Fitch Ratings a confirmé, jeudi, les notes de défaut émetteur (Issuer Default Rating IDR) internationales en devises attribuées à la Tunisie à 'BBB' avec perspective stable. L'agence a, également, confirmé les notes à long terme IDR en monnaie locale à 'A-' avec perspective stable et les notes à court-terme en devises IDR à 'F2', et le plafond pays à 'BBB +'. «La stabilité macro-économique de la Tunisie et sa résistance aux chocs sont les points forts de la notation, a expliqué Charles Seville, directeur du groupe souverain à Fitch. «Les politiques prudentes à l'égard des prêts transfrontaliers et une absence de déséquilibres macroéconomiques l'ont placée en dehors de la tourmente financière mondiale et lui ont permis d'éviter la récession en 2009." La Tunisie a enregistré une croissance estimée à 3,1% en 2009, dépassant la quasi-totalité des économies similaires notées. L'industrie manufacturière, qui représente 17,1% du PIB, a été durement touchée par le ralentissement mondial, mais les envois de fonds et les recettes du tourisme ont été résilients. Le gouvernement a agi rapidement pour consolider la confiance du secteur privé et aider les industriels. Un quart de la croissance est imputable à une récolte agricole record. Les exportations ont rebondi et les investissements directs étrangers dans le secteur manufacturier ont augmenté. Toutefois, étant donné les incertitudes planant sur la vigueur de la reprise dans les pays de l'UE, principal partenaire commercial de la Tunisie, la Tunisie ne peut pas compter sur un retour rapide à une croissance moyenne de 5%, ce qui est nécessaire pour stabiliser le chômage. Le déficit budgétaire s'est creusé en 2009, alors que le gouvernement a augmenté les dépenses en capital, mais le déficit a été limité à 2,9% du PIB. La dette publique a terminé l'année 2009 à 46,8% du PIB et devrait maintenir une tendance baissière progressive jusqu'en 2011. La dette publique devrait converger vers la «médiane BBB ', mais la Tunisie restera un des souverains les plus endettés de la catégorie de notation. La balance extérieure demeure plus faible que la «médiane BBB», mais les réserves ont augmenté en 2009, alors que les entrées de capitaux ont dépassé le déficit du compte courant. La liquidité externe s'est améliorée, avec une couverture des réserves s'élevant à 5,2 mois d'CXP (paiements du compte courant) en 2009, contre 3,7 en 2008. Comme le compte de capital est libéralisé, une zone tampon de réserves de change à la Banque centrale sera nécessaire pour assurer la stabilité. Des progrès ont été réalisés pour remédier aux faiblesses du système bancaire. Le stock des créances improductives du système bancaire a été ramené à 13,2% des prêts, fin 2009 contre 21% en 2005. Le système de ratio de capitaux à l'échelle du risque des actifs pondérés a augmenté à 11,9% en 2009 contre 10,4% en 2008, mais les provisions n'ont pas encore atteint l'objectif de 70%. L'impact du récent ralentissement de la qualité des actifs bancaires n'est pas encore connu. Un rétrécissement, encore plus marqué, de l'écart entre la Tunisie et le fardeau de la dette publique de la «médiane BBB » devrait être positif pour la notation. Un renforcement de la balance extérieure, en particulier dans le contexte de la libéralisation du compte de capital, serait aussi positif. Le risque principal, qui ne semble pas particulièrement probable, est un renversement durable de la dynamique positive de la dette de la Tunisie. Fitch Ratings, traduction M.Lahmar