La déclaration du chef du gouvernement Hamadi Jebali à Mosaïque Fm concernant ce qui se passe à Sidi Bouzid a suscité l'étonnement dans le sens où il considère les appels à libération interpellées dans cette région comme étant «très exagérés». Pour le chef du gouvernement, il y aura une seconde révolution : celle du développement et de la prospérité. Ainsi, ces appels représentent, pour lui, une démarche antirévolutionnaire et dangereuse. Hamadi Jebali ne comprend pas pourquoi l'UGTT ouvre ses portes à certains partis qui veulent «faire tomber la légitimité», soulignant que pour cela il faudra passer par des élections légitimes. Il estime, dans ce contexte, que ces discours appelant au soulèvement et à la révolution sont «extrémistes». Le chef du gouvernement a demandé à l'UGTT de clarifier sa position par rapport à l'invitation de certains partis politiques dans ces locaux ou d'ouvrir ses portes à tous les partis politiques. Il s'est également interrogé sur le rôle que va jouer l'UGTT durant cette période d'instabilité. Rappelons que l'Union régionale du travail de Sidi Bouzid avait annoncé une grève générale pour le mardi 14 août dans le gouvernorat pour demander l'impulsion du développement dans la région et la libération des personnes interpellées lors des derniers incidents. L'Union syndicale, qui annonce aussi un rassemblement mardi devant ses locaux, a fermement dénoncé le climat de tension et la détérioration de la situation dans la région. «La situation risque de s'enliser davantage si des solutions ne sont pas apportées pour impulser l'investissement et pour remédier à la situation de marginalisation et au chômage dans la région», a indiqué un communiqué de l'organisation syndicale. Le syndicat régional a, par ailleurs, démenti dans un communiqué, les déclarations du gouverneur de Sidi Bouzid et ceux du ministre de l'Intérieur accusant le chef d'un parti de l'opposition d'avoir présidé une réunion syndicale à Sidi Bouzid, en référence à Chokri Belaid secrétaire général du parti des patriotes démocrates. L'avocat Chokri Belaid fait partie d'un comité de défense arrivé, vendredi, à Sidi Bouzid pour défendre les personnes interpellées lors des derniers incidents dans la région. Cette visite n'a aucun rapport avec les activités de l'UGTT dans la région, a assuré l'organisation syndicale.