Invitée sur Shem Fm, la ministre de la Femme, Sihem Badi, est revenue sur plusieurs sujets qui touchent son ministère : le viol de la jeune fille, le limogeage de la directrice générale du Centre de recherches, d'études, de documentation et d'information sur la femme (Credif), la mise en place d'une cellule de réintégration des jihadistes du nikah et la démission du gouvernement. Concernant l'affaire du viol de la fillette dans un jardin d'enfants, la ministre a expliqué que le principal accusé dans cette affaire n'a pas été inculpé par la justice pour manque de preuves, notant que les recherches se sont élargies dans cette affaire. Autre point, elle a indiqué que ses services suivent de près cette affaire et qu'une aide psychologique est disponible pour l'enfant et la famille s'ils en veulent. Ces déclarations ont été contestées, en direct par le père : «Qu'a fait le ministère pour ma fille ?» s'est-il exclamé, soulignant que la ministre avait affirmé lors de son audition par les députés que l'enfant été prise en charge par ses services avec une aide psychologique et sociale. En colère, il a fait allusion, dans son témoignage, que la psychologue du ministère a essayé de lui mettre sur le dos l'histoire du viol de sa propre fille. «Je n'ai pas attendu Sihem Badi pour soigner ma fille ! (…) Laissez nous tranquilles. Nous ne sommes pas des politiciens et nous n'avons pas politisé cette affaire. Vis ta vie et laisses nous respirer !», a-t-il conclu en s'adressant à Mme Badi. Concernant l'affaire Larguèche, la ministre a soutenu que son ministère n'est jamais intervenu dans les affaires du Credif : «la directrice s'est exprimée, à maintes fois, pour indiquer qu'elle est lésée. N'ayant pas trouvé de compromis avec la présidence du gouvernement, j'ai estimé qu'il vaut mieux qu'elle garde ses avantages en retournant à l'enseignement supérieur, notant que de toute façon Mme Larguèche a été détachée et que l'alternance dans ce poste clé profitera beaucoup plus à cette institution. On notera, cependant, que la ministre reproche à la directrice la politisation du Credif et souligne qu'elle voudrait bien que cette institution soit plus neutre. Pour l'affaire des Tunisiennes jihadistes du nikah, Sihem Badi a expliqué qu'elle ne dispose pas de statistiques se référant à cette affaire. «Nous avons mis sur pied une cellule pour soutenir et accompagner ces femmes, dont certaines sont mineures, notamment pour effectuer des démarches judicaires. Pour l'instant, nous n'avons reçu aucun cas et aucun cas ne nous a été déclaré !», a-t-elle indiqué. Autre affaire brûlante évoquée par la ministre, celle de la démission du gouvernement. Sihem Badi, a souligné, dans une déclaration à Mosaïque Fm ce mardi 1er octobre 2013 ainsi qu'à Shems Fm, que la démission du gouvernement dépendra de la fin de la période de transition. «Si la phase constituante se termine dans 3 jours, nous présenterons notre démission dans 3 jours, si elle dure 3 semaines nous démissionnerons dans 3 semaines et si elle se termine dans un 3 mois nous démissionnerons dans 3 mois», a-t-elle précisé à Mosaïque Fm, ajoutant «Nous ferons tout notre possible pour écourter cette phase qui s'achèvera avec la finalisation de la constitution, celle des travaux de l'Instance supérieure indépendante des élections (ISIE) et de la loi électorale». Mme Badi estime que le rôle du prochain gouvernement sera la préparation des élections et cela ne peut se faire sans une instance élue avec un programme bien établi et des échéances fixes. «La position du CPR est cohérente avec celle de la Troïka : le gouvernement doit terminer cette phase constituante pour laquelle il a été mis en place», a affirmé Mme Badi, soulignant que «le chef du gouvernement Ali Laârayedh ne présentera pas sa démission ni celle du gouvernement le jour de l'ouverture du dialogue national».