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Tunisie Un coup d'Etat qui ne dit pas son nom à l'ANC
Publié dans Business News le 06 - 11 - 2013

Après tant d'hésitations et de tergiversations, Ali Laârayedh a fini par s'engager à présenter, à la fin du mois passé, la démission de son gouvernement au bout de trois semaines tout en faisant assortir son acceptation par la simultanéité avec le processus constitutionnel, l'ANC devant garder toutes ses prérogatives, bien entendu. Les résultats de cette clause que certains avaient comparée à une bombe à retardement, ne se sont pas fait attendre…
Lorsque des voix se sont élevées, il y a déjà plus d'un an avec le premier anniversaire des élections du 23 octobre 2011, pour parler de la fin de la légitimité de l'Assemblée nationale constituante, elles ont été traitées de putschistes passibles de la peine capitale. N'est-ce pas M. Abbou ?!
Moins d'un an après, les mêmes revendications sont revenues sur la table après l'assassinat de Mohamed Brahmi. Et ce fut le même tollé, notamment chez les composantes de la Troïka, plus particulièrement Ennahdha dont l'un des dirigeants, Sahbi Atig, a menacé de « lyncher dans les rues toute personne qui oserait piétiner la légitimité » !
Ces voix ont fini par abandonner cette exigence, mais avec l'esprit et l'idée que cette Assemblée doit limiter ses activités aux volets concernés par la feuille de route présentée par le quartette parrainant le dialogue national et signée par les dirigeants de 21 partis politiques, à savoir : l'achèvement de l'élection des membres de l'ISIE, l'élaboration du code électoral, la fixation de la date des prochaines élections, et, bien évidemment, l'adoption de la Constitution.
Et c'est sur cette base que les travaux ont repris au sein de l'Assemblée nationale constituante avec la participation de la totalité de ses élus, y compris ceux de l'opposition qui s'en étaient retirés.
Mais alors que la question de l'Instance supérieure indépendante des élections, premier point du volet constitutionnel, n'est pas encore réglée, les élus de la « majorité », plus précisément ceux d'Ennahdha, ont profité des discussions censées aboutir à l'amendement d'un article du règlement intérieur dans le but de faciliter et d'accélérer le processus de vote, notamment, lors de l'adoption du texte de la Constitution, pour faire passer d'autres amendements.
Usant de la « rengaine des règles du jeu démocratique » ou, plutôt, de la dictature par le vote, les représentants d'Ennahdha ont pu faire passer des modifications qualifiées d'aberrations par les élus de l'opposition et même par des observateurs neutres.
En effet, les députés retirés de l'ANC ont dénoncé, aujourd'hui mercredi 6 novembre 2013, le dernier amendement de certains articles du règlement intérieur de l'ANC et qui représente, à leurs yeux, un putsch contre la légitimité consensuelle. Ils ont même exprimé leur intention de déposer un recours au tribunal administratif en vue de faire annuler lesdits amendements.
Pour sa part, Lobna jeribi, élue d'Ettakatol et membre de la commission du préambule, des principes fondamentaux et de la révision de la constitution, a annoncé, publiquement, qu'elle boycotte, provisoirement, les travaux de cette commission. « C'est une première réaction par rapport à ce qui s'est passé il y a deux jours à l'ANC, en attendant que le bureau politique d'Ettakatol, qui se réunit ce soir à 18 h, statue sur sa position officielle », précise t-elle en substance.
Revenant sur l'amendement du règlement intérieur de l'ANC, Mme Jeribi a affirmé: « C'est une rupture avec l'esprit de la représentativité de l'ANC. Et désormais, seuls trois élus peuvent décider pour la Constituante. Seule une partie détient le monopole de la décision ! C'est dangereux tant sur le fond que sur la forme », martèle t-elle avec amertume.
Lobna Jeribi, dirigeante à un parti de la Troïka, semble en avoir ras-le-bol des agissements d'Ennahdha qu'elle accuse nommément « d'avoir un double discours qui risque sérieusement d'entraver le processus transitionnel ».
Il est triste et aberrant de constater que dix jours après le démarrage effectif du dialogue national, on n'a pas avancé d'un seul iota. Au contraire, on se trouve encore au point mort pour les deux processus, gouvernemental et constitutionnel. Mais ce qui fait vraiment froid dans le dos, c'est ce qui est en train de se passer à l'ANC où, après le premier putsch avec l'élaboration de la « petite constitution » et le refus de limitation du mandat de l'ANC à un an, l'on assiste à un second coup d'Etat en plaçant cette Assemblée sous la tutelle d'un seul parti.
En effet, avec les nouveaux amendements, l'Assemblée et son Bureau se trouvent à la merci de la volonté du seul parti islamiste qui peut, désormais, convoquer et élaborer un ordre du jour et des séances plénières, donc d'en gérer les travaux et les réunions à sa guise.
Les analystes estiment que l'ANC constitue, aujourd'hui, le cœur du problème et ne peut, aucunement, participer à trouver des solutions au blocage actuel.
Pourtant, nombreux étaient ceux qui avaient applaudi et crié victoire après le fameux engagement de Ali Laârayedh, alors que des analystes y ont vu, plutôt une manœuvre supplémentaire et une victoire d'Ennahdha
Et c'est ce qu'on écrivait, il y a déjà une dizaine de jours, comme quoi l'étape actuelle représente une victoire du camp d'Ennahdha et ses alliés dans la mesure où il est parvenu à réaliser ses principaux objectifs. Tout d'abord, l'ANC, cet organisme, principale assise du pouvoir de la Troïka, a bel et bien repris ses activités, au « grand complet », et ses pleins droits et pouvoirs
Ensuite, le même parti islamiste et, par conséquent, le gouvernement ont réussi à dépasser le cap symbolique, mais hautement significatif, du 23 octobre 2013, date du deuxième anniversaire des premières élections. Laquelle date, présentée pourtant comme un délai butoir au départ du gouvernement.
Troisième et dernier point est justement cet engagement de M. Laârayedh à présenter la démission de son cabinet, mais qui a été assorti d'une clause-piège consistant à lier et à garantir une simultanéité entre les deux processus, constitutionnel et gouvernemental.
D'ailleurs, toute la classe politique semble étourdie par la situation de blocage puisque personne ne voit une issue acceptable à l'impasse. Et avec le retour en force de l'ANC et de sa mise sous la coupe d'Ennahdha, les clivages ne sont que plus difficiles voire impossibles à résoudre.
On pourrait tomber d'accord au niveau du processus gouvernemental, dans la mesure où Ennahdha et ses alliés de la Troïka ne disposent pas de l'argument de la majorité, mais à l'ANC, ce sera une autre paire de manches puisque le parti islamiste et ses amis du CPR et Wafa peuvent y exercer une hégémonie qui leur permettrait d'imposer leur bon vouloir.
La solution, dites-vous ?! Elle réside, selon les observateurs, dans la capacité de mobilisation et de pression des forces démocratiques et progressistes pour exercer la pression nécessaire et positive pour empêcher le dictat de la « pseudo-majorité » qui est en passe de réussir son second putsch. Mais cela est-il faisable dans les faits concrets ?


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