Le leader d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, a indiqué, dans une déclaration à Shems Fm ce jeudi 25 juillet 2013, que le meurtre de Mohamed Brahmi, est une «catastrophe» qui ne touche pas que la famille du député mais toute la Tunisie, et sa transition démocratique. Pour lui, on reconnait de quoi sont faits les peuples en voyant comment ils interagissent avec les catastrophes qui s'abattent sur eux : soit ils absorbent le choc et apprennent de ce qui s'est passé, soit ils sont envahis par la discorde. Rached Ghannouchi souligne que plusieurs veulent exporter les événements égyptiens en Tunisie et veulent utiliser les catastrophes et le sang du martyr pour créer des tensions et empêcher la transition démocratique du pays, la seule transition capable de réussir dans le monde arabe, surtout qu'on est tout près de terminer la constitution et d'élire une instance d'élection. Pour lui, il est évident que ce qui s'est passé a pour but d'empêcher la transition démocratique. En réponse à la question de la journaliste sur sa réaction suite aux déclarations d'Ahmed Néjib Chebbi qui demande la dissolution de l'ANC et des autres personnalités qui ont eu la même réaction, le leader d'Ennahdha explique que ces déclarations sont affectées par l'effet du choc du meurtre et que normalement on ne devrait pas réagir sous l'emprise du choc mais attendre de l'accepter et d'en comprendre les leçons. M. Ghannouchi souligne que la leçon de tout ce qui s'est passé c'est d'accélérer pour terminer le processus de transition démocratique et organiser les élections. Pour lui, il n'y a aucune utilité à faire tomber le gouvernement et l'Assemblée nationale constituante (ANC) : «Qu'est ce qu'on fera sans gouvernement et ANC ? Soit on va faire de nouvelles élections, soit il y aura un coup d'Etat. Et vu que notre armée est pacifique donc il y aura des élections, alors que nous allons faire bientôt des élections. Alors pourquoi faire ça ?», ajoutant «le meurtre a eu lieu à cause de l'ANC ? Si on la dissout, il n'y aura plus de meurtre ? C'est absurde». Pour lui, il est évident que ce qui s'est passé n'est pas la responsabilité de l'ANC. Le gouvernement est un peu responsable car il est responsable de la sécurité. Rached Ghannouchi conclut en précisant que les meurtres politiques ont lieu même dans les plus grandes démocraties.