Racontée par Hafedh Caïd Essebsi J'accuse, au vu de ce qui s'est passé aujourd'hui à Djerba, le ministre de l'Intérieur de complicité avec Ennahdha de saboter les meetings populaires de ses adversaires. Une horde de fanatiques religieux et de mercenaires nahdhaouis, ainsi que des bandits armés de bâtons sous le couvert des « Ligues de protection de la révolution » ont été dépêchés sur place à Djerba pour empêcher le meeting de Nidaa Tounes de se tenir en ce samedi du 22 décembre 2012… Les congressistes Nidaaistes ont été assiégés près de quatre heures durant par des mercenaires miliciens pro-gouvernementaux. L'agression perpétrée visait, essentiellement et personnellement, Béji Caïd Essebsi en voulant attenter à sa personne dans la confusion, avec la complicité et l'implication sans équivoque du ministre de l'Intérieur, auquel je fais porter la responsabilité de tout ce qui est arrivé, et du Parti Ennahdha, qui a planifié l'agression par l'intermédiaire des LPR et des mercenaires nahdhaouis dont des fanatiques extrémistes… Par ailleurs, d'après certaines informations parvenues : la visite inopinée de Abdellatif El Mekki à Djerba, quelques jours avant le meeting, n'était pas aussi inopinée… Le nombre des assaillants n'était pas élevé au point d'expliquer les débordements, sachant que le cordon sécuritaire était perméable dés le début. L'assaut s'est fait, avec la complicité et le laxisme certain des forces de l'ordre alors que plusieurs témoins, y compris des journalistes, n'ont pas hésité à parler de connivence flagrante entre les forces de sécurité et les assaillants. J'affirme que : Les forces de l'ordre observaient sans broncher… Puis, ils ont même permis aux assaillants d'entrer à l'intérieur de la salle où se tenait la réunion… L'attitude du chef de la police locale ne devait pas être aussi innocente… Il a été contacté par les responsables locaux de Nidaa Tounes, avant et durant l'agression, mais sans suite… Les renforts sont arrivés trois heures plus tard, Abdelkrim Zbidi, le Ministre de la défense a été contacté par BCE en personne vers 15H45 et Taieb Baccouche pour intervenir…Et tous les deux peuvent en témoigner… Il n'y avait pas de Djerbiens parmi les miliciens, qui sont venus d'ailleurs! Des militants de Nidaa Tounes parmi les assiégés m'ont assuré que la plupart des agresseurs sont étrangers à l'île de Djerba, et ne font aucunement partie de ses habitants. Plusieurs témoins m'ont affirmé, également, que des bus sont venus de Ksour Essaf, de Sidi Bouzid et de Kasserine…ainsi que d'autres localités… Gabès, Tataouine, Médenine… Béji Caïd Essebsi a accusé ouvertement le mouvement Ennahdha d'avoir saboté le meeting de Nidaa Tounes à Djerba et d'avoir organisé une embuscade pour ne pas dire, carrément, un guet-apens contre sa propre personne... Béji Caïd Essebsi a affirmé qu'il n'avait jamais imaginé qu'il allait vivre une situation pareille deux ans après la révolution. Il a indiqué que le parti Ennahdha est devenu le plus grand danger pour la sécurité des Tunisiens et la souveraineté du pays et que les agissements de ses partisans sont en train de faire entrer le pays dans les « règles » de la loi de la jungle. Il a imputé la responsabilité de ce qui s'est passé ce samedi au ministère de l'Intérieur qui a, selon lui, fermé les yeux sur les exactions des partisans d'Ennahdha et des membres de la Ligue de la protection de la révolution. Le seul acquis de la révolution est la liberté d'expression. Cet acquis est déjà anéanti, a-t-il ajouté… Saïd Aïdi, membre du bureau politique du Parti Al Joumhouri, présent dans la salle, a appelé les Tunisiens à réagir à la violence politique en estimant que les événements de Djerba aujourd'hui étaient prémédités et représentaient une sorte d'opération organisée par les partis de la Troïka. Khaled Tarrouche, porte-parole du ministère de l'Intérieur dit : « Il n'y a pas eu d'actes de violence à Djerba ». Pour ma part, je soutiens que ce "Monsieur" n'est plus à un mensonge près... ! Et les enregistrements sont là pour lui prouver le contraire… Une semaine auparavant, des lettres avec accusé de réception ont été adressées au ministre de l'Intérieur le mettant devant sa responsabilité pour protéger le meeting de Nidaa Tounes à Djerba... Avant de finir, je tiens à signaler certains faits concrets et significatifs : Tout d'abord, les prétendus protestataires étaient venus munis de bâtons, d'œufs et de pierres qu'ils jetaient sur les participants. D'après certains, les mêmes protestataires avaient passé la nuit dans un ou des hôtels de la place ! Aux frais de qui ? A un moment donné, il y a eu coupure de courant et de la sono en vue de créer de la panique dans la salle de réunion. Les assaillants avaient bloqué, d'abord, une seule porte d'entrée avant de boucler l'autre issue lorsqu'ils croyaient que Béji Caïd Essebsi se trouvait à l'intérieur. Les policiers ont voulu faire évacuer les participants, mais en guise d'évacuation, ils les remettaient deux cents mètres plus loin, à leur propre sort ou plutôt entre les mains des bandits qu'on voulait faire passer pour des Yousséfistes alors qu'ils appartiennent aux LPR et à Ennahdha. Il est utile de savoir, ce qui est étrange, que malgré toutes ces violences, aucune arrestation n'est à signaler dans les rangs des assaillants. Conclusion : En Tunisie, il n'y a plus d'Etat… La liberté et la sécurité des Tunisiens sont sérieusement menacées…Aujourd'hui, nous sommes face au règne des milices de Rached Ghannouchi…et à la défaillance de la police d'Ali Laârayedh…Il serait réellement utopique de croire qu'il pourrait y avoir des élections démocratique dans ce contexte, et tant que l'actuel ministre de l'Intérieur est aux commandes :"Il ne peut plus continuer à être juge et partie".