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Tunisie - 1ère sortie télévisée de Borhane Bsaïes : loyauté et rafraichissement de mémoires
Publié dans Business News le 25 - 09 - 2011

L'interview de Borhane Bsaïes, enregistrée au mois d'août, a été diffusée sur Hannibal TV samedi 24 septembre dans le cadre de l'émission Saraha raha. Borhane Bsaïes est ce journaliste connu pour avoir été l'un des défenseurs farouches du régime Ben Ali sur les chaînes satellitaires arabes et qui, depuis le 14 janvier, a superbement évité toute sortie médiatique, contrairement à l'écrasante majorité des autres « propagandistes ». Samir El Wafi est resté égal à lui-même dans son style soi-disant provocateur et humiliant. Un style dégradant l'invité qui plait à une certaine audience paraît-il.
Et malgré toutes les provocations d'un Samir El Wafi (qui se donne l'impression d'avoir refait toute sa virginité), Borhane Bsaïes est resté loyal à l'ancien président, fidèle à ses idées et ses principes.
« Qui de ces Tunisiens qui se disent aujourd'hui révolutionnaires aurait pu dire non au président de la République et lui cracher au visage ses quatre vérités ?, s'interroge Bsaïes. A l'époque, tout le monde criait son adoration pour Ben Ali et faisait des pieds et des mains pour approcher les sphères du pouvoir ! Moi, j'étais l'enseignant qui espérait une rencontre avec l'inspecteur pédagogique et qui reçoit une communication téléphonique du chef de l'Etat pour le féliciter sur sa prestation télévisée. Je le dis haut et fort, oui, je ne pouvais pas dire non, j'étais sur les nuages. »
Tout au long de l'interview, qui a duré près de deux heures, Borhane Bsaïes a refusé de tirer sur Ben Ali s'interdisant même de le qualifier de président déchu. « Je refuse de tirer sur une ambulance. Le courage est de critiquer une personne quand elle est au pouvoir et non quand elle est à terre », a répondu Borhane Bsaïes rappelant qu'aucun des partis actuels, aucun des « analystes politiques » n'a appelé, durant la révolte populaire précédant le 14 janvier, au départ de Ben Ali. Exception faite de trois personnes : Tarak El Mekki, Moncef Marzouki et Naziha Rjiba (Om Zied). Et de rappeler qu'Om Zied a toujours appelé au départ de l'ancien président et s'est tue totalement le 14 janvier.
Il rappelle également que le terme révolution n'a été réellement prononcé que le 15 janvier.
Justifiant ses positions, durant les débats télévisés dans les satellitaires, il rappelle qu'il a défendu, ou a cru défendre, la Tunisie face aux « agendas » politiques étrangers et notamment américains.
Il évoque l'épisode, connu par les initiés, du différend entre Condoleeza Rice et Zine El Abidine Ben Ali avouant que l'ancien président lui a demandé clairement de tirer à boulets rouges sur l'ancienne secrétaire d'Etat américaine. « Ben Ali a eu le courage de s'opposer clairement à l'hégémonie américaine, indique-t-il soulignant qu'il partageait et partage encore son avis. Nous avons eu notre indépendance en 1956 et je me dois de la défendre ».
Refusant d'être un bouc émissaire unique, Borhane Bsaïes rappelle surtout qu'il n'a pas été le seul à avoir farouchement défendu le régime Ben Ali. « Est-ce moi qui rédigeait les éditos dans les journaux ? Est-ce moi le RCD et ses deux millions d'adhérents ? Est-ce moi seulement qui ai signé l'appel 2014 ? Je me suis réveillé le 15 janvier et je n'ai trouvé personne autour de moi ! Tous sont devenus révolutionnaires, brimés par Ben Ali. Même celui qui s'est fait contrôler par la police de circulation est devenue victime de Ben Ali.»
Et de rappeler ces « journalistes » et ces « analystes » qui faisaient, hier, la queue pour rencontrer Sakher El Materi et qui, aujourd'hui, se la jouent révolutionnaires avant un autre clin d'œil aux « protégés » des Américains.
Borhane Bsaïes rappelle aussi les batailles politiques farouches avec les puissances étrangères et leurs bras médiatiques, mais aussi les batailles au sein même du pouvoir.
Malgré quelques appels du pied aux islamistes, longtemps brimés, Borhane Bsaïes a juré qu'il n'aura plus d'activité politique ou journalistique à l'avenir.
Des excuses ? Borhane Bsaïes n'hésite pas un instant à les formuler, mais uniquement aux véritables martyrs de Ben Ali et non à ces révolutionnaires de 25ème heure qui, hier, applaudissaient et, aujourd'hui, dénigrent à tout va. « Ce qui me désole, dit-il, c'est que la peau de Ben Ali est aujourd'hui arrachée par les vautours. Seuls les lions ont ce droit et les lions sont les martyrs et les vrais révolutionnaires de Kasserine et de Thala. Ce qui le désole le plus, c'est la Tunisie. » Et, à mi-mot, il laisse entendre que la Tunisie d'aujourd'hui n'est pas meilleure que celle d'hier. La Tunisie est devant un croisement, soit elle prend un chemin qui la sauve, soit elle prend celui qui la mène au gouffre. »
Si on devait résumer cette interview en une phrase, on dira : contrairement à la majorité, Borhane Bsaïes assume pleinement sa défaite... dans la dignité. R.B.H


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