Les violences ont repris, ce mercredi 28 novembre 2012, à Siliana entre les milliers de manifestants venus de toutes les délégations du gouvernorat et les forces de l'ordre qui ont utilisé les gaz lacrymogènes et les balles en caoutchouc pour les disperser, selon la TAP. Les affrontements ont fait plus de 20 blessés, selon des sources médicales, qui ont indiqué que les blessés, dont des cas «graves», ont été admis à l'hôpital régional de Siliana. En effet, l'UGTT avait décidé de poursuivre la grève ouverte ce mercredi. D'un autre côté, le dispositif sécuritaire dans le gouvernorat de Siliana a été renforcé avec un déploiement de blindés de la Garde nationale et des unités spéciales anti-émeute. Présent sur place, le député à l'Assemblée nationale constituante ; Iyed Dahmani a précisé, dans une déclaration à Mosaïque Fm, que la marche était pacifique et que les forces de l'ordre ont commencé à utiliser les gaz lacrymogènes sans aucune raison. D'ailleurs en signe de protestation, il a entamé une grève de la faim pour dénoncer les dépassements des forces de l'ordre à l'encontre des manifestants. M. Dahmani a expliqué que «les habitants sont en colère, suite aux déclarations calomnieuses du gouverneur de la région et du porte-parole du ministère de l'Intérieur». «Ceux qui ont participé au mouvement d'hier (entre 8.000 et 10.000 personnes) sont originaires de la région», a-t-il précisé, ajoutant qu'ils étaient venus pour défendre leurs revendications. Par ailleurs, et selon Mosaïque Fm, son journaliste Abdessalem Somrani ainsi que la journaliste d'"Al Massira", Hend Jebali, ont été agressés par les forces de l'ordre. Le personnel de l'hôpital de la région de Siliana est entré, ce mercredi 28 novembre 2012, en grève en signe de protestation contre la descente policière de la veille dans leurs locaux, a indiqué le secrétaire général de la Fédération régionale de la santé à Siliana, Abdessattar Manaï, dans une déclaration à Shems Fm. Le personnel assurera, quand même, les cas d'urgences, a-t-il précisé, soulignant que c'est leur devoir. M. Manaï a expliqué les raisons de leur mouvement par la violence perpétrée par les 30 agents des forces de l'ordre qui ont pris d'assaut l'hôpital, terrorisant les malades, détruisant certaines équipements et pénétrant au bloc opératoire et à la salle de réanimation. Il a précisé que 24 personnes ont été soignées dont deux personnes ont été transférées l'hôpital de Hédi Erraïes à Tunis. L'élue du bloc parlementaire Ennahdha, Samia Ferchichi, a accusé, dans une déclaration à Mosaïque Fm, d'après des témoignages qu'elle a reçus selon ses dires, certaines parties politiques, notamment des députés se trouvant sur place, qui ont contribué à envenimer encore la situation. Elle a également évoqué la participation à la manifestation de mardi de plusieurs personnes venues du dehors de la région et qui se sont rendues responsables d'incendies et de détérioration de biens. Le porte-parole du ministère de l'Intérieur s'est dit étonné de l'évolution des événements d'hier et qui se sont transformés d'une simple marche pacifique en de violents affrontements suite aux tentatives de forcer l'entrée du gouvernorat, une institution de souveraineté, et d'agresser les forces de l'ordre avec d'«énormes quantités de pierres» et de cocktails Molotov. Il a précisé que les agents étaient dans une posture défensive et qu'il y a eu 9 blessés dans leurs rangs. A lire également : Le gouverneur de Siliana parle de … pierres importées dans sa ville !