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Tunisie - Reportage ramadanesque avec les inspecteurs du contrôle économique
Publié dans Business News le 26 - 08 - 2010

Dans la nuit du samedi 22 au dimanche 23 août 2010, nous étions trois journalistes à partir en patrouille nocturne avec les inspecteurs des services du contrôle économique. Et comme tout le monde le sait, une patrouille c'est comme aller à la pêche, il faut connaître les bons coins, savoir patienter, et les "poissons", grands et petits, finiront par mordre à l'hameçon tendu par les perspicaces inspecteurs. Car, force est de constater que cette saison estivale, cumulant des rendez-vous qui tombent, au grand dam des consommateurs, à la même période, Ramadhan, l'Aïd et la rentrée scolaire en l'occurrence, est de nature à aiguiser l'appétit des spéculateurs et des fraudeurs.
Qui plus est, la « spéculation » ramadanesque est aujourd'hui devenue telle que plus personne, même dans les esprits « candides », ne s'en étonne. D'où l'intensification des opérations du contrôle économique, jour et nuit, au cours du mois du jeûne afin de faire avorter les plans de fraude et faire régner l'ordre dans des marchés en mal de transparence. Néanmoins, le manque d'effectif conjugué aux risques du métier, peuvent obstruer le travail des agents du contrôle. Certains réclament, le verbe haut, une prime de risque.
Elles ont été 42 équipes d'inspection à être mobilisées sur le terrain le soir du samedi 22 août 2010. Vers 22 heures, toutes les équipes ont été rassemblées devant la direction générale de la Concurrence et des Enquêtes Economiques pour recevoir les dernières instructions de Fethi Fedhili, directeur du contrôle économique au ministère du Commerce et de l'Artisanat, qui a superbement orchestré les raids nocturnes de ses troupes.
La présence de la presse était chaleureusement saluée par les inspecteurs en mal "de reconnaissance", du moins c'est ce qu'ils n'ont pas arrêté de nous dire. Et c'est tout à fait compréhensible.
Pris en otages de leur fièvre acheteuse, les consommateurs, qui contribuent inconsciemment à une surenchère artificielle des prix et à la prolifération des pratiques frauduleuses, ont tendance à justifier une partie de leurs déboires de consommation par la paresse des agents du contrôle. Ont-ils raison ? La paresse ferait-elle partie de la déontologie de ces inspecteurs? Les grands mots et les gros moulinets ne suffisent pas, à notre sens, à décrypter l'énigme relationnelle liant les agents du contrôle économique aux différentes parties, y compris les consommateurs.
Seulement voilà : la présence des organes de la presse nationale était nécessaire, sans le moindre doute, pour braquer pleins feux sur les opérations menées par ces agents qui joignent le jour à la nuit pour atténuer les surenchères des spéculateurs. M. Fedhili, nous a fait savoir, lors de la réunion précédant le « disptach » de ses agents, que pour la période du premier janvier jusqu'au 19 août 2010, les agents des directions centrale et régionales du contrôle économique ont effectué 7.326 visites ciblant les différentes activités commerciales notamment les cafés et les espaces de loisirs. Bilan de la chasse aux abus: les infractions enregistrées s'élèvent à 814 dans le secteur des cafés et des espaces de loisirs. La part du lion revient à la hausse illicite des prix (304), le non affichage des prix (371) et dans une moindre mesure à d'autres infractions telles que la vente conditionnée (75), la non-présentation de factures (36), le refus de vente (20), etc.
Avant notre départ à la « pêche en lac », il faut comprendre aux Berges du Lac, une mission confiée à Latifa Jedai et Mohammed Moedeb, les deux inspecteurs avec qui Buisness News a pris part à cette patrouille on ne peut plus instructive, les agents de contrôle ont été sensibilisés pour intervenir en temps opportun pour combattre les comportements spéculatifs. Sans exagération aucune, c'était une opportunité inédite qui nous a été offerte par la direction, pour suivre de près le déroulement des opérations sur le tas.
Notre patrouille a couvert trois cafés, parmi les plus prisés de « Miami », la zone la plus bondée en ce samedi soir typiquement ramadanesque. Et les infractions, à la pelle, étaient aux rendez-vous. Un résumé des faits : Nos compagnons de patrouille entrent dans un café en se passant pour des consommateurs, appellent le serveur, demandent des boissons chaudes (café et thé) et guettent la moindre faute. Pour tout dire, ils n'attendent pas beaucoup pour passer à l'action. Le simple fait qu'un serveur ne présente pas le menu est considéré comme une infraction, chose que presque la plupart de la clientèle oublie de demander. Et c'est une pratique courante utilisée par certains gérants pour jongler avec les prix à leur guise. Comme de coutume, les différentes infractions soulevées concernaient la hausse illicite des prix, le non affichage des prix et le non respect des conditions d'hygiène.
Mme Jedai nous explique la procédure. Toutes ces infractions sont régies par la loi. Lorsque les inspecteurs constatent des infractions, le dossier est transmis à la justice qui décide des sanctions, relève Mme Jedai. Son collègue Moedeb, quant à lui, est persuadé que malgré le zèle des services de contrôle, les comportements spéculatifs continuent à fleurir. Si les agents ont un rôle à jouer, le comportement du consommateur est également important, nous précise-t-il. 
A en croire nos interlocuteurs, même si les programmes, mis en place pour sévir contre les pratiques commerciales prohibées, fonctionnent théoriquement sans accrocs, les spéculateurs s'ingénient pour flouer davantage les consommateurs qui n'offrent aucune résistance. Mais il n'y pas que ça. " Il y a un sous-effectif en ce qui concerne les agents de contrôle. L'administration investit lourdement dans la location des voitures pour les patrouilles nocturnes, alors pourquoi ne pas le faire également pour le recrutement d'agents. Les diplômés du supérieur, en chômage, n'attendent qu'une chance pareille", signale Mme Jedai.
Les propos de nos interlocuteurs cachaient une double déception qui n'a pas tardé à remonter à la surface. " Nous abattons du travail, mais, triste retour des choses, notre devoir nous abat aussi. Une de nos collègues s'est fait agresser récemment. Certains commerçants et gérants de ces espaces, n'ont aucune considération pour notre statut. Pis encore, on n'est pas protégé par l'administration. Vu les dangers que nous pouvons rencontrer lors de nos tournées, nous estimons avoir droit à une prime de risque. Une question qui ne semble pas trop inquiéter la direction, elle qui cumule les pactoles suite à nos raids", précise Mme Jedai.
Et d'ajouter :" le consommateur tunisien, responsable lui aussi de la prolifération des pratiques frauduleuses par sa consommation effrénée et irrationnelle, nous pointe souvent du doigt. On nous accuse d'être des « paresseux » alors même que, comme vous venez de le constater, on est vraiment accablé par un manque d'effectif, de moyens, et de reconnaissance sans compter les risques du métier et, cerise sur le gâteau, les comportements épileptiques de nos consommateurs. Chacun finira par comprendre que la fraude n'en a cure que si, et seulement si, chaque partie endosse sa part des responsabilités".
Pour tout dire, la direction générale de la Concurrence et des Enquêtes Economiques compte beaucoup sur la participation de la presse pour dissiper le climat de méfiance entre agents et consommateurs. Voilà des années qu'elle s'est adonnée à un matraquage médiatique, à grands coups d'envolées lyriques, pour expliquer aux Tunisiens qu'elle n'a ménagé aucun effort pour les protéger des spéculateurs, qui se faufilent par nos « trous » budgétaires. Mais à entendre les revendications, tout à fait légitimes, des inspecteurs, qu'on a accompagné dans cette patrouille, on est parfaitement conscient que l'administration, après tous ces aménagements, est appelée à mieux les récompenser. Walid Ahmed Ferchichi


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