Selon la radio Express Fm, un groupe de protestataires, composé de blessés de la révolution et des membres des familles des martyrs, s'est rassemblé devant le siège du ministère des Droits de l'Homme aujourd'hui mardi 3 avril 2012. Selon le témoignage de certaines personnes, les forces de l'ordre sont intervenues pour « dégager » les manifestants et les ont tabassés, à coups de matraque. Ces affrontements ont causé la blessure de plusieurs personnes, ce qui a nécessité leur transport aux urgences de l'hôpital Charles Nicole. Il a été également mentionné qu'entre autres, le secrétaire général du parti Pirate Tunisien, Slaheddine Kchouk présent sur les lieux, a été victime d'agression et d'arrestation. Il est à noter que des passants témoins de la scène ont déclaré « avoir vu les agressions des blessés, de femmes et de personnes âgées. Ils avaient alors accouru à leur secours et ont été, à leur tour, tabassés par les forces de l'ordre ». D.M Mise à jour selon la TAP Le ministère de l'Intérieur vient de donner, dans un communiqué rendu public mardi 3 avril 2012 et rapporté par la TAP, une version différente de ce qui s'est passé au siège du ministère des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle. Pour lui, il s'agissait d'une «tentative d'invasion» par un groupe d'individus dont des membres du Parti pirate tunisien et du parti tunisien ainsi que plusieurs blessés de la révolution. Selon ce document, les unités de la sûreté sont parvenues à maîtriser la situation, soulignant que l'incident est intervenu au cours de la séance réservée à l'accueil des victimes de la révolution qui s'était déroulée normalement avant l'arrivée du groupe d'individus sus-indiqué qui étaient déchaînés et qui étaient déterminés à envahir le siège du ministère. Il a ajouté qu'«en tentant de les dissuader, les protestataires ont reculé et ont installé des obstacles sur la voie publique devant le ministère, ce qui a paralysé le trafic routier et provoqué des altercations entre les protestataires et les usagers de la route, et entre certains blessés de la révolution qui ont été empêchés de déposer leurs dossiers». Le ministère précise, également, que des individus ont jeté des pierres en direction des forces de l'ordre blessant quatre agents dont un atteint gravement à la tête, soulignant que le ministère public a ordonné l'ouverture d'une enquête à ce sujet. Selon les informations recueillies par deux blessés de la révolution, la présidente du parti tunisien les aurait incités à agresser les agents de la sûreté et à envahir le siège du ministère en échange de sommes d'argent. Le ministère affirme, dans ce même communiqué, qu'il n'hésitera pas à contrer toute tentative de déstabilisation, d'agression contre les agents de l'ordre et de violation de l'intégrité des sièges des institutions de l'Etat dans le cadre de la loi.