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Slim Riahi, l'homme qu'il faut abattre avant qu'il ne monte davantage
Publié dans Business News le 19 - 03 - 2013

Après Al Moubadara, après Nidaa Tounes, c'est Slim Riahi et son parti l'UPL qui sont dans le viseur de l'actuel pouvoir.
On lui a cherché des casseroles dans les archives, comme pour Al Moubadara, mais on n'a rien trouvé. On ne peut pas lui tailler une loi sur mesure, comme pour Nidaa Tounes, vu qu'il était un illustre inconnu avant les élections. On a alors interprété un article de loi de telle manière à ce qu'il soit écarté de la vie politique. Ainsi va la démocratie en cette Tunisie révolutionnaire.
Slim Riahi, à peine la quarantaine, est à la tête d'un parti politique, d'un des plus grands clubs sportifs de Tunisie et d'une holding financière pesant des centaines de millions de dinars.
On l'a connu l'été 2011 lors de la campagne pour les élections de l'Assemblée nationale constituante du 23 octobre 2011. Il s'est alors illustré par son marketing à outrance au profit de son parti Union patriotique libre (UPL). Il sera celui qui a allongé le plus d'argent en termes de communication.
Après le relatif échec de son parti dans ces élections (l'UPL n'ayant remporté qu'un seul siège), Slim Riahi ne s'est pas avoué vaincu. Il sait désormais que l'on ne peut pas gagner une élection politique sur les seules bases du marketing et de l'argent.
Mais celui qui échoue en politique peut réussir en sport. Il s'est alors porté candidat à la présidence du très prestigieux Club Africain (CA) et a remporté le poste avec brio. Cette victoire ne lui fera pas oublier la politique et il tient à avoir sa revanche en décrochant une popularité auprès des masses et parmi les fans du CA.
En parallèle, il continue à faire fructifier sa fortune dont on ignore la véritable origine et l'étendue.
Il a ainsi participé à l'appel d'offres de la cession des parts confisquées par l'Etat à Belhassen Trabelsi dans la Banque de Tunisie (BT). Il propose, via sa holding Tunisia Holding, quelque 143 millions de dinars pour obtenir les 13% de la BT. Il échouera totalement, puisqu'il était loin derrière les 217 millions de dinars proposés par le premier classé.
Slim Riahi dénonce immédiatement le manque de transparence dans ce dossier et dans la gestion de la cession des entreprises confisquées par l'Etat. Il ne sera pas écouté, cependant.
Cet échec ne le fera pas entrer dans les rangs et il continuera à critiquer sévèrement le pouvoir de la troïka.
Le 11 mars courant, il tire à boulets rouges contre Moncef Marzouki qu'il invite à démissionner et à s'occuper de ses mémoires, puisqu'il représente le symbole de l'échec. De l'ancien chef du gouvernement Hamadi Jebali, il dira que ses méthodes de travail sont erronées et obsolètes.
Déclarations houleuses qui ont été rapidement suivies d'effet avant même la fin de semaine. Samedi dernier, il reçoit une note lui demandant de quitter immédiatement son poste de président du Club africain, sous peine de voir l'activité du club gelée sous trente jours.
La note, émise par le secrétariat général du gouvernement, est basée sur l'article 9 du décret-loi 88 du 24 septembre 2011 qui stipule qu'il est interdit de cumuler une responsabilité associative et une responsabilité politique.
Or les associations sportives bénéficient d'un statut particulier et ceci est clairement mentionné dans l'article 47 de ce même décret-loi qui exclut ces associations sportives de ce qui est mentionné dans l'article 9. Paradoxalement, le ministère des Sports s'est rangé du côté de Slim Riahi et contre le secrétaire général du gouvernement en rappelant les dispositions de l'article 47 !
En tous les cas, heureusement que le secrétariat général du gouvernement a fini par jouer l'apaisement en annonçant le gel des dispositions de l'article 9 du décret 88 de l'année 2011 concernant les associations sportives.(lire notre article à ce sujet)
En clair, Slim Riahi peut légalement continuer à exercer ses fonctions à la tête de l'UPL et du CA.
De là à dire qu'il y a une cabale politique destinée à abattre Slim Riahi, il n'y a qu'un pas. Les indices étayant cette thèse sont nombreux.
Tout d'abord, Slim Riahi n'est pas le seul à cumuler des responsabilités politiques et sportives.
Le député Mehdi Ben Gharbia est dans un cas identique puisqu'il fait partie de l'Alliance démocratique et est président du Club Athlétique Bizertin.
Mahmoud Baroudi, député à l'ANC, représentant du parti de l'Alliance démocratique, est aussi membre du bureau directeur et porte-parole de Grombalia Sport.
Adel Daâdaâ, président du Club Sportif de Hammam-Lif, est connu pour être, par ailleurs, conseiller de Rached Ghannouchi.
Ensuite, et d'après ce qui a été rapporté par Le Maghreb, le chef du gouvernement Ali Laârayedh ne serait pas au courant de ce dossier. Il a demandé au secrétaire général, Ridha Abdelhafidh, des éclaircissements et ce dernier lui aurait déclaré que le dossier est chez le Contentieux de l'Etat.
Or à la tutelle du Contentieux de l'Etat, on retrouve un certain Slim Ben Hmidène, ministre des Domaines de l'Etat, proche de Moncef Marzouki, qui vient d'être reconduit à la tête de son département, malgré ses résultats calamiteux.
Dans les coulisses politiques, on n'hésite pas à dire que derrière la cabale observée actuellement contre Slim Riahi se trouve Moncef Marzouki lui-même. Est-ce vrai ? Cela lui ressemble en tout cas, le président de la République est réputé pour ses réactions revanchardes et, à la limite, enfantines. Sa réaction après l'extradition de Baghdadi Mahmoudi (en refusant de signer des conventions internationales et en limogeant le gouverneur de la Banque centrale) est inscrite dans les annales.
Cela dit, il faudrait relativiser, il s'agirait d'une cabale orientée par la présidence de la République plutôt que d'une véritable machination dirigée par le pouvoir. Ali Laârayedh ne serait pas au courant de l'affaire et le ministère des Sports n'a pas hésité à déjuger le secrétaire général du gouvernement.
Quoiqu'il en soit, l'affaire n'est pas prête à être tassée dans l'immédiat et va créer une crise certaine si le Contentieux de l'Etat ne se rétracte pas.
Une manifestation est prévue mercredi 20 mars à la Kasbah. Le Club Africain compte des centaines de milliers de fans et il est capable de mobiliser les foules. Des foules composées d'un public sportif réputé, partout dans le monde, pour une certaine indiscipline.
Mais aux dernières nouvelles, Slim Riahi a lancé un appel aux supporters de son Club à annuler le rassemblement à La Kasbah car il tient à éviter toute tension supplémentaire du climat social.
Dans le monde politique, on verra d'un mauvais œil la mise en exécution d'une pareille disposition ciblant Slim Riahi, allant à l'encontre d'une véritable démocratie et alliant le « deux poids-deux mesures », puisqu'il s'agit d'éliminer un adversaire politique bien déterminé, quelques jours seulement après des déclarations sulfureuses contre un président de la République qui cumule (lui aussi) ses fonctions de président et de pigiste bénévole dans un journal qatari.


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