Le membre du bureau politique du CPR et représentant du parti dans la Troïka, Tarek Kahlaoui a qualifié, lors de son intervention sur la chaîne Nessma TV, hier 30 janvier, la nouvelle coalition d'opposition groupant Al Massar, Al Jomhouri et Nidaa Tounes, de front qui a été constitué pour sauver Ben Ali. Tarek Kahlaoui a adressé de virulentes critiques à l'adresse de la nouvelle coalition l'étiquetant en tant que front versatile en ce sens que ses composantes ont préféré, par le passé et des années durant, garder le silence et qu'aujourd'hui elles s'improvisent en tant que défenseurs des libertés à l'instar de Béji Caïd Essebsi qui s'est tu pendant une vingtaine d'années. Le membre du bureau politique du CPR a ajouté que le leader de Nidaa Tounes ne s'est pas gêné d'écrire dans ses mémoires que « le régime du 7 novembre 1987 a répondu aux ambitions et aux espérances du peuple tunisien. » Rappelons qu'Imed Daimi, directeur du cabinet présidentiel s'est prononcé au même sujet, il y a deux jours, pour débiter quasiment les mêmes propos : « «L'accord signé aujourd'hui entre Nidaa Tounès, Al Joumhouri et Al Massar constitue une remise à jour du front du 13 janvier 2011 qui avait donné lieu au premier gouvernement de Ghannouchi et qu'on peut résumer dans l'équation suivante : le parti du RCD sans Ben Ali, associé à certains hommes d'affaires ayant peur de la révolution pour leurs intérêts, à des intellectuels pleins de haine idéologique et à des partis démocratiques qui ont privilégié les intérêts partisans et les calculs électoraux pragmatiques. » Les membres du CPR se déchaînent à donner des déclarations à propos de la constitution du nouveau front d'opposition, en portant leurs deux casquettes : celle de leur parti (CPR) et celle de la présidence de la République puisqu'ils en sont les représentants et ce, sans que le chef d'Etat ne réagisse.