En cette soirée du 31 juillet 2013, ce sont quelque 6000 à 7000 manifestants qui se sont rassemblés sur la place du Bardo, devant le siège de l'Assemblée nationale. Une foule plus étoffée que celle d'hier et qui laisse paraitre une affirmation d'un mouvement citoyen spontané. Des drapeaux tunisiens de toutes les tailles ont été brandis et les manifestants ont rendu hommage à Chokri Belaïd, à Mohamed Brahmi et aux soldats assassinés lors de l'attentat terroriste de Jebel Chaâmbi. On a scandé des slogans appelant à la chute du régime, à la dissolution de l'ANC et du gouvernement. Les manifestants se sont attaqués au parti Ennahdha, et à Rached Ghannouchi en particulier, : « Rached ghannouchi assassin », peut-on de nouveau entendre ce soir.
Pour la première fois, la place était bien éclairée et des baffles ont été installés pour les discours des orateurs du rassemblement et pour diffuser les chansons révolutionnaires entonnées par la foule. Une ambiance très conviviale a régné sur ces rassemblements spontanés où les affluences étaient importantes.
De l'autre côté, la manifestation pro-légitimité des partisans d'Ennahdha, d'apparence bien organisée, comptait dans ses rangs environ 1000 à 1500. Ce qui montrait clairement que le mouvement commençait à s'essouffler. Les drapeaux salafistes ont fait leur apparition ce soir, à côté des drapeaux tunisiens et ceux d'Ennahdha brandis par les manifestants.