Comme prévu, plusieurs enseignants et étudiants de la faculté des lettres de La Manouba ont observé, ce matin du mercredi 4 janvier, un sit-in devant le siège du ministère de l'Enseignement supérieur. Ce sit-in a pour objectif de lancer un message fort au département concerné afin d'intervenir pour régler le différend qui a causé l'arrêt des cours et la fermeture de la faculté depuis plusieurs semaines. Houcine Boujarra, secrétaire général de la fédération de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, a témoigné sur les ondes de Mosaïque Fm, qu'une proposition de «compromis » avait été discutée entre les parties concernées, à savoir les étudiants, les enseignants, l'administration et le ministère. Les clauses du compromis stipulent le déplacement du sit-in en dehors de la fac pour ne pas déranger le déroulement des cours, garantir la sécurité pour tous et exclure les intrus de la faculté. Quant à la question cruciale du port du nikab, selon le même projet de compromis, le ministère a décidé l'imposition de l'identification des personnes à leur accès à la faculté ainsi que lors du passage des examens. Toutefois, il incombe aux enseignants de décider eux-mêmes de laisser le libre accès aux cours des «Mounakabet» ou de l'empêcher, selon leurs propres jugements. Ce sit-in, selon le témoignage de M. Boujarra, a malheureusement dégénéré avec « l'entrée en scène de la police, qui a poussé les manifestants et a usé de la force. Un étudiant a même été agressé et conduit au poste par les forces de l'ordre, a-t-il ajouté, tout en précisant qu'il n'y avait aucune raison pour une telle intervention musclée ». M. Boujarra s'est indigné du fait que « la minorité salafiste, à l'origine des arrêts de cours, n'a pas été inquiétée, alors que des sit-inneurs, qui n'ont même pas essayé de forcer l'entrée du ministère, se trouvent confrontés à une bousculade et à une agression de la part de la police ». D.M