Jean-Marie Giffard, détenteur de la fréquence sur Nilesat sur laquelle est émise la chaîne Ettounsiya a annoncé aujourd'hui sur Mosaïque FM qu'il est en négociations avancées pour vendre la chaîne à des investisseurs qataris. Il a démenti, dans la foulée, qu'il y ait une négociation à ce sujet avec des Tunisiens. Or, selon des informations obtenues par Business News, M. Giffard était bien en négociation avec l'homme d'affaires Slim Riahi pour la cession de cette chaîne. Le prix aurait tourné autour de 500.000 euros, paraît-il, selon certaines indiscrétions. Le contrat allait être signé hier, jeudi, nous précise-t-on, mais tout serait tombé à l'eau à la dernière minute. Slim Riahi ayant senti qu'il y avait une anguille sous roche. Et en effet, il y a bien anguille sous roche, car d'après ce que l'on sait, M. Giffard possède bien la fréquence sur laquelle émet Ettounsiya, mais celle-ci est dissociée la chaîne Ettounsiya en tant que marque et logo qui, elles, appartiennent à S. Fehri. Ce qui lie Giffard à la chaîne in fine, c'est une fréquence et un contrat de bartering avec Cactus. Sauf que voilà, Cactus, société actuellement sous administration judiciaire, a malgré tout le loisir de diffuser ses émissions où elle veut, sur Ettounsiya, sur Al Hiwar ou même sur Nessma et El Wataniya. Cactus peut même, si l'Etat l'autorise, obtenir une nouvelle fréquence sur laquelle elle émettrait Ettounsiya. Il se trouve, cependant, que l'Etat refuse d'autoriser ces chaînes à obtenir seules des fréquences et les pousse ainsi à adopter des situations alambiquées. C'est le cas d'Ettounsia, mais aussi de Tounesna, Zitouna TV, Al Moutawasset, Al Janoubia, Al Qalam… On se demande, dès lors, qu'est ce que pourrait vendre Jean-Marie Giffard s'il n'obtient pas, à l'avance, l'assurance de Cactus qu'elle va continuer à diffuser ses émissions sur cette fréquence avec le nouvel acquéreur. On en est là puisque l'Etat tunisien refuse d'autoriser les Tunisiens à lancer leurs propres chaînes ! C'était déjà le cas avec l'ancien régime et c'est à cause de cette politique que Sami Fehri, un ancien ministre-conseiller et cinq anciens PDG de la Télévision publique se trouvent en prison.