez nos frères algériens, aurait des retombées sur les relations de partenariat entre les deux pays. De quelle façon serait traitée cette nouvelle situation par les Tunisiens ? Telle est la question qui se pose.
Les Algériens, conscients peut-être de l'ampleur des séquelles que peut laisser cette mesure, ont annoncé qu'ils vont négocier cette liste à l'occasion du sommet économique et social de la Ligue arabe qui se tiendra en février 2010. Cependant, certains observateurs précisent que les négociations ne pourront être entamées que lors de la session de septembre 2010, car cette question n'est pas inscrite à l'ordre du jour de la rencontre du mois prochain. D'ici le mois de septembre, une chose est bien sûre. Les opérateurs tunisiens et algériens, impliqués dans la grande commission mixte, auront l'occasion d'en débattre. En attendant, les exportateurs tunisiens suspendront leurs exportations de produits "blacklistés" et remettront en question leurs projets. Tout comme d'autres entreprises tunisiennes (Biat ou Gif par exemple) qui ont suspendu leur implantation en Algérie à cause des changements des règles du jeu en pleine partie !


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.