La faculté de médecine de Tunis obtient la certification ISO 21001    Tunisie – Prolongation de la détention préventive de Hatem Chaabouni et de trois cadres d'une banque publique    Tunisie – Le tribunal rejette la demande de libération de Hattab Ben Othmane    Guerre génocidaire à Gaza : L'UNRWA alerte sur le risque de choléra et de famine    Augmentation de l'indice mondial FAO des prix des produits alimentaires    G-a-z-a : Tsahal libère quatre otages dans un bain de sang : 150 martyrs du côté palestinien    Ligue 2 : la JS Omrane en Ligue 1 pro, résultats des matches de samedi 8 juin    Tunisie – METEO : Vent soutenu sur le nord    Mandat de dépôt contre l'ancienne présidente du conseil municipal de La Goulette    CTICI: Elmed, un facteur important pour attirer de nouveaux investissements dans les énergies renouvelables    Vient de paraître | Des sardines de Mahdia aux mathématiques    Hichem Ajbouni : l'Isie n'a pas le droit de réviser et d'interpréter la loi électorale    Les projets innovants du ministre Kamel Deguiche dans le Sud tunisien    La réouverture du poste frontalier de Ras Jedir au centre d'un entretien téléphonique entre Kais Saïed et Abdul Hamid Dbeibah    Tourisme de croisière : Le retour des jours heureux    Combien gagne le vainqueur de Roland Garros 2024 ?    Leo Messi : Le Real Madrid est la meilleure équipe du monde    Décès de l'astronaute William Anders, photographe du ''Lever de Terre'' lors d'Apollo 8    Entretien entre Saïed et Dabaiba à propos de l'intérêt de rouvrir le passage de Ras Jedir    Amal Gandouz, handicapée moteur, vient de soutenir son master : Une leçon de vie et d'espoir    Tataouine: Importante saisie de cigarettes de contrebande pour une valeur de 1,2 million de dinars    Ministère de l'éducation : Les contractuels seront payés prochainement    Une jeune fille passe le Bac 2024 à 9 ans    Eliminatoires mondial 2026 – L'équipe de Tunisie affronte la Namibie demain (17h00) : Nous aurons besoin d'un autre match !    L'EST prépare sa prochaine sortie du championnat : Tout n'est pas rose...    Express    La Chine construira un gigafactory de 1,3 Milliard de dollars pour batteries électriques au Maroc    DECES : Hamadi BEN SLIMANE    Cérémonie de plantation de l'Arbre de la paix et performance musicale de Hassen Doss, au boulevard de l'environnement à Gammarth : Semer les graines de l'espoir en Palestine    Cérémonie de remise des prix de la 5e édition du concours national de l'innovation :«L'innovation, un levier essentiel pour le développement économique»    Pourquoi | Il n'est jamais trop tard…    Au fait du jour | Pas si innocents que ça !    Kais Saied lance la réforme du système des chèques    Kais Saied insiste sur un partenariat actif avec l'Afrique après le Sommet Corée-Afrique    Aïd al Idha: Une fête aux multiples significations (Album photos)    MAGHREBIA PARTENAIRE OFFICIEL DU FESTIVAL INTERNATIONAL DE DOUGGA    Un navire commercial percute un bateau de pêche au large de Bizerte    Basket – Pro A : le Club Africain remporte le Game 1 contre la JSK (vidéo)    France-Palestine : le Tweet déchirant de l'acteur égyptien Amr Waked après l'arrestation de son fils, un mineur    Guerre en Ukraine: Situation actuelle (Ambassade d'Ukraine en Tunisie)    Les peintres italiens de Tunisie à l'honneur dans une exposition à TGM Gallery à la Marsa    L'IACE appelle les autorités à prendre les mesures nécessaires face à la prochaine vague de chaleur    2023 : L'année la plus chaude jamais enregistrée dans le monde    77e festival de Cannes – Après le clap fin : Nos coups de cœur et ce film si controversé !    En marge du Festival Hammamet 2024, le concours Les écrans de Hammamet lancé    Hôtel du Lac : Un édifice hors du temps    La star Michael Jackson revient à l'écran    Dhafer L'Abidine membre du Jury d'Amman International Film Festival 2024    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Tunisie Des débats houleux ralentissent encore l'écriture de la Constitution
Publié dans Business News le 04 - 11 - 2012

En marge des plénières diffusées en direct à la télévision, les débats au sein des commissions se poursuivent à l'Assemblée nationale constituante (ANC). Sans grande médiatisation, les élus, du moins les présents d'entre eux, achèvent, lentement, leurs travaux, afin de parvenir à un projet de Constitution à présenter en plénière pour son adoption, article par article.
Si la cadence s'accélère, les différends sont loin d'être dépassés et des débats houleux, sur des questions maintes fois débattues, font perdre un temps précieux et jettent le discrédit sur la volonté de parvenir à un consensus afin de présenter une Constitution au peuple tunisien, dans les plus brefs délais. Retour sur ces derniers jours à l'Assemblée.
A neuf heures du matin, en ce mercredi 31 octobre 2012, une fois n'est pas coutume, Iyed Dahmani, rapporteur de la commission « droits et libertés », fait partie des premiers arrivés. Alors que les observateurs avaient l'habitude de le voir déserter les travaux des commissions, comme une grande partie de ses collègues, M. Dahmani semble vouloir prendre les choses en main. Ce sont les derniers articles à débattre, il s'agit d'accélérer la cadence et d'achever, enfin, la lecture des recommandations de la commission mixte. C'était sans compter avec le blocage de certains résistants de la dernière heure.
En effet, plusieurs députés d'Ennahdha remarquent, non sans gêne, que la commission mixte a, ni plus ni moins, supprimé plusieurs articles auxquels ils se sont montrés attachés, en l'occurrence celui sur la criminalisation de la normalisation avec l'Etat d'Israël mais aussi ceux qui concernent la complémentarité entre l'homme et la femme et la nécessité du mariage dans la constitution de la famille. « Le comité mixte n'a pas le droit de supprimer ces articles, en opérant une manipulation consistant à les reléguer à la commission du préambule qui ne les pas acceptés », s'indignent plusieurs députés d'Ennahdha, mais également Mourad Amdouni ou encore Brahim Gassas.
Iyed Dahmani, aidé par la présidente nahdhaouie de la commission, Farida Laâbidi, tentera de faire entendre raison à ces députés réfractaires, avançant le fait qu'il s'agissait là des prérogatives du comité mixte. « Le comité mixte a jugé que ces sujets n'entraient pas dans la partie des droits et libertés, mais dans celle des principes fondamentaux. Rien ne vous empêche, par la suite, de présenter vos amendements en plénière », explique le rapporteur de la commission. Après plus d'une heure de débat sur ces questions épineuses, la présidente s'en tiendra aux recommandations du comité, non sans avoir suscité la colère de ses co-partisans d'Ennahdha. L'un d'entre eux quitte la salle en signe de désapprobation, pendant que les autres enregistreront plusieurs requêtes et leur refus de se plier à ces règles auprès du bureau de l'Assemblée.
Si donc, les sujets tels que la criminalisation de la normalisation avec Israël, ou encore le rôle de la femme dans la famille, qui avaient suscité de fortes polémiques ces derniers mois, ont été supprimés officiellement de l'avant-projet de Constitution, il est à prévoir que ces questions seront à l'ordre du jour lors des débats en plénière, et que le principe de consensus avancé par un certain nombre d'élus, dont le président de l'Assemblée constituante, est loin d'être trouvé.
La cacophonie dans les débats au sein des commissions se retrouve, d'une manière encore plus affirmée, au sein de la commission en charge des pouvoirs exécutifs et législatifs. Il est à préciser que cette commission n'est pas encore parvenue à l'étape de l'étude des recommandations du comité mixte mais que, après des mois de débats, elle en est à la première étape, en l'occurrence celle du premier brouillon. La commission qui s'était trouvée confrontée à différents blocages, notamment celui du type de régime politique à adopter, avait, en effet, présenté plusieurs versions de leurs travaux, preuve s'il en est de l'absence de consensus qui se dégage encore une fois des débats.
En fin de matinée du mercredi, c'est un brouhaha généralisé que l'on retrouve dans cette commission. Quelques députés de l'opposition remettent en cause les conditions de candidature pour la présidence de la République, notamment l'obligation, pour le candidat ou la candidate d'être musulman. Les députés d'Ennahdha s'insurgent. La religion d'Etat est l'Islam, affirment-ils, il est hors de question de revenir sur ce point. Malgré le fait qu'elle ait concédé ce dernier point, Samia Abbou tient, malgré tout, à faire valoir le caractère absurde de cette obligation : « Ben Ali était musulman, il a même fait le pèlerinage à la Mecque, pourtant, je considère qu'il a trahi les principes de l'Islam. Dire que le président doit être musulman n'a donc pas de sens ». Ce à quoi une députée d'Ennahdha rétorquera qu'il s'agit d'un principe non négociable et que cela ne veut pas dire qu'il faille vérifier si le candidat est un bon musulman ou pas : « Je ne vais pas lui demander une démonstration pour voir s'il doit prier, il faut juste qu'il soit musulman », souligne-t-elle.
Au-delà du caractère absurde relevé par Samia Abbou, Samir Bettaieb, également membre de la commission, déclarera à Business News que ce point contredit plusieurs principes de la Constitution, à savoir le caractère civil de l'Etat, mais aussi la liberté de conscience. Cet ajout vient également s'ajouter aux lacunes du préambule, privilégiant le caractère religieux et ne tenant pas compte des droits des minorités.
Cependant, pour accélérer l'achèvement des travaux, ce point a été adopté, de même que celui empêchant les binationaux de se présenter aux élections présidentielles, consacrant, encore une fois, la constitutionnalisation de sous-citoyens tunisiens.
D'autres commissions ont également poursuivi leurs travaux en fin de semaine dernière. Le fil rouge de l'ensemble de ces débats aura été la lenteur des débats, le manque d'assiduité, le non-respect du planning et des délais. Vendredi dernier, si les principaux points de divergences ont été précipitamment dépassés, les débats dans les coulisses se poursuivent. Enfin, l'écriture de la Constitution sera, encore une fois, retardée par les projets urgents qui seront débattus la semaine prochaine à l'Assemblée constituante, parmi lesquels figure le projet de l'ISIE. Plusieurs organismes internationaux (dont le centre Carter), ou de représentants de la société civile tunisienne (Atide…), se sont déplacés à l'Assemblée constituante pour présenter à Mustapha Ben Jaâfar leurs inquiétudes concernant ce projet, pour lequel les discussions en plénière risquent d'être, pour la semaine qui arrive, des plus tendues.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.