Le prédicateur Béchir Ben Hassan a tenu une conférence sur le sujet du salafisme en Tunisie au Palais présidentiel de Carthage en présence du président de la République Moncef Marzouki ainsi que plusieurs ministres. Le cheikh a appelé, dans son intervention, à cesser les surenchères qui mèneront à un bain de sang et pourraient mettre fin à la révolution tunisienne : «nous sommes tous Tunisiens», a-t-il souligné. Il a proposé un projet de consultation où des sommités de savants de plusieurs nationalités, connues par leur maîtrise du Coran et de la Sunna, seront invitées pour partager leur savoir et dialoguer avec le peuple tunisien et, peut être, empêcher certain jeunes de sombrer dans la violence. M. Ben Hassan a rappelé que le mouvement salafiste existe en Egypte, au Maroc et dans d'autres pays arabes mais on ne retrouve pas dans ces pays des comportements violents de la part d'eux. Il explique ceci par la richesse du paysage le religieux dans ces pays face au désert et au vide existant en la matière en Tunisie. Pour lui, il ne faut pas avoir honte de recourir à des compétences étrangères. Il a, indiqué, dans ce contexte, qu'il a proposé à Rached Ghannouchi une liste de nom de cheikhs qui pourraient participer à ce projet de consultation. Le prédicateur a appelé les jeunes «à se regrouper autour des Erudits, de ne pas les insulter ou les traiter de menteurs ou de traitres». Concernant la grève de la faim, Béchir Ben Hassan a expliqué que ce concept n'a pas été mentionné ni dans le Coran ni dans la Sunna. Pour lui, l'emprisonnement est un test de Dieu, se référant à l'histoire du prophète Youssef. Le prédicateur estime que les prisonniers salafistes devraient suivre l'exemple de Youssef, des imams et de ceux d'Ennahdha, espérant que les innocents soient libérés au plus vite tout en soulignant l'importance que la loi soit respectée par ceux qui ont commis des actes criminels avérés.