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L'art de pousser l'Armée tunisienne à la faute
Publié dans Business News le 10 - 06 - 2013

Nos soldats meurent les uns après les autres à Chaâmbi. A petite goutte. Au premier soldat tué, c'était un scandale. Au deuxième, un fait important d'actualité. Au troisième, un banal fait divers auquel on commence à s'habituer. Les suivants ne seront plus que des chiffres qui viennent s'ajouter à leurs prédécesseurs.
Dans cette Tunisie postrévolutionnaire, on a banalisé la médiocrité et l'amateurisme au niveau de la présidence et du gouvernement. On a banalisé le non-respect de la loi et la violence avec les salafistes et les LPR. Maintenant on cherche à banaliser carrément le terrorisme. Dans quelques jours, si ça se trouve, on va accueillir en héros « nos jihadistes » partis semer la terreur en Syrie. Pourquoi pas, au point où on en est ?
Nos soldats meurent les uns après les autres à Chaâmbi et une campagne abjecte commence à voir le jour contre l'Armée. On cherche maintenant à avoir la tête du général Rachid Ammar.
Pour mener cette campagne sur le net, il y a cette petite marionnette qui a émigré à Paris il y a quelques mois. Son défunt père a beau avoir appartenu à l'Armée, cela ne l'empêchera pas pour autant d'accepter de servir de joujou entre les mains de ses chefs pour dénigrer les dirigeants de la Grande Muette.
Assurant le relais, Mohamed Abbou a déclaré qu'il est temps qu'il y ait un changement à la tête de cette institution.
Mohamed Abbou, dont l'épouse se cache derrière son illégitime immunité parlementaire pour échapper à la justice, s'y connaît-il donc en défense et en stratégie militaire et sait qu'il est maintenant temps d'opérer des changements à l'Armée ? Ainsi donc, à le suivre, on doit changer de général en pleine guerre ?
De quoi parle-t-on déjà ? On a une armée qui a fait les preuves de sa totale loyauté à la République. Ses soldats sont réellement nos enfants et ne sont biberonnés ni au salafisme, ni au jihadisme. Ils ne jurent que par la loyauté à l'Etat et au drapeau tunisien. Ni Oumma, ni califat, ni drapeau noir. Ses moyens sont fournis par l'Etat, ni par l'Arabie Saoudite, ni par le Qatar. Son matériel est vétuste et date de plusieurs décennies.
Alors que sa tâche principale était de surveiller les frontières, on l'a envoyé dans les villes pour surveiller les supermarchés et les bâtiments administratifs, sous prétexte d'état d'urgence qu'on ne cesse de prolonger indéfiniment.
Selon Abdelkrim Zbidi, ancien ministre de la Défense qu'on a poussé à la démission en mars dernier, cet état d'urgence aurait dû être levé depuis des mois. Il est, avec le général Rachid Ammar, le seul à savoir si oui ou non la Tunisie a besoin de cet état d'urgence. Mais voilà, il a beau avoir lancé des signaux d'alarme, fait miroiter sa démission, rien à faire.
On a décidé « en haut lieu » de maintenir l'armée sous pression et de proroger indéfiniment l'état d'urgence.
Qui a décidé cela ? D'après une déclaration de Adnène Mansar en mars dernier, la décision a été prise par le président de la République, le président de l'ANC, ainsi que le chef du gouvernement (qui a démissionné après avoir avoué son échec), en dépit de l'avis contraire du ministère de la Défense et de l'armée.
En clair, on veut nous convaincre que Marzouki, Jebali et Ben Jaâfar ont eu des choix judicieux et non MM. Zbidi et Ammar ? Et que vu ce qui se passe maintenant à Chaâmbi, c'est au tour de Rachid Ammar de quitter la scène après Abdelkrim Zbidi. Si on cherchait à marcher sur la tête, on ne s'y prendrait pas autrement.
Dans son blog, l'analyste et observateur des événements internationaux, Ridha Ben Kacem déclare que destituer Rachid Ammar est exactement l'erreur à ne pas commettre, face à la menace terroriste. « L'armée devient ainsi, la cible potentielle et réelle de ce qui est perçu ou interprété comme un échec. Il n'est pas surprenant, dans ce cas, que l'on demande le départ du chef des opérations de sécurisation, du lieu de la plaie. Personne ne propose, en contrepartie, de solution », écrit M. Ben Kacem.
Dans son analyse, il démontre avec moult détails, que « l'armée est face à une menace asymétrique qui oppose des combattants, dont les forces sont incomparables où le déséquilibre militaire, sociologique et politique, entre les camps est total : Une armée régulière forte, contre un mouvement de guérilla ».
Pourquoi cherche-t-on à pousser Rachid Ammar à la porte, pourquoi cherche-t-on à déstabiliser l'armée, pourquoi cherche-t-on à pousser nos soldats à l'erreur et, de là, à la mort ?
Il y a quelques mois, en octobre 2012, dans une vidéo fuitée, Rached Ghannouchi avouait à ses « enfants » que l'armée n'est pas garantie, tout comme les médias, tout comme les forces de sécurité. « Nous avons le pouvoir, mais nous sommes entourés de mécréants qui nous mettent des bâtons dans les roues, déclarait alors Ghannouchi. Ils sont dans l'économie, les médias, la police, l'armée et l'administration. Vous devez patienter, on va appliquer la politique des étapes, le temps de préserver et garantir durablement les acquis », concluait le chef d'Ennahdha.
Mohamed Abbou, en bon obligé de Moncef Marzouki, lui-même un bon obligé de Rached Ghannouchi, ne saurait mieux faire pour concrétiser cette politique des étapes.
L'armée est, aujourd'hui, poussée loin de ses retranchements naturels. Elle est obligée de suivre, contre son gré, un état d'urgence et d'obéir à des volontés politiques obscures. Elle continue à subir son manque de moyens et ses problèmes de logistique. Elle subit cette politique d'amnistie qui a mis en liberté des terroristes avérés. Elle regarde, sans aucune capacité de réagir, des personnes faire l'éloge de Ben Laden, du jihad et la traiter de tyran (taghout). Elle regarde, sans aucune capacité de réagir, des personnes aller au jihad syrien et en revenir, sans qu'elles ne soient interrogées. Pire, certains de ceux qui encouragent ces obscurantistes et ces voyous sont accueillis à la présidence de la République, par Moncef Marzouki, commandant en chef des forces armées !
Paradoxalement, ce sont les dirigeants de cette même armée qui se trouvent aujourd'hui pointés du doigt par des hommes politiques dont l'incompétence est visible à l'œil nu, à l'intérieur et à l'extérieur !
Si on veut préserver l'armée républicaine, protéger nos soldats patriotes et sauver la Tunisie, ce ne sont pas nos généraux qu'on doit changer, mais plusieurs de nos hommes politiques qui ne reculent devant rien pour maintenir leur portefeuille. Car avant de mettre en doute la gestion de la crise, mieux vaudrait mettre sur le carreau ceux qui ont contribué à la déclencher.
N.B. : Pensée à Sami Fehri et Nabil Chettaoui, sous les verrous depuis des mois, en attente de leurs procès


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