Jerzy Buzek, président du Parlement européen, en visite du 17 au 19 mars 2011en Tunisie, a tenu une conférence de presse vendredi 18 mars au siège de la Délégation de l'Union européenne en Tunisie. Jerzy Buzek a rendu, tout d'abord, hommage au courage et à la détermination des Tunisiens. «Des citoyens ordinaires ont accompli des choses extraordinaires ces jours-ci. C'est une révolution pour leur dignité humaine», a-t-il affirmé. Le président du Parlement européen a précisé que le but de sa visite est d'«écouter les besoins du mouvement démocratique et d'offrir un soutien de l'Europe s'il est demandé». Il a déclaré : «Nous ne pouvons pas imposer la démocratie de l'extérieur, mais nous pouvons tout faire pour soutenir les aspirations légitimes de nos amis». Il a souligné que, d'après son expérience dans son pays d'origine (la république Tchèque) qui est passé par là, «la route vers une démocratie véritable est longue(…). Tout le monde doit travailler très dur pour en faire un succès, dans un processus ouvert et transparent». M. Buzek a indiqué que l'Europe est prête à aider si la Tunisie nouvelle veut qu'elle le fasse, en offrant un nouveau partenariat, plus orienté vers les valeurs et les peuples. Ainsi, le Parlement européen donne tout l'appui possible à la transition démocratique et qui pourrait être particulièrement utile pour la construction de partis forts et indépendants. Concernant l'élection de l'Assemblée constituante, le président du Parlement européen a expliqué que «la date du 24 juillet est ambitieuse, mais réaliste». Jerzy Buzek a, en outre, affirmé que «le vent du changement souffle de la Tunisie vers le monde arabe entier. Dans le long terme, aucun dictateur ne pourra y résister. Kadhafi devrait savoir que ses voisins arabes et européens ne le laisseront pas tuer son propre peuple». Il s'est d'ailleurs félicité de l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne sur la Libye et a indiqué que « le cessez-le-feu" annoncé par Kadhafi est une première étape vers un début de la transition du pouvoir car le régime de Kadhafi a perdu toute légitimité et il doit s'en aller. Notons qu'au cours des deux derniers jours de visite M. Buzek a rencontré des membres du gouvernement : des entretiens avec Béji Caïd Essebsi, le premier ministre, avec Mouldi Kefi, le ministre des Affaires étrangères, et avec Yadh Ben Achour le président de la Haute Commission pour gérer la transition. Il a également rencontré des étudiants, et des représentants de la société civile (des groupes de Droits de l'Homme, des syndicats, etc.). Il va également rencontrer quelques représentants de partis politiques. I.N.