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Le couffin de Ramadan : les Tunisiens pris en otage de leur frénésie de consommation
Publié dans Business News le 16 - 08 - 2010

Ramadan, le mois du jeûne et de la piété, est une des rares occasions où les Tunisiens accordent leurs violons sur un point : s'embarquer dans le même délire de consommation pour se plaindre ensuite. Quelques jours se sont écoulés du mois Saint, et la frénésie de consommation l'a emporté sur la rationalisation supposée des budgets familiaux. Et c'est typiquement tunisien. En se pressant à acheter tout ce qui nous fait envie sur le moment, on se sent bien dans son élément, quand bien même les appels récurrents des autorités concernées nous signalant que le marché est bien approvisionné et, par l'occasion, nous appelant à freiner les roulettes de nos caddies.
Officiellement, tout va bien. Il n'y a rien à reprocher : régularité de l'offre, abondance des produits et prix stables. Les opérations de contrôles et d'inspection sont permanentes. Seulement, un petit tour dans le marché central de Tunis et quelques marchés « limitrophes » de la capitale nous révèlent une autre réalité : une cherté « inexplicable » de certains produits et des infractions à la pelle qui, conjuguées à une consommation effrénée, font le grand bazar du consommateur moyen.
La question des flambées des prix, surtout durant les premiers jours du mois du jeûne, préoccupe tout le monde aussi bien les ménages que les pouvoirs publics. Au Marché central, les premiers jours se sont distingués par une régularité et une diversité de l'offre de la plupart des produits. Les produits « vedettes », tels que les dattes, le lait, les épices, la viande, les légumineuses, et qui subissent généralement une hausse en ce mois sacré, ne manquent pas. Au contraire, l'offre « souffre » d'une abondance. C'est un constat qui s'est confirmé depuis quelques années étant donné que les autorités publiques se préparent des mois à l'avance pour veiller à l'approvisionnement régulier des marchés.
Néanmoins, du côté des prix, c'est là où on entre dans le domaine de l'étrange et de l'inexpliqué. Au Marché central, comme l'ensemble des marchés d'ailleurs, les prix du persil, du céleri et des épinards ont enregistré une flambée remarquable. Une botte de persil dont le prix ne dépassait pas les 300 millimes en temps normal, a ainsi atteint la barre de 700 millimes. De même, la botte de céleri a monté en flèche pour atteindre les 500 millimes alors même que, en théorie bien sûr, ces légumes à feuilles se vendent en kilos et non en bottes. A en croire certains petits commerçants, et nombreux sont ceux qui ont surgi de nulle part pour vendre ces légumes, la formule des bottes leur permet d'engranger des modiques sommes qui ne dépassent jamais les…200 millimes.
A vrai dire, rien n'explique l'envol des prix qui caractérise désormais les légumes à feuilles. Selon les services concernés, les superficies ensemencées ont atteint environ 3.400 hectares de légumes à feuilles, dont 1.400 hectares de persil (même niveau qu'en 2009). Un programme d'intervention quotidien a été fixé pour approvisionner le marché du gros en légumes à feuilles à hauteur de 15% quotidiennement. Les commerçants, quant à eux, ils ont trouvé dans la canicule un alibi parfait pour expliquer, la hausse du prix de ces légumes légers.
La cherté a touché également d'autres légumes, dites de « première nécessité ». Les pommes de terre ne descendent plus sous la barre de 800 millimes, les poivrons s'échangent entre 750 Millimes et 1,100 dinar le kilo, les tomates entre 300 et 400 Millimes, quant au prix d'oignon, il varie entre 400 et 450 Millimes.
De même, aucun fruit n'est proposé sous les 800 millimes le kilo. Ces prix sont constatés dans les marchés populaires avec le risque de se faire avoir par les commerçants qui glissent des légumes et des fruits pourris au milieu de la marchandise. Quant aux poissons, il n'y a qu'un seul conseil à donner au tunisien moyen : "il ne faut pas trop s'en approcher, ça risque de vous décevoir". Les prix peu abordables, affichés en grand par les poissonniers, font fuir les consommateurs à faible revenu. La qualité et la rareté ne sont pas du reste.
Concernant les viandes, s'il est vrai que les prix sont homologués, cette homologation se limite au slogan et à l'affichage. Le boucher indique sur l'étiquette 13d 500 le kilo, mais il perçoit 15d 500, voire plus, les cartons d'emballages y sont comptabilisés. Cependant, il ne faut pas paniquer, nous disent les autorités. Le marché sera approvisionné de manière régulière en viandes rouges, à partir de la production locale de viandes. Qui plus est, la société Ellouhoum interviendra durant les prochains jours pour l'écoulement de 1.000 têtes de bovins engraissés. De même, quelque 100 tonnes de viande ovine seront, par ailleurs, importées.
Heureusement, les prix des viandes de volaille et des œufs se distinguent par leur stabilité. Le marché continue à être approvisionné d'une façon régulière, notamment pour la viande de poulet et de dinde. Idem, d'autres denrées n'ont pas encore pris le feu, tel le cas du lait, des céréales, de la farine, du beurre, etc…
Néanmoins, une remarque de taille s'impose. La quasi-majorité des produits agricoles ou non ont connu des augmentations sensibles de prix à quelques jours du début du mois de Ramadan. Toujours est-il que le monde s'accorde sur le fait que cette flambée n'est pas due à un manque de l'offre mais plutôt à une surconsommation qui échappe à tout contrôle. Toujours est-il aussi, les slogans toujours mâchés et jamais évalués sur la maîtrise de la consommation, un refrain qu'on entonne souvent quand les choses nous dépassent, n'ont pas empêché les Tunisiens de pratiquer leur sport favori : s'agglutiner de bonne heure devant les marchands de fruits, légumes et viandes, couffins et paniers à la main.
Pris en otages de leur fièvre acheteuse, les Tunisiens contribuent inconsciemment à une surenchère « artificielle » des prix. Une surenchère de nature à permettre aux spéculateurs de se faufiler par les « trous » budgétaires.
Au vu des marchés bondés, on se rend compte que la fureur d'achat est bel et bien palpable et risque de monter crescendo tout au long du mois Saint. De quels moyens dispose-t-on pour circonscrire les prix en feu, surtout, en présence d'un autre facteur qui intervient pour boucler la boucle à savoir la succession de trois rendez-vous importants : Ramadan, l'Aïd et la rentrée scolaire?
Sincèrement, nos « pompiers » ne disposent que de petits seaux pour éteindre les flammes qui puisent tous dans un seul « puits » : la sensibilisation en attendant que les budgets troués des Tunisiens, et non leurs estomacs, les rappellent à la raison.


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