Drôle d'émission et triste image qu'a dégagée hier, mardi 23 octobre 2012, Slim Ben Hmidène ministre des Domaines de l'Etat et dirigeant du CPR, sur Nessma TV. Cherchant à attaquer coûte que coûte son adversaire politique Mohsen Marzouk de Nidaa Tounes, lors d'un débat télévisé, M. Ben Hmidène est tombé dans le ridicule à plusieurs reprises en un court laps de temps, montrant son manque total de maitrise des sujets qu'il évoque. Et pour cause, il puisait ses informations sur Facebook, comme il l'a lui-même avoué ! La première attaque infondée du ministre, c'est quand il dit qu'il y a un dirigeant de Nidaa Tounes, ennemi de la démocratie présent sur le plateau en la personne de Mohsen Marzouk. Avant de venir à Nessma, M. Ben Hmidène s'est documenté à son propos sur Facebook et a découvert qu'il était expert et responsable à l'Institut arabe des Droits de l'Homme (IADH) lequel, selon M. Ben Hmidène, a été mandaté par Ben Ali pour contrôler les élections en 1989, 1994, 1999, 2004 et 2009. La salve du ministre a été interrompue par le journaliste Sofiène Ben Hamida qui voulait le corriger, puisqu'il était lui-même membre de l'IADH aux côtés de Khelil Zaouia, ministre des Affaires sociales. M. Ben Hamida prend à témoin M. Zaouia pour corriger M. Ben Hmidène et lui expliquer que l'IADH n'a jamais été mandatée par Ben Ali pour contrôler les élections, mais le ministre insistait pour dire que ses informations sont bonnes. Tentant de rectifier le tir de son collègue, Khelil Zaouia déclare qu'il s'agissait peut-être de l'Institut arabe de la démocratie (IAD). Ben Hmidène rebondit sur le tuyau pour continuer son dénigrement contre Marzouk. Mais, là non plus, ce n'était pas vrai, puisque l'IAD a été créé en 2008 et ne pouvait donc pas être mandaté pour les élections de Ben Ali. Dans l'impasse, Ben Hmidène s'entête : « je ne parle de l'Institut de la démocratie, je parle de l'Institut arabe des Droits de l'Homme ! » Il tenait, en fait, à attaquer l'IADH puisque cet institut était dirigé par Taïeb Baccouche, actuel SG de Nidaa Tounes. M. Ben Hmidène revient ensuite à la charge avec son autre « découverte facebookienne » en rappelant à Mohsen Marzouk son titre de directeur régional des programmes de Freedom House. « Ex directeur », corrige le dirigeant de Nidaa Tounes. Le ministre acquiesce et rebondit pour lancer à la légère que Freedom House est une création des services secrets américains. C'est totalement faux, le corrige immédiatement Mohsen Marzouk. Mais Slim Ben Hmidène insiste, pour lui Freedom House est une création des services américains. Mohsen Marzouk a beau lui rappeler que son collègue du gouvernement Samir Dilou a participé à des sessions de formation au sein de cet institut et que ses informations sont erronées, Slim Ben Hmidène faisait preuve d'entêtement et ne voulait pas admettre qu'il était dans l'erreur. N'en pouvant plus, Issam Chebbi a invité le ministre à élever le débat et de cesser son acharnement basé sur des informations erronées : « ah s'il n'est pas Ben Ali, il appartient aux services secrets américains ! », s'exclama le dirigeant d'Al Joumhouri gêné par tant de médiocrité de la part d'un ministre.