Apparemment, la filière de la tomate industrielle, en Algérie, croule sous le poids d'une crise chronique. En dix ans, elle a perdu quelque 25 000 hectares de surface cultivable, passant de 32 000 à 7 000 hectares de 1998 à 2008. Une dizaine d'usines ont fermé leurs portes alors que près de 80 000 emplois étaient perdus, en particulier dans la région de l'extrême-Nord-Est (Annaba, El Tarf et Guelma). A l'origine de ce " véritable désastre", selon les propos de frères algériens, l'importation massive de double et triple concentré de tomates, en particulier en provenance de Tunisie. D'après le site d'information "Econostrum", Mohamed Chéfir Ould El Hocine, président de la Chambre nationale d'agriculture, intervenant sur les ondes de la radio publique algérienne, le 10 février 2010, a sollicité l'Etat algérien d'assurer une protection tarifaire pour protéger la filière de la concurrence étrangère, particulièrement celle tunisienne. Par ailleurs, un responsable à la Direction générale des douanes algérienne avait indiqué mardi 9 février 2010, que l'Algérie a proposé que la délivrance du certificat d'origine s'effectue au niveau de la même instance dans tous les pays arabes. Ce document, selon des sources algériennes, qui confirme l'origine du produit exporté, est délivré dans certains pays par le ministère du Commerce, alors que dans d'autres, ce sont les chambres de commerce et d'industrie qui le fournissent. Il est à signaler que la douane algérienne a recommandé l'obligation aux opérateurs économiques désireux d'exporter leurs produits dans le cadre de la ZALE (Zone arabe de libre-échange), à mentionner toutes les indications sur la marque et l'origine de ces produits lors de leur dédouanement afin d'identifier le pays d'origine. Par delà ces mesures, Mokhtar Bourmad , le directeur du contentieux à la Direction générale des douanes algérienne, a précisé, quant à la réaction des pays arabes après la liste négative de 1.141 produits interdits à l'importation dans le cadre de la ZALE, que les pays arabes "ont été unanimes à déclarer que la décision de l'Algérie est souveraine. Et d'ajouter que cette mesure a déjà été prise par d'autres pays membres de la ZALE. Il a signalé , en outre, que de nombreux pays arabes avaient négocié et bénéficié d'une liste de produits interdits à l'importation dans le but de protéger leur production nationale. Il s'agit du Maroc (804 produits), de l'Egypte (709), de la Syrie (255), de la Tunisie (161), du Liban (41) et de la Jordanie (35). W.A.F.